Dystopia » Pax Europa » Secteur Fidelis » Le ghetto des larmes
Messages : 25
Messages RP : 10
Barres de silicium : 2
Date d'inscription : 19/04/2020
Avatar : Hiroyuki Sanada
Copyright : tumblr
Multi-compte : Isaac Maxwell
Dispo RP : libre
Age : 57 ans
Statut social : gamma
Etat civil : Veuf
Métier : lieutenant du Takahashi-gumi
Secteur : Le ghetto des larmes
Réputation sociale : citoyen dangereux
Posté Mer 22 Avr - 1:05
Message n°436 (1)
Messages : 26
Messages RP : 1
Barres de silicium : 3
Date d'inscription : 17/04/2020
Avatar : Hannah John-Kamen.
Copyright : Khendra
Age : Vingt-huit ans.
Statut social : Alpha de naissance, Gamma d'adoption.
Etat civil : Célibataire.
Métier : Mécanicienne et réparatrice de bricoles en tous genres.
Secteur : Nebula.
Réputation sociale : Citoyenne recherchée.
Posté Jeu 14 Mai - 17:40
Message n°726 (2)
Les bottes de la créature laissent de profondes empreintes dans le sol boueux. D’aucuns se retournent, curieux de revoir cette grande carcasse hybride qui ose se mouvoir sur le territoire des yakuzas. Provocatrice, galvanisée par la pilule prise le matin même, elle en vient même à courir, éjectant des gouttelettes de boue sur son chemin. Bravache, elle se laisse glisser sur la braye pour se rattraper à la balustrade de bois. Rempart du dojo de fortune. Ses bras s’appuient sur la poutre, alors qu’elle se redresse pour mieux voir les mouvements vifs et maladroits des jeunes apprentis, leurs bokkens fendant la grisaille. Son regard d’un azur mort trébuche sur celui qui s’éclate le séant contre le sol, éclaboussant ses camarades. Sa gorge est alors secouée d’un rire moqueur, presque métallique. Ses mains gantées se crispent sur la rambarde, tandis que sa voix de stentor enjoint le malheureux à se relever. Bouillasse ou pas, il se doit d’être digne de son maître.
Liv jette une œillade vers ce dernier. Tatsuo Saito. Qui s’imaginerait que sous cette enveloppe sèche et guindée, sous ces vêtements de bonne facture mais sans faste, se dissimule un cador du ghetto des larmes ? Il est de ces chefs de file qui n’ont pas besoin d’apparats pour conserver leur assise. Peu de ridules trahissent son âge véritable, mais il doit avoir le double de l’espérance de vie moyenne d’une vermine du coin ; un bon indice de sa solidité. De sa fiabilité, aussi. Une qualité rare, dans ce milieu où la crapulerie est le premier mantra. Il a cette aura de sagesse vénérable, cette maîtrise de soi en plein chaos.
Peut-être qu’il comprendra, lui.
Peut-être qu’il pourra régler ce chaos qui explose dans sa caboche déglinguée.
La créature sourit alors qu’il s’approche. Son expression s’éclaire davantage quand il lui adresse des salutations caustiques. Elle rit aux éclats à son ordre muet.
« Tout le plaisir est pour moi, Sensei ! », fait-elle en esquissant une courbette.
Docile, elle se penche en avant pour ramasser les bokkens embourbés, sautillant de l’un à l’autre, sans se soucier de la boue qui constelle ses bottes et son pantalon, jusqu’à ses joues terreuses où se collent des mèches brunes. Certains yakuzas se retournent, interrogeant du regard les mouvements trop vifs de l’étrangère ; la souplesse de ses membres déliés ; les reflets étranges du soleil sur ses globes oculaires. Sa nature demeure secrète pour la plupart des quidams. Autant ne pas finir en pièces détachées sur le marché noir.
Liv souffle du nez à la question du maître d’armes. Sa mâchoire se crispe quelque peu. Elle se redresse en plantant le dernier bâton dans le sol, comme un appui. Son expression s’affadit. Son regard livide et dépourvu d’humanité croise celui, sombre et expressif, de Tatsuo. Et sa voix de s’élever :
« J’ai besoin d’aide. »
Sa main factice se resserre sur le bokken. Elle ravale sa salive.
« Je vais faire une grosse connerie. », poursuit-elle d’une voix sourde.
Le genre de conneries qui la traversent lors de ses crises de douleur. Celles qui finissent par passer. Mais celle-ci s’est logée dans un coin de son crâne, et Liv l’a laissée gonfler comme un parasite. Elle a bien essayé de l’annihiler avec ses cocktails habituels. Résultats : un état catatonique de plusieurs heures, et l’idée noire aussi présente que ses douleurs. Alors, Liv a opté pour la dernière solution : parler. Et prier intérieurement pour que cet homme buté ne la renvoie pas sur les roses.
[Page 1 sur 1]
Dystopia » Pax Europa » Secteur Fidelis » Le ghetto des larmes
|
|