Dystopia

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Anonymous
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  • Posté Jeu 23 Avr - 16:02

    Message n°490 (1)

Les paysages de rêve défilaient, alors que la vitesse du métro n’était même pas perceptible. Le regard d’Erika se perdit, l’espace de quelques instants, dans ces immensités sauvages, qui n’étaient rien d’autre qu’une illusion ; rappelée par les différentes publicités qui y étaient ingénieusement glissées. Elle poussa un soupir, se détendit sur le fauteuil au style épuré sur lequel elle s’était assise. Autour d’elle, la rame était assez remplie ; mais tout était très calme. Les gens, très ordonnés et disciplinés, étaient tous plongés dans ce qu’ils devaient voir sur leurs afficheurs rétiniens. La Musk avait éteint le sien. Elle aimait se déconnecter un peu ; prendre du temps pour elle, et pour réfléchir. Surtout après une journée aussi productive. Elle avait enfin terminé son premier gros projet ; un algorithme particulièrement ambitieux, déculpant les capacités d’adaptation du nouveau modèle de robot-travailleur de Nakao. Elle songeait aux essais qui allaient bientôt prendre place, à un tel point de concentration qu’elle manqua presque son arrêt, qui fut annoncée par la voix enchanteresse du métro.

Elle se leva tranquillement, alla se placer devant la porte vitrée de la rame au moment où l’illusion de nature s’effaçait, et devenait une série d’images qui défilaient tellement rapidement qu’elles étaient impossible à saisir ; alors qu’il s’agissait bien là de la réalité. Drôle de paradoxe, hein ? Le ralentissement ne se fit également pas ressentir ; ou du moins, de manière cinétique. Visuellement, ils entraient dans une station ; et le défilement des hautes-tours fut remplacé par de l’obscurité, pendant quelques instants.

Quelques instants qui suffirent à Erika pour s’assurer que sa tenue était impeccable. Elle était vêtue à son image. De manière simple, élégante ; avec une pointe d’excentricité. En l’espèce, une combinaison d’un noir mat qui semblait absorber la lumière ; avec une espèce d’écharpe, de la même couleur, mais d’une autre texture, sur laquelle étaient cousues de fil argentés des constellations. Ses cheveux étaient tirés en arrière et retenu par un chignon professionnel, alors que son maquillage était minimum, dans le même style. Elle n’était pas du genre à trop en faire non plus ; et, elle n’aimait pas vraiment étaler ses richesses ; pour la simple et bonne raison qu’elle n’aimait pas attirer l’attention. Pour rien, du moins. Elle aimerait plus que, le jour où on entende parler d’elle, ce serait pour quelque chose… d’inoubliable. Pour une véritable avancée, ou une inovation. Dans la plus pure tradition Musk. Probablement à l’opposée de celle qu’elle allait voir ; Magda.

Leurs familles étaient liées ; et, il y a maintenant quelques temps, Lena, la tante d’Erika, lui avait demandé si elle pouvait rencontrer régulièrement Magda, pour lui apporter sa tutelle. Elle n’avait pas vraiment compris la requête, au début ; et avait vite vécu ça comme une punition. C’était… une teigne ? Mais plus le temps passait, plus elle pensait comprendre la corvée qui lui avait été infligée.

Quand elle se retrouva devant l’accès à la tour des Navarro, elle prit une grande inspiration. Albert, le majordome qui avait l’habitude de l’accueillir, l’y attendait, même place, même position que d’habitude. Il la salua d’un verbe et d’un geste élégant, avant de l’inviter à le suivre. Elle connaissait le protocole. Elle prit place à ses côtés dans l’ascenseur, et elle le dévisagea un peu, alors qu’il se tenait bien droit ; comme un robot. Elle s’amusa à se dire que si certains se plaignaient que les robots avaient volé leur travail, ce vieil Albert avait volé celui d’un robot ; vu son attitude presque mécanique. Sans même qu’elle n’eut l’impression d’avoir bougé, la porte se rouvrit, et ils émergèrent dans un grand salon, alors qu’Albert s’avançait pour l’annoncer, si Magda était déjà présente.

