Dystopia

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Isaac Maxwell
Isaac Maxwell
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  • Posté Lun 4 Mai - 23:24

    Message n°656 (1)

Le bal masqué


L’air était frais en cette soirée qui s’annonçait, et alors que le parvis de la cathédrale en grès rose des Vosges pluri-centenaire, se vidait de sa faune de visiteurs ou de flâneurs de Central Point, les seuls échos des éclats d’en bas qui arrivaient à rompre le silence des gargouilles étaient aussi faibles que lointains. Le chef d’œuvre d’architecture gothique qui avait demandé pas moins de trois siècles de construction paraissait certes minuscule au regard de la Sonneturm qu’on voyait s’élever à quelques centaines de kilomètres de là, mais son environnement avait été relativement préservé pour que sa flèche de pierre ciselée, cette dentelle qui défiait toutes les lois de la physique, puisse encore émerveiller les regards et susciter l’admiration. Les siècles n’avaient pas réussi à éteindre la beauté de Notre-Dame de Strasbourg, ni la fierté qui l’avait fait culminer pendant si longtemps comme plus haut monument religieux d’Europe. A présent elle était un symbole du passé, une relique d’un génie révolu et d’une ambition folle qui avait traversé les générations, un objet de curiosité et la nuit, la gardienne de bien des secrets.

Et en ces heures sombres, elle était aussi le perchoir d’un phylarque.

Accoudé au rebord de pierre entre deux gargouilles, Isaac pouvait observer à loisir tous ces gens qui grouillaient en bas, pas plus gros que des fourmis. Sur cette première plateforme, au-dessus de la grande rosace de la façade, c’était l’endroit rêvé pour réfléchir et être tranquille. Pas moins d’une quinzaine de jours s’étaient écoulés depuis qu’il avait sorti Dyvan des griffes de la Pinskaïa et qu’il s’était juré de retrouver l’homme qui l’avait brisée il y a une dizaine d’années. Le trouver n’avait pas été difficile pour le phylarque. Trouver une idée à la hauteur du châtiment qu’il comptait lui infliger pour le faire payer avait cependant réclamé un minutieux travail d’enquête…

Isaac n’avait pas travaillé seul, mais pour la plupart des personnes que son équipe avait pu suspecter d’être victimes de ce professeur d’université peu scrupuleux, il avait tenu à se déplacer lui-même. Apparaître ainsi à visage découvert chez ces inconnues (et cet inconnu), le faisait passer pour un employé haut placé du Bureau de la Défense. Ce mot fourre-tout pour les phylarques, les spectres et les agents du renseignement… Les gens pensaient qu’il employait surtout une sorte de police secrète et ne cessait d’alimenter rumeurs et fantasmes. Recueillir des témoignages et tenter de convaincre du bien-fondé de parler d’un moment désagréable de sa vie n’était pas une mince affaire pour le spectre, qui n’était pas familier de ce type de missions. Cela avait été d’autant plus difficile que les histoires qu’il avait entendues reflétaient parfois la sienne. Cela n’avait fait que grandir plus encore sa colère envers le coupable.

Il y avait notamment eu cette femme, tombée enceinte comme Dyvan, mais qui avait gardé le bébé et qui avait été retrouvée par les spectres. Cet enfant portait aujourd’hui un numéro et ne reverrait jamais sa mère, et la haïrait à tout jamais pour lui avoir donné la vie. Alors que la fille avait vu sa vie et ses rêves se briser à cause d’un homme, d’un seul. Elle avait été stérilisée, avait eu des complications, et n’aurait plus jamais le droit de créer la vie même par l’intermédiaire d’un don.

Une autre jeune étudiante avait elle, choisit de déclarer sa grossesse. Avorter légalement était trop cher, le faire illégalement lui avait fait trop peur et surtout, elle s’était attachée à cette présence dans son ventre. Elle était devenue maman bien avant le vouloir, elle avait abandonné ses études alors que l’État lui avait offert une bourse. Ses parents avaient refusé de la reprendre chez eux ; ils étaient pauvres et avaient été choqués qu’elle puisse abandonner la chance qui lui avait été donnée d’avoir une meilleure vie que la leur. A présent, elle vivait dans la misère et peinait à nourrir son enfant, et le faisait au détriment d’elle-même.

