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Posté Jeu 23 Avr - 16:02
Message n°490 (1)
Posté Ven 24 Avr - 22:08
Message n°520 (2)
Quelque chose traversa la pièce ; une peluche peut-être, si on se fiait au bruit sourd lorsque l’objet rebondit contre le mur pour terminer sa course sur la moquette rose qui recouvrait le sol de la chambre de Magdalena. Une scène habituelle, en somme. Le genre qu’on avait l’habitude d’observer lorsque les caprices de la jeune fille devenaient trop virulents. « Je m’ennuie ! JE M’ENNUIE ! » Vociférait-elle en continuant de jeter tout ce qui lui tombait sous la main. L’unique spectateur de la crise, un agent d’entretien qu’on avait eu le malheur d’envoyer pour faire le ménage à l’étage de Magda, reculait en levant les mains devant lui de peur d’être prit pour cible à son tour. Il fallait croire qu’elle avait du coffre, la Magda, et que malgré sa petite taille elle était déjà capable d’une colère particulièrement terrifiante. « Toi là, sors de ma chambre ! SORS ! » Et le pauvre homme ne fit pas prier deux fois avant de prendre la fuite. Pour ce qu’il en avait à faire, lui … On le paierait tout pareil.
Et Magda était à nouveau seule, dépourvue de quoi que ce soit d’autre à balancer pour apaiser ses maux. Son père était parti pour affaires, soi-disant, voilà trois jours déjà. Sa mère, quant à elle … Elle devait errer quelque part dans la tour, un verre de vin à la main. Magda et elle ne se croisaient pour ainsi dire presque jamais. Alors bien sûr, la gamine se vengeait sur le personnel, agressive, presque mauvaise, toujours prête aux pires coups bas sans avoir à se soucier des répercutions. Mais pour l’heure, elle n’avait plus personne à tourmenter, alors aussi se calma-t-elle en s’allongeant sur la moquette. Ses yeux sombres suivirent les étoiles fluorescentes, collées au plafond à sa demande après une série de nuits à faire des cauchemars plus brutaux les uns que les autres. Mais les étoiles, aussi jolies pouvaient-elles être, ne retinrent pas son attention très longtemps. Au bout d’une minute ou deux, elle se releva à nouveau pour aller chercher les peluches qu’elle avait lancé un peu plus tôt. Puis doucement, sans dire un mot, elle les rangea dans l’ordre sur la petite commode près de son lit.
Elle venait tout juste d’achever sa tâche lorsqu’elle entendit le bruit de l’ascenseur qui s’ouvrait sur son étage. L’espoir qu’il se soit agit de son père la fit sourire un instant, et elle arrangea son chemisier, puis ses cheveux, avant d’accourir dans le salon avec le sourire aux lèvres. Mais elle le perdit au même moment où elle déboula dans la pièce. Elle vit d’abord le majordome, dont elle avait prit soin d’oublier intentionnellement le nom, puis le visage de la personne qui l’accompagnait et qui n’était définitivement pas son père. Ses sourcils se froncèrent, puis elle croisa les bras alors que la nouvelle venue était annoncée. « Bonjour Erika. » Marmonna Magda.
Il y avait une amélioration dans son comportement que l’on pouvait facilement dénoter. Pour commencer, elle disait bonjour, ce qui n’était pas un luxe qu’elle lui avait offert à leurs débuts. Magda n’était pas certaine de l’apprécier, le concept se limitant pour elle à ce qui touchait à la famille, et uniquement la famille. Elle la respectait sans doute un peu, dans les limites de ce dont elle était capable : après tout elles avaient une tante en commun. « Vous pouvez disposer Hector ! » Magda avait ajouté ces quelques mots en faisant un petit signe prétentieux de la main en direction du pauvre Albert, un sourire mauvais s’étant alors dessiné sur ses lèvres. Puis lorsqu’il entra dans l’ascenseur en soupirant, Magda se dirigea vers Erika. « J’avais oublié que tu devais passer, mais ça tombe bien, je m’ennuyais à mourir ... » La jeune fille mima un mouvement dramatique avant de se détourner à nouveau. Elle fit trois pas en direction du carré de canapés rouges avant de se laisser tomber sur le plus proche en soupirant bruyamment.
Posté Sam 25 Avr - 2:11
Message n°535 (3)
Posté Lun 27 Avr - 14:01
Message n°587 (4)
Ce même numéro, elle le desservait à tout le monde. Mais pour Erika, dans un sens, Magda gardait une certaine réserve. La crise de nerf était encore loin derrière les nuages noirs qui hantaient son esprit d’enfant tourmentée, gardée par une timidité qu’elle ne se connaissait pas. Par ailleurs, le contact du tissu frais du canapé contre son visage fit descendre la tension qui la maintenait énervée. La fatigue à force de vociférer, elle, ne se fit pas prier pour arriver à grands pas. Très vite, Magda avait roulé sur le côté pour observer à nouveau son invitée qui ne s’était pas faite prier pour s’asseoir là où il y avait de la place. Erika se félicitait de ne jamais rien oublier, ce à quoi Magdalena répondit par un haussement d’épaule. Elle n’y croyait que très peu, bien qu’elle se garda de le faire savoir à Erika. Mais celle-ci n’en avait pas fini avec Magda, loin de là. Puisque l’enfant n’avait pas daigné répondre à ses derniers mots, cela lui laissait le champs libre pour continuer sur sa lancée, enquêter sur la nature des maux de ladite peste. Celle-ci fronça les sourcils, prête à répliquer, mais ne put qu’ouvrir la bouche et la refermer. Peut-être qu’elle était une peste, mais au moins avait-elle tout ce qu’elle voulait. Ou presque.