Spoiler:
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  • Posté Ven 24 Avr - 22:08

    Message n°520 (2)

Quelque chose traversa la pièce ; une peluche peut-être, si on se fiait au bruit sourd lorsque l’objet rebondit contre le mur pour terminer sa course sur la moquette rose qui recouvrait le sol de la chambre de Magdalena. Une scène habituelle, en somme. Le genre qu’on avait l’habitude d’observer lorsque les caprices de la jeune fille devenaient trop virulents. « Je m’ennuie ! JE M’ENNUIE ! » Vociférait-elle en continuant de jeter tout ce qui lui tombait sous la main. L’unique spectateur de la crise, un agent d’entretien qu’on avait eu le malheur d’envoyer pour faire le ménage  à l’étage de Magda, reculait en levant les mains devant lui de peur d’être prit pour cible à son tour. Il fallait croire qu’elle avait du coffre, la Magda, et que malgré sa petite taille elle était déjà capable d’une colère particulièrement terrifiante. « Toi là, sors de ma chambre ! SORS ! » Et le pauvre homme ne fit pas prier deux fois avant de prendre la fuite. Pour ce qu’il en avait à faire, lui … On le  paierait tout pareil.

Et Magda était à nouveau seule, dépourvue de quoi que ce soit d’autre à balancer pour apaiser ses maux. Son père était parti pour affaires, soi-disant, voilà trois jours déjà. Sa mère, quant à elle … Elle devait errer quelque part dans la tour, un verre de vin à la main. Magda et elle ne se croisaient pour ainsi dire presque jamais. Alors bien sûr, la gamine se vengeait sur le personnel, agressive, presque mauvaise, toujours prête aux pires coups bas sans avoir à se soucier des répercutions. Mais pour l’heure, elle n’avait plus personne à tourmenter, alors aussi se calma-t-elle en s’allongeant sur la moquette. Ses yeux sombres suivirent les étoiles fluorescentes, collées au plafond à sa demande après une série de nuits à faire des cauchemars plus brutaux les uns que les autres. Mais les étoiles, aussi jolies pouvaient-elles être, ne retinrent pas son attention très longtemps. Au bout d’une minute ou deux, elle se releva à nouveau pour aller chercher les peluches qu’elle avait lancé un peu plus tôt. Puis doucement, sans dire un mot, elle les rangea dans l’ordre sur la petite commode près de son lit.

Elle venait tout juste d’achever sa tâche lorsqu’elle entendit le bruit de l’ascenseur qui s’ouvrait sur son étage. L’espoir qu’il se soit agit de son père la fit sourire un instant, et elle arrangea son chemisier, puis ses cheveux, avant d’accourir dans le salon avec le sourire aux lèvres. Mais elle le perdit au même moment où elle déboula dans la pièce. Elle vit d’abord le majordome, dont elle avait prit soin d’oublier intentionnellement le nom, puis le visage de la personne qui l’accompagnait et qui n’était définitivement pas son père. Ses sourcils se froncèrent, puis elle croisa les bras alors que la nouvelle venue était annoncée. « Bonjour Erika. » Marmonna Magda.

Il y avait une amélioration dans son comportement que l’on pouvait facilement dénoter. Pour commencer, elle disait bonjour, ce qui n’était pas un luxe qu’elle lui avait offert à leurs débuts. Magda n’était pas certaine de l’apprécier, le concept se limitant pour elle à ce qui touchait à la famille, et uniquement la famille. Elle la respectait sans doute un peu, dans les limites de ce dont elle était capable : après tout elles avaient une tante en commun. « Vous pouvez disposer Hector ! » Magda avait ajouté ces quelques mots en faisant un petit signe prétentieux de la main en direction du pauvre Albert, un sourire mauvais s’étant alors dessiné sur ses lèvres. Puis lorsqu’il entra dans l’ascenseur en soupirant, Magda se dirigea vers Erika. « J’avais oublié que tu devais passer, mais ça tombe bien, je m’ennuyais à mourir ... » La jeune fille mima un mouvement dramatique avant de se détourner à nouveau. Elle fit trois pas en direction du carré de canapés rouges avant de se laisser tomber sur le plus proche en soupirant bruyamment.
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  • Posté Sam 25 Avr - 2:11