Il y avait eu ces cas de harcèlement, des gestes déplacés, des regards lascifs trop osés, des mains pressantes, des pièges tendus dans des recoins ignorés. Des filles qui avaient préféré fuir son cours, voire la fac en étant dégoutées de leur propre corps. Il y avait eu les amantes consentantes qui s’étaient cru uniques et aimées, et qui s’étaient retrouvées le cœur brisé.

Et il y avait eu ce jeune homme à présent ravagé par la peur et la honte, qui avait repoussé des avances déplacées et qui avait payé le prix d’une colère refoulée et d’un désir que sa famille et ses origines auraient qualifié de contre-nature. Isaac s’était revu dans cette salle vide de l’Internat, ado, nu et attaché. Il s’était demandé pourquoi un chien cybernétique était venu le sauver lui et pas cet autre garçon.

Le professeur Lelandais avait à lui seul fait autant de mal qu’une décurie entière de la Légion, mais personne n’avait jamais parlé de lui. Il était estimé par ses collègues et globalement par ses étudiants aussi. Bon prof, bon scientifique, bon père, bon époux même, en bref, monsieur parfait pour un type quelconque. En vérité, c’était un monstre qui hantait à présent les nuits de nombreuses personnes, étouffées par leur propre silence, leur honte, leur terreur, leur culpabilité dévorante. Hervé s’était montré irresponsable, cruel même, et pire : inhumain. Il méritait de souffrir mille morts et plus encore. Il méritait qu’on salisse son nom et sa réputation, qu’on le brise, qu’on détruise sa vie. Dyvan lui avait réclamé vengeance, tout comme les autres. Et pour Isaac, de toute façon, justice et vengeance, c’était la même chose. Il était phylarque, il serait juge et bourreau.

Alors, voilà que la toile commençait à se dessiner au cœur de la cathédrale : un bal masqué un peu spécial, particulièrement sélectif, où le professeur avait eu la chance d’être tiré au sort pour y participer. Un bal masqué aux fins orgiaques, probablement. Mais les autres invités seraient une bien mauvaise surprise. La fête n’était pas bien grande, mais non moins somptueuse, en se tenant uniquement dans le chœur de l’édifice, isolé du monde par de lourdes teintures bordeaux. Seulement, le reste du monde serait lui aussi convié, les archontes avaient donné leur aval pour que le phylarque agisse à sa guise sur cette pittoresque mise en scène. Les révélations seraient publiques, bien que les visages des victimes resteraient anonymes. On ferait croire au public qu’il déciderait du sort de cet homme, et il y avait peu de doutes sur le fait qu’on souhaite le jeter aux lions. Isaac voulait ébranler la fourmilière, pour enjoindre d’autres à dénoncer d’autres Hervé, pour en finir de la lâcheté écœurante des oppresseurs. Pour faire cesser cette mentalité déviante et donner des vacances aux spectres. Le phylarque réprimait tant cette colère intérieure qui bouillait en lui depuis une semaine que ses mains accrochées au rebord en pierre sculptée tremblaient de rage. Il avait tout un tas d’idées sur quoi faire à cet homme mais il n’était pas certain qu’il puisse en supporter ne serait-ce que la moitié…

Il se força à fermer les yeux et à inspirer lentement l’air de la brise crépusculaire. Au moins, perché ici, il ne risquait pas de provoquer des traumas crâniens à quiconque, et il pouvait réfléchir depuis cet unique point de vue qu’il trouvait beau. Les préparations ébranlaient l’intérieur de la cathédrale, il trouvait cela d’autant plus insupportable qu’il devait se fondre dans le décor et avait dû adopter un costume chic, complété d’un manteau redingote extrêmement cintré au col haut, sans parler du veston et pire, de la cravate. Isaac s’était donc débarrassé du précieux manteau noir malgré le froid, qui reposait sur une gargouille. Le pire, c’était sans doutes les chaussures. Ses rangeos d’amour venaient à lui manquer horriblement, alors heureusement qu’il lui restait le poids de son semi-automatique à la ceinture et son couteau à ses reins. On n’avait pas idée de torturer ainsi un spectre…
Dyvan Welch
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  • Posté Lun 4 Mai - 23:57