« Je suis toute seule ici, ça rend le temps tellement long. » Marmonna-t-elle en se roulant à nouveau dans le canapé, cachant son visage dans le tissu rouge pour la seconde fois. « Je veux juste que Papa rentre. » Bien sûr qu’elle voulait le retour de son père ; lui seul avait l’air d’apprécier passer du temps avec elle. Lui seul avait le privilège de voir ses vraies larmes, ses vraies émotions. Lui seul lui disait je t’aime mija. Pour une enfant dont l’affection de ses proches lui manquait le plus, ça n’avait pas de prix. Ce n’était pas comme les immenses ours en peluche qu’elle se faisait offrir, comme les nouvelles collections Versace qu’on lui apportait. C’était différent. Plus précieux encore. « Lorena je m’en fiche. J’l’aime pas de toute façon. Elle est nulle et elle boit tout le temps. » Elle n’appelait jamais sa mère maman. Celle-ci trouvait ce terme vieillissant et avait réprimandé sa fille bien des fois jusqu’à ce que celle-ci comprenne enfin. « Et la seule personne qu’on m’envoie c’est toi. Je sais très bien que t’as vraiment envie d’être là. D’ailleurs je me fiche. » Mais elle n’en s’en fichait pas, loin de là. Allez le lui faire avouer, cela dit …
Finalement son visage quitta la douce protection du meuble lorsque la jeune fille se releva un peu pour s’asseoir en tailleur. Elle observa à nouveau Erika de ses yeux sombres, ne sachant pas si elle devait froncer les sourcils ou garder un air neutre pour tromper la dualité de son être. Avoir l’air de la détester, ou avoir l’air de ne lui accorder que le mépris ? Elle opta pour la colère ; peut-être était-ce plus facile de duper ainsi. Son visage se plissa un peu, puis elle renifla en détournant la tête pour fixer les fenêtres où s’étendaient bien d’autres tours. Combien d’enfants étaient seuls, eux aussi, dans ces immenses bâtiments ?
Posté Lun 27 Avr - 16:38
Message n°588 (5)
Posté Sam 16 Mai - 17:59
Message n°748 (6)
Bien des gens auraient pris le silence d’Erika pour un instant de réflexion, Magdalena le vit comme une forme d’indifférence qui vint alimenter le feu de sa colère profonde. Elle ne savait pas comment exprimer les milles et une émotions qui lui tiraillaient l’esprit, cela dit. Aussi prit-elle un air plus revêche encore, celui-là même qu’elle réservait habituellement à sa très chère mère. Elle ne détestait pas Erika, contrairement à ce qu’elle pouvait dire parfois, mais d’un autre côté elle ne l’aimait pas non plus. Elle n’aimait pas grand monde, Magda, et le monde le lui rendait bien. Petite peste, petit démon, sale gamine … elle collectionnait les surnoms peu flatteurs tout comme elle collectionnait les vêtements. Mais elle n’y prêtait pas attention, ou du moins le faisait-elle croire. On avait beau passer des heures à lui faire des remontrances sur son comportement exécrable, Magda rejetait tout en bloc en faisant la sourde oreille. Alors quand les gens faisaient de même, ou alors ne répondait pas immédiatement à ses plaintes, Magda et son égo démesuré se sentaient blessés.
Finalement une voix s’éleva à nouveau. Pas la sienne pour insister en lui demandant de répondre, mais celle d’Erika, qui lui répondait. Les mots qui atteignirent ses oreilles ne manquèrent pas de la surprendre, mais elle n’ignorait pas qu’il y avait plus surprenant encore. A quel point devrait-elle la traiter de la pire des manière pour qu’Erika cesser de vouloir revenir sans cesse ? Quels mots pourraient bien la pousser à bout ? Une part de Magda voulait tenter l’expérience et voir jusqu’où elle pourrait bien aller pour que sa cousine très éloignée finisse par ne plus la supporter. Une autre se sentait soulagée qu’Erika lui réponde ainsi. Malgré tout, elle était encore là. Malgré tout, elle reviendrait encore. Des deux envies, la seconde l’emporta sur la première. C’était en soi en petit miracle, mais Magda ne le fit pas savoir. Au lieu de ça, son visage maussade prit un air plus détendu, à défaut d’une expression plus chaleureuse. Elle tenait ça de sa mère, la pauvre fille.
Et puis ce fut la cerise sur le gâteau et Magda ne put s’empêcher d’ouvrir grand les yeux en se redressant sur le canapé. D’ordinaire les sorties se faisaient rares et en compagnie d’une armada d’adultes immenses pour s’assurer que rien de grave ne pouvait lui arriver ; comme se casser accidentellement un ongle, par exemple. L’intérêt piqué à vif, la gamine se tourna vers Erika en retenant un sourire enthousiaste. « C’est vrai ? On pourrait sortir dehors ?! » Pour autant qu’on puisse dire, Magda avait désormais beaucoup de mal à cacher l’impatience à l’idée de mettre les pieds dehors pour changer un peu d’air. Pas sûr que ses parents apprécieraient l’idée, mais ils n’étaient pas là pour l’instant alors qu’Erika si. « Je voudrais voir le Louvre ! Non, attends, un centre commerciale ! Ou non, encore mieux, l’endroit le plus loin d’ici ! » Portée par son flot de parole, Magda s’était relevée puis quitta le confort du canapé pour faire les cent pas derrière Erika. « Tu sais quoi ? Je suis quelqu’un d’extrêmement généreux : je te laisse décider d’où aller. Un endroit cool s’il-te-plaît, pas le club des intellos fan de robots. » Un sourire narquois était venu s’installer sur son visage tandis qu’elle s’était accoudée sur le dos du canapé.
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