    Message n°535 (3)

Il ne fallut pas bien longtemps à Erika pour avoir de la peine pour le pauvre domestique. Elle lui lança un regard plein de compassion, alors qu’il se faisait directement congédié ; alors même que celle qu’il servait n’était même pas capable de se souvenir correctement de lui. C’était… navrant. Mais elle n’était pas là pour juger. Ni même, pour commenter. Elle le regarda alors quitter la pièce, avant de pousser un léger soupir, et de répondre d’une voix si calme qu’elle en était apaisante :

« Bonjour, Magda » alors que presque amusée, elle commença à l’observer faire ce qu’on pouvait qualifier de show.

Cette façon de s’exprimer, de se comporter, de se déplacer. La jeune fille qu’elle avait sous sa tutelle était déjà bel et bien ce qu’on pouvait qualifier de drama queen. Au moins, ces petits rendez-vous hebdomadaires étaient tout sauf ennuyants. Le commentaire de son interlocutrice lui fit esquisser un sourire triste dont elle seule avait le secret ; ses zygomatiques s’étirant paresseusement, alors que son regard laissait paraître une certaine forme de peine et d’empathie pour cette créature de vanité et de frustration. Tranquillement, elle s’approcha de l’endroit où allait s’échouer l’autre, le bruit de ses pas étant étouffé par les épais et sublimes tapis qui recouvraient le sol ; avant, d’elle aussi, aller s’asseoir, mais beaucoup plus délicatement, sur le même canapé qu’avait choisi sa cousine par alliance. Elle posa sur elle son regard tranquille et pétillant, bien décidée à ne pas se laisser pourrir sa journée, aujourd’hui. Elle lui annonça donc très sincèrement, d’un ton qui amenait à la discussion :

« Tu as de la chance que je n’oublie rien, dans ce cas » c’était faux. Elle oubliait cependant généralement des choses basiques, comme, sauvegarder régulièrement ses travaux, ou, de passer des appels ou de répondre à des messages. Elle reprit, sans se laisser démonter par son propre flot de pensée : « Comment va ma petite peste préférée ? Pourquoi tu t’ennuies ? » les paroles semblaient dures, et étaient probablement sincère ; elle lui en faisait bavait. Mais le ton était presque affectueux.

Certains auraient pris une approche plus brusque, ou plus décisionnelle. Mais, Erika était une scientifique. Une analyste. Elle récoltait les informations, avant d’en tirer des conclusions et de proposer des solutions. Elle avait beau être timide, discrète, et refermée sur elle même ; elle avait un excellent profil de confidente, simplement parce qu’elle était réellement à l’écoute des autres, et, qu’elle avait une nature qui était plutôt bonne. Même si elle était là pour répondre aux exigences de la bienséance et faire plaisir à son entourage et celui de Magda, cela n’allait pas l’empêcher de faire ce qu’elle avait à faire en y mettant du cœur. Alors, c’est sûr qu’elle était repartie d’ici des fois frustrée, voire énervée. Mais cela ne l’avait pas empêchée de venir. De recommencer. Pour, peut-être un jour, réussir à percer cette carapace que s’était constituée celle qui se tenait à quelques dizaines de centimètre d’elle. Faire encore et encore la même chose et espérer des résultats différents, certains parlaient de folie. Mais ce n’était pas tout à fait la même chose. Et les résultats variaient. Elle sentait qu’elle commençait à percer. Alors, elle allait probablement continuer d’essayer. Continuer de venir sur une base hebdomadaire. D’être à l’écoute de la jeune fille ; et, à lui tendre la main pour l’aider à étudier, ou, à n’importe quoi au final.