    Message n°659 (2)

Ce soir, le cygne blanc des Welch, c'était totalement métamorphosé pour devenir celui noir et rancunier des Wagner. Il n'y aurait eu aucun mot pour dire l'intégralité du ressentiment de Dyvan face à ce qui allait se jouer durant la soirée. Le simple fait de revoir le visage d'Hervé la rendait malade. De colère, de chagrin. Alors même qu'elle foulait les pavés devant l'immense cathédrale d'un pas lent, la frêle oiselle semblait avoir délaissé à central point, toute son insouciance, ses lubies et ses phobies. Noir était sa tenue, noir était le maquillage qui cernait ses yeux opalescent, noir était son masque et noir était son cœur. Alors qu'elle lève le visage, moitié de faciès camouflé derrière un loup fait de dentelle, elle observe la hauteur du majestueux bâtiment, architecture antique qui tranchait dans les décors d'un autre monde qu'on avait un jour pensé, irréalisable. Et pourtant, tout s'était inversé, à présent c'était cette cathédrale venu d'un autre temps qui semblait être quelque chose d'abstrait, presque grotesque, signe de foi il y a fort longtemps, refuge de croyance et de mysticisme qui n'avait à présent, qu'une place infime dans un monde fait de technologie.

Si elle donnait l'impression d'observer les tours qui s'élevaient vers le ciel ou la rosace sublimé par les luminaires internes au bâtiment, en réalité, la scientifique n'observait qu'une chose, la discrète silhouette qui se dessinait entre les ancestrales gargouilles, se faisant gardien des lieux et des victimes au même titre que les monstres taillés dans la pierre. Isaac se fondait dans le décor à merveille, sans réalisé combien il était à l'image de ces statut vengeresse qui l'entourait. Mais l'heure n'était plus à la contemplation, ce soir le cœur et l'esprit hurlait un appel à la vengeance et le phylarque serait l'outil de celle-ci, il serait le juge qui ferait pencher la balance et offrirait la rédemption à ceux qui le méritait et le châtiment au seul et unique monstre des lieux. Elle monte les premières marches, s'engouffrant dans la cathédrale. Il aurait été facile de suivre le bruit, la musique, l'alcool, les rires. Il n'y avait pas besoin de voir pour savoir ce qui se déroulait au cœur de la cathédrale, une fête particulière, des corps à demi dénudé, alcool et sans doute même quelques substance illicites pour s'assurer d'embrouillé les esprits et s'assurer une pleine main mise de la situation. Mais ce n'est pas par là que Dyvan se dirige, elle prend un autre couloir, étroit corridor de pierre face auquel se dressait un escalier gigantesque comme une gueule béante prête à la dévorer tout entier. Un colimaçon qui se présentait comme un réel défi, rien qu'à le voir, son corps tout entier la faisait déjà souffrir...

La femme se penche, d'une main elle prend appuie contre le mur de pierre et de l'autre, elle ôte ses escarpins aux talons vertigineux avant de les soulever. Finalement , elle inspire, le buste libéré dans un décolleté échancré, le voleur de sa tenue tranchant avec la pâleur exagérée de son derme. Ce soir, Dyvan c'était fait belle, par ce qu'il le fallait. Pour Hervé, le piéger. Pour Isaac, se l'accaparer. Long soupir et la voilà, pieds nus qui entame sa longue montée et tel un spectre noir, l'oisillon s'enfonce dans la pénombre, le silence rompu parle froissement de la dentelle qui couvrait ses jambes.

Trois-cent trente-trois marches au totale, pas une de plus, pas une moins. Chacune d'entre elle donnant la sensation d'un béton qui vous coulait directement dans les muscles. Mais elle l'avait fait, lentement mais sûrement, sans s'arrêter, respirant à grande goulée. Dyvan est parvenu au plus haut de la cathédrale et lorsqu'elle ouvre la porte dans un grincement sinistre, elle est accueillit par une vu surprenante. Le ciel ouvert est différent qu'à central Point, elle ne saurait dire s'il est plus beau ou non, mais il est différent, c'est une certitude. Pourtant son regard ne reste pas longtemps perché vers les étoiles, il redescend rapidement pour observer le colosse qui patiente le moment où il tombera durement sur le dos de sa proie pour lui broyer les reins, pour lui faire payer toutes ces vies brisées.

« Monsieur Maxwell. »

Susurre Dyvan qui annonce ainsi sa présence alors que le froid et le vent ambiance, disperse son parfum dans les environs. Elle s'approche doucement, laissant le temps au muscles fragiles de ses jambes de se remettre de l'ascension qu'elle venait de s'octroyer. Pourquoi être monter ici, la fête et la vengeance se passerait trois cent marches plus bas ! Peut-être parce que la dernière fois qu'elle avait vu Isaac, tout c'était fini dan les larmes, une promesse dangereuse et un échange de baiser qui en disait long sur les sentiments de la jeune femme. Quant à savoir ce que lui ressentait, c'était là tout le mystère. Elle rendait dingue, avait-il avouer avant de lui voler un baiser. Mais à quel point ? Et comment vivait-il la chose ? Surtout ce soir, alors qu'il allait devoir affronté le passé de Dyvan caché sous les traits d'un séduisant professeur universitaire. Elle s'arrête dans son dos, lâchant ses chaussures qui tombe au sol dans un bruit discret et sans une once d'hésitation ou de remord, elle se love contre le dos puissant du phylarque, pressant sa joue contre le tissus qui le couvre alors que ses bras, dont l'un décoré de fausse plume d'oiseaux, venaient entourer ses hanches. Pas un mot de plus, rien d'autre qu'un bref soupir, une étreinte qu'elle avait brûlée de lui donner à nouveau. Juste une seconde ou deux à pouvoir respirer à nouveau son odeur.

« Deux semaines.... ce fut long, phylarque.... »


Avoue Dyvan à voix basse. Elle ne l'avait pas vu, pas entendu, et le seul signe de vie de lui avait été l'invitation à cette horrible fête qui finirait sans doute dans le sang et les larmes. Qu'importe, ils étaient là à présent, il restait encore quelques minutes avant de devoir redescendre et de jouer la femme bouffée par l'appât du gain, du pouvoir de la luxure. Torture, pour elle qui fuyait le monde dans lequel elle était née pour à présent, ramper dans la fange aux côté d'un mystérieux samouraï dans l’infime espoir de changer des vies jugés misérables par ceux qui volaient bien trop près du soleil jusqu’à s'en brûler les ailes.
Isaac Maxwell
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  • Posté Mar 5 Mai - 1:16

    Message n°660 (3)

Avant le bruissement d’une étoffe, avant les coups secs des pas sur la pierre, ce fut la fragrance subtile d’un parfum apportée par la brise qui sortit Isaac de ses sombres pensées. Une odeur d’un coûteux artifice qui ne masqua point celle, plus coutumière et facile à reconnaître pour lui, de Dyvan Welch. Du coin de l’œil, il aperçut la frêle silhouette aussi pâle que recouverte de noire dentelle, aussi belle qu’il ne l’avait jamais vue. Il crut avaler de travers en se demandant où était passée sa Dyvan de tous les jours, avec sa chemise d’homme trois fois trop grande et ses cheveux négligés, et ses cernes et son sourire pincé de mégère ! La jeune femme s’était transformée en une froide et terrifiante beauté, une créature de la nuit qui n’existait que dans les songes et les cauchemars. Le souffle coupé, il resta silencieux jusqu’à ce qu’elle l’approche, les lèvres rendues sèches par le vent qui l’avait fouetté pendant les deux heures qu’il avait trainé sur son perchoir… et sans doutes autre chose.