Elle n’avait pas d’objectif en particulier ; elle n’était pas rémunérée. Elle était là pour faire bonne figure ; pour que Magda ait une tutrice, et de prestige, qui plus est. Le reste semblait peu importait, et la preuve. La mère de cette dernière n’avait pas pris de nouvelle depuis le début de leurs rencontres, alors que ça commençait vraiment à remonter.

Elle l’écouta donc répondre tranquillement, dans une attitude calme et attentive, prête à ne pas se laisser démonter aux premières piques.  Elle n'hésitait plus à laisser un moment de silence avant de répondre ; ponctuant simplement les réponses de l'autre par un simple hmm qui pouvait parfois la pousser à en livrer plus.
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  • Posté Lun 27 Avr - 14:01

    Message n°587 (4)

Ce même numéro, elle le desservait à tout le monde. Mais pour Erika, dans un sens, Magda gardait une certaine réserve. La crise de nerf était encore loin derrière les nuages noirs qui hantaient son esprit d’enfant tourmentée, gardée par une timidité qu’elle ne se connaissait pas. Par ailleurs, le contact du tissu frais du canapé contre son visage fit descendre la tension qui la maintenait énervée. La fatigue à force de vociférer, elle, ne se fit pas prier pour arriver à grands pas. Très vite, Magda avait roulé sur le côté pour observer à nouveau son invitée qui ne s’était pas faite prier pour s’asseoir là où il y avait de la place. Erika se félicitait de ne jamais rien oublier, ce à quoi Magdalena répondit par un haussement d’épaule. Elle n’y croyait que très peu, bien qu’elle se garda de le faire savoir à Erika. Mais celle-ci n’en avait pas fini avec Magda, loin de là. Puisque l’enfant n’avait pas daigné répondre à ses derniers mots, cela lui laissait le champs libre pour continuer sur sa lancée, enquêter sur la nature des maux de ladite peste. Celle-ci fronça les sourcils, prête à répliquer, mais ne put qu’ouvrir la bouche et la refermer. Peut-être qu’elle était une peste, mais au moins avait-elle tout ce qu’elle voulait. Ou presque.

« Je suis toute seule ici, ça rend le temps tellement long. » Marmonna-t-elle en se roulant à nouveau dans le canapé, cachant son visage dans le tissu rouge pour la seconde fois. « Je veux juste que Papa rentre. » Bien sûr qu’elle voulait le retour de son père ; lui seul avait l’air d’apprécier passer du temps avec elle. Lui seul avait le privilège de voir ses vraies larmes, ses vraies émotions. Lui seul lui disait je t’aime mija. Pour une enfant dont l’affection de ses proches lui manquait le plus, ça n’avait pas de prix. Ce n’était pas comme les immenses ours en peluche qu’elle se faisait offrir, comme les nouvelles collections Versace qu’on lui apportait. C’était différent. Plus précieux encore. « Lorena je m’en fiche. J’l’aime pas de toute façon. Elle est nulle et elle boit tout le temps. » Elle n’appelait jamais sa mère maman. Celle-ci trouvait ce terme vieillissant et avait réprimandé sa fille bien des fois jusqu’à ce que celle-ci comprenne enfin. « Et la seule personne qu’on m’envoie c’est toi. Je sais très bien que t’as vraiment envie d’être là. D’ailleurs je me fiche. » Mais elle n’en s’en fichait pas, loin de là. Allez le lui faire avouer, cela dit …