« Mademoiselle Welch. », rétorqua-t-il d’une voix rauque alors que son regard retournait à l’horizon percé des flèches des tours européennes et que la jeune femme l’enlaçait sans crier gare. Oui, les deux semaines avaient été interminables, et elle n’imaginait même pas à quel point. Des journées sur ses missions prioritaires et ses nuits à avancer son enquête. Il n’était rentré chez lui que pour s’assoupir sur son canapé, ou pour tirer encore et encore sur des cibles holographiques, jusqu’à épuiser ses stocks de munitions d’entrainement. Il s’était montré acariâtre, revêche, et particulièrement impoli même avec les archontes quand ils l’avaient reçu. C’était peut-être pour ça qu’on ne lui avait rien refusé, après tout. Il avait passé des heures, des jours entiers à ruminer, à imaginer ce plan macabre et bien d’autres choses.

Isaac avait fait tout ça pour Dyvan.

Le phylarque pivota pour lui faire face pour la première fois depuis ces deux interminables semaines. Son regard orageux la détailla de ses pieds nus à la tête, en parcourant les arabesques de la dentelle noire qui dessinait le cygne noir, l’ancien vilain petit canard, drapé des ténèbres de la haine. Il ne se gêna même pas en s’attardant sur ce que la robe laissait voir parfois, et deviner d’autres fois, avec un petit sourire en coin proprement insupportable. Le spectre se fichait bien des convenances, la jeune femme venait de faire un exploit en gravissant trois cents marches dans une tenue pareille juste pour le voir lui, alors il n’allait certainement pas se gêner pour en profiter. S’ils en avaient eu le temps, il l’aurait faite prisonnière de ses bras pour embrasser chaque parcelle de sa peau nue avant de repousser la dentelle et le corset en forme de veste de tailleur pour poursuivre l’exploration que son imagination faisait toute seule pour l’instant. Et même la prendre contre ces parois de pierre, sur une gargouille, au-dessus du vide, peu importait.

A la place de céder à son imagination un peu trop débordante, le phylarque se contenta d’esquisser un sourire en se redressant ; jusque-là appuyé contre le rebord, ses épaules remontaient tellement qu’il était plus à l’étroit que jamais dans ses vêtements trop bien taillés et ajustés, à se demander s’il ne risquait pas de tout faire craquer juste en contractant les bras. Heureusement, ce ne fut pas le cas lorsqu’il passa ses mains autour des hanches de la jeune femme. « J’apprécie la vue ; ça change. », commenta-t-il d’un ton narquois alors qu’il la dévisageait avant de baisser ostensiblement les yeux vers le décolleté, une lueur moqueuse et joueuse passant dans le regard. Ses mains resserrèrent leur prise alors qu’il la serra contre son torse, respirant le parfum de ses cheveux, et ses lèvres venant effleurer son front. Un souffle chaud contre une peau diaphane et parfaite ; chaque parcelle de son derme sentant contre lui les courbes de Dyvan, ses paumes brûlantes contre la tiédeur de la jeune femme à cause de la fraicheur du soir, cette odeur entêtante…

Les spectres pouvaient se battre contre beaucoup de choses mais rarement contre leurs propres instincts, en particulier les plus bestiaux. Le souffle court, Isaac se sentait à fleur de peau tandis que son cœur tambourinait si fort qu’il aurait aisément pu remplacer les cloches de la cathédrale. Sa petite voix intérieure lui disait de s’emparer des lèvres de la jeune femme, et déjà, mû par son désir qui commençait d’ailleurs à rendre son pantalon trop étroit lui aussi, nom d’un chien !, ses lippes effleuraient la joue pâle, puis le coin des lèvres, tandis qu’il la faisait reculer jusqu’au mur de pierre.

Mais le bourdon sonna de sa note grave de fonte et retentissante, fit vibrer jusqu’au sol et ébranla leurs os avant qu’il ne puisse entamer quoi que ce soit. Foutue horloge bruyante ! Le phylarque relâcha la jeune femme en sursautant et se détourna en étouffant un juron entre ses dents, avant de s’emparer de son manteau et de soupirer. « On dirait que c’est l’heure. Vous ne devriez pas arriver en retard. », ronchonna-t-il. Lui-même n’interviendrait qu’au moment voulu, quand le décor et tous les acteurs seraient en place… Isaac désigna d’un signe de tête le chemin vers la grande comédie humaine qui les attendait, le visage bougon, préférant observer le détail des gargouilles que la créature de chair qui lui causait tant de tourments.
Dyvan Welch
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  • Posté Mar 5 Mai - 14:31

    Message n°662 (4)

Il était spectre, phylarque, au dessus des lois. Pire, la loi, c'était lui. Violente, tranchante, écrasant et sans commune mesure. Et pourtant Dyvan était là, tout contre lui, le corps du colosse la protégeant du vent alors qu'il la salut d'un air grave. Personne n'avait le cœur à sourire ce soir ou même à rire. Sans doute parce que la raison de leur présence était bien trop amer, plus que punition qui allait en résulté. Alors quand Isaac se retourne, Dyvan écarte les bras doucement pour le libérer, gardant simplement ses petites mains sur les hanches de son comparse. Y avait-il seulement un mot pour décrire ce qu'il était ? Ni ami, ni amant, ni mari. Mais il était devenu pourtant,  plus qu'un patient, il était un fantasme fait de chair et d'os, tout en puissance et en charisme. Même les archontes devaient trembler en le voyant, sachant qu'à tout moment, la bête qu'ils avaient créer, pouvait leur fondre dessus pour les réduire en charpie. Mais Dyvan n'avait pas peur, plus depuis qu'il lui avait sauver la vie, qu'il avait dévorer ses lèvres et envahit ses rêves. La peur avait disparu, remplacé par un besoin farouche et une sensation de manque plus terrible encore que la peur. La peur, on pouvait la chasser avec du repos, des médicaments, et bien d'autre moyen. Mais le manque, ce vide laissé par une personne ? Non, c'était autre chose. Aucune drogue, aucun alcool n'aurait pu vraiment soigner cette plaie béante dans sa poitrine. Sauf celui qui en était à l'origine...

Sous son masque de dentelle, la patricienne ferme les yeux, se laissant aller à la douce caresse des lèvres d'Isaac contre sa peau, le chatouillis de sa barbe, la tendresse de ses gestes. La bête savait se montrer douce, parfois... Blottit tout contre lui, elle savoure, oublie la raison de sa venue et sa victime qui profite allègrement d'une fête fictive et ne soupçonne pas un instant ce qui allait lui arriver. Dyvan ouvre finalement les yeux, juste à temps pour voir le regard brûlant de son beau phylarque la détailler comme un animal affamé. Et elle aime ça, cette façon qu'il a de l'observer. Oh ce n'était très sain c'est sûr, c'était sans réelle tendresse... Mais il la regardait, ne voyait qu'elle et c'est tout ce qui comptait. Elle, dans ce paysage d'un autre temps et lui, prêt à tout pour réduire à néant ce qui l'avait rendu malade pendant treize années de sa vie jusqu'à faire d'elle une ermite. C'est pourquoi Dyvan en lutte pas Isaac la pousse doucement contre le mur, prêt à l'embrasser plus férocement encore que dans l'appartement de 165. Cette fois, tout semblait plus intense. Le toucher, les odeurs... L'eugénisme particulier qu'il leur avait été offert donnait un sentiment particulier à cet instant, chaque geste était comme une brûlure, son odeur un puissant aphrodisiaque. Elle n'attendait qu'une chose, qu'il embrasse, qu'il la dévêtisse, ici et tout de suite s'il le fallait, peu lui importait. Mais la réalité les arracha à leur rêverie par un douloureux son de cloche. Dyvan détourne le visage, plaquant une main sur son oreille et soupir longuement. Pas de baiser, tant pis... la soirée ne faisait que commencer après tout.