Finalement son visage quitta la douce protection du meuble lorsque la jeune fille se releva un peu pour s’asseoir en tailleur. Elle observa à nouveau Erika de ses yeux sombres, ne sachant pas si elle devait froncer les sourcils ou garder un air neutre pour tromper la dualité de son être. Avoir l’air de la détester, ou avoir l’air de ne lui accorder que le mépris ? Elle opta pour la colère ; peut-être était-ce plus facile de duper ainsi. Son visage se plissa un peu, puis elle renifla en détournant la tête pour fixer les fenêtres où s’étendaient bien d’autres tours. Combien d’enfants étaient seuls, eux aussi, dans ces immenses bâtiments ?
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  • Posté Lun 27 Avr - 16:38

    Message n°588 (5)

La réponse de l’enfant toucha Erika bien plus que ce qu’elle ne pouvait le réaliser. Sa triste solitude faisait écho à la sienne ; celle qu’elle avait vécu, durant son enfance, et celle qu’elle vivait plus ou moins actuellement. Elle la fixa, se perdant dans son propre flot de pensée l’espace de quelques instants ; alors qu’elle se dissimulait le visage et qu’elle continuait d’exposer son problème. La pauvre. Vraiment. Elle avait au moins eu la chance d’avoir des parents présents. Elle se doutait du problème ; sa mère. Elle était… particulière. Et si Erika ne se permettait pas de juger, elle ne pouvait que constater les faits.

En attendant, elle ne savait pas trop quoi dire à cette pauvre gamine perdue et seule. Si elle avait été à sa place, elle avait trouvé ses solutions toute seule ; elle s’était créé un ami semi-imaginaire, dans la personne qu’était leur robot majordome, qu’elle avait appelé Robert. Elle ne savait plus pourquoi, d’ailleurs. Mais voilà. Elle lui avait toujours parlé s’il était humain, alors que ce n’était absolument pas le cas. Cette manie, elle l’avait toujours ; c’était devenue pour elle un moyen de décompresser et t’extérioriser ses différentes peines, tout en restant dans une relative intimité. Sa deuxième solution, avait été la lecture. Numérisés si elle n’avait pas le choix ; physiques si c’était possible. C’était étrange, mais la sensation du papier dans ses mains, son odeur, sa position ; elle arrivait plus à voyager que face à un écran. Quand ses yeux étaient trop fatigués, elle se souvint alors qu’elle demandait à Robert lui faire la lecture ; elle revit, l’espace d’un instant, ces moments d’une enfance qui lui semblait maintenant si éloignée, et elle esquissa un infime sourire nostalgique.

Elle n’avait pas répondu de suite ; parce qu’elle ne savait pas trop quoi dire. Elle ne se voyait pas mère, et elle comprenait pourquoi. Elle était trop logique pour être douée avec les enfants. Elle ne le réalisait pas, mais derrière, sa patience, le fait qu’elle soit à l’écoute et celui qu’elle puisse rester assez calme dans sa façon d’être dans la plupart des situations faisaient qu’elle dégageait quelque chose de rassurant, une aura de sérenité qui aidait certainement à se donner un aspect maternel.

Elle réfléchissait à ce qu’elle allait lui dire, pour essayer de lui remonter le moral, alors qu’elle suivit son regard vers l’extérieur. Elle lui annonça alors simplement :

« Et bien malgré ton indifférence, je suis là. Et malheureusement pour toi, je le resterais. Toutes les semaines. Même jour. Même heure » le ton n'était pas sérieux, léger et doux. Elle prit une inspiration, avant de rajouter : « Si tu veux, pour que ce soit plus facile à supporter pour toi, on pourrait… sortir ? Qu’est-ce que tu aimerais faire, tiens ? Je doute que réviser et faire tes devoirs sont tes seules occupations dans la vie »

Elle avait fait cette suggestion simplement parce qu’elle avait suivi son regard, et qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’aimait cette pauvre gosse pourtant pourrie gâtée. Elle avait vraiment de la peine ; et si, elle n’était pas tout à fait là à la base pour lui tenir compagnie, de toute façon, personne ne lui demandait des comptes. Elle se décrispa un peu sur son glorieux canapé, s'autorisant la possibilité de s'adosser au confortable dossier, tout en relâchant ses muscles crispées par une journée, certes, bonne et productive, mais fatigante.
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  • Posté Sam 16 Mai - 17:59

    Message n°748 (6)

Bien des gens auraient pris le silence d’Erika pour un instant de réflexion, Magdalena le vit comme une forme d’indifférence qui vint alimenter le feu de sa colère profonde. Elle ne savait pas comment exprimer les milles et une émotions qui lui tiraillaient l’esprit, cela dit. Aussi prit-elle un air plus revêche encore, celui-là même qu’elle réservait habituellement à sa très chère mère. Elle ne détestait pas Erika, contrairement à ce qu’elle pouvait dire parfois, mais d’un autre côté elle ne l’aimait pas non plus. Elle n’aimait pas grand monde, Magda, et le monde le lui rendait bien. Petite peste, petit démon, sale gamine … elle collectionnait les surnoms peu flatteurs tout comme elle collectionnait les vêtements. Mais elle n’y prêtait pas attention, ou du moins le faisait-elle croire. On avait beau passer des heures à lui faire des remontrances sur son comportement exécrable, Magda rejetait tout en bloc en faisant la sourde oreille. Alors quand les gens faisaient de même, ou alors ne répondait pas immédiatement à ses plaintes, Magda et son égo démesuré se sentaient blessés.

Finalement une voix s’éleva à nouveau. Pas la sienne pour insister en lui demandant de répondre, mais celle d’Erika, qui lui répondait. Les mots qui atteignirent ses oreilles ne manquèrent pas de la surprendre, mais elle n’ignorait pas qu’il y avait plus surprenant encore. A quel point devrait-elle la traiter de la pire des manière pour qu’Erika cesser de vouloir revenir sans cesse ? Quels mots pourraient bien la pousser à bout ? Une part de Magda voulait tenter l’expérience et voir jusqu’où elle pourrait bien aller pour que sa cousine très éloignée finisse par ne plus la supporter. Une autre se sentait soulagée qu’Erika lui réponde ainsi. Malgré tout, elle était encore là. Malgré tout, elle reviendrait encore. Des deux envies, la seconde l’emporta sur la première. C’était en soi en petit miracle, mais Magda ne le fit pas savoir. Au lieu de ça, son visage maussade prit un air plus détendu, à défaut d’une expression plus chaleureuse. Elle tenait ça de sa mère, la pauvre fille.

Et puis ce fut la cerise sur le gâteau et Magda ne put s’empêcher d’ouvrir grand les yeux en se redressant sur le canapé. D’ordinaire les sorties se faisaient rares et en compagnie d’une armada d’adultes immenses pour s’assurer que rien de grave ne pouvait lui arriver ; comme se casser accidentellement un ongle, par exemple. L’intérêt piqué à vif, la gamine se tourna vers Erika en retenant un sourire enthousiaste. « C’est vrai ? On pourrait sortir dehors ?! » Pour autant qu’on puisse dire, Magda avait désormais beaucoup de mal à cacher l’impatience à l’idée de mettre les pieds dehors pour changer un peu d’air. Pas sûr que ses parents apprécieraient l’idée, mais ils n’étaient pas là pour l’instant alors qu’Erika si. « Je voudrais voir le Louvre ! Non, attends, un centre commerciale ! Ou non, encore mieux, l’endroit le plus loin d’ici ! » Portée par son flot de parole, Magda s’était relevée puis quitta le confort du canapé pour faire les cent pas derrière Erika. « Tu sais quoi ? Je suis quelqu’un d’extrêmement généreux : je te laisse décider d’où aller. Un endroit cool s’il-te-plaît, pas le club des intellos fan de robots. » Un sourire narquois était venu s’installer sur son visage tandis qu’elle s’était accoudée sur le dos du canapé.
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