« Ma mère ne serait pas d'accord avec vous... Une femme doit savoir se faire désirer en temps et en heure... Il est cruciale ce soir, que je fasse une entrée remarquée, voyez-vous... »

Elle se baisse, ramassant ses chaussures avant de redresser le buste et de poser de nouveau les yeux sur Isaac. Il lui avait déjà tourné le dos, retournant près de ses gargouilles pour ne laisser qu'une intense frustration dans son sillage. Le cygne noir soupir discrètement avant de faire demi-tour, passant la porte qu'elle referme dans un grincement toujours plus sinistre et commence sa longue descente de plus de trois cent marches. Un effort qui en avait valu la peine, malgré tout. Rien que pour la façon dont le phylarque l'avait regardé, touché et presque embrassé, elle ne regrettait pas cette foutue ascension dans un dédale de pierre à n'en plus finir.

Lorsque enfin revient le cœur de la cathédrale, la musique et les bruits, Dyvan enfile rapidement ses chaussures, plisse la dentelle sombre qui couvre ses jambes tout en les dévoilant avant d'entrer dans l'immense et haute pièce qui avait accueillit bon nombre d'âme de croyant au coup des siècles précédents, si ce n'est plus. Ici, tout le monde porte un masque, certains tout comme elle son paré de leur plus beaux atout alors que d'autre, sans doute des prostituées appelées pour cette ignoble fête, se baladait nue ou avec un simple foulard autour des hanches. La débauche régnait déjà alors même que la fête commençait. Sous ses yeux, les alcools divers sont offert sur des plateaux d'argent, les volutes de fumées s'élèvent, tabac et drogues diverses, donnant à l'air une sensation de lourdeur.

« Monsieur Lelandais... ? »

Murmure Dyvan  avec une fausse surprise en découvrant le professeur alanguit sur un canapé circulaire fait de velours, une catin dans un bras, un verre dans la main libre. Surprise ! Il étouffe en avalant sa gorgée de champagne, retirant son bras des épaules de la fille de joie et observe un instant la créature sombre qui lui fait face.

« Dyvan... ? Dyvan Wagner-Welch.. ? Est-ce vraiment vous ? »

Il peine sans doute à la reconnaître ou bien se surprend lui-même en voyant ce qu'il était advenue de la jeune fille de dix-neuf ans qu'il avait laissé à son funeste destin. UN sourire étire les lèvres pâle de la femme alors que dans la salle, le regard des complices de ce jeu morbide se posent sur eux.

« Welch. Juste welch. Mais oui, c'est bien moi... Cela fait une éternité professeur... »
« Oh je vois... C'est... une véritable surprise que de vous croiser dans un lieu aussi... eh bien... vous voyez. »
« Vraiment ? » elle croise les mains devant elle, observant l'assemblée. « Je ne vois rien d'illégale ici, professeur. »
« Non non, pas de professeur entre nous mademoiselle Welch... Hervé, voyons. Vous n'êtes plus mon élève depuis bien longtemps. Et j'ai eu vent de votre... surprenante ascension. Je vous félicite pour votre doctorat. »
« Merci Hervé... Oui j'ai travaillé dur pour cela. »
« Vous avez toujours été une excellente élève Dyvan, rien de surprenant en voyant vos résultats de fin d'études. Et... si je peux me permettre... Vous avez toujours été... Une de mes meilleurs élèves. »

pendant un instant, Lelandais et Dyvan se fixe, chacun un sourire aux lèvres. La comédie était à son comble. La femme se penche vers lui et murmure.

« Alors vous serez heureux d'apprendre qu'une fois mon doctorat en poche, je me suis fait embaucher pendant deux ans chez Bayer. »
« Oh, vraiment ? L'eugénisme était donc un matière si importante pour vous ? »
« Cela vous étonnes ? Allons, n'en suis-je pas le fruit après tout ? »
« Si... si évidemment... » murmure t-il, perdu dans ses pensées. « Un vrai fruit défendu même.... »
« Auquel vous avez goutté... et qui je l'espère, vous a laisser un agréable souvenir. »
« Dyvan, ciel.... c'est.... »

Il regard autour de lui puis observe à nouveau la sombre créature qui reste là à lui sourire comme si tout était normale. Lentement elle se rapproche de lui, posant une main sur son bras pour le presser doucement, chuchotant à son oreille.

« Ne soyez pas gêné Hervé... C'était il y a longtemps.... et je ne suis plus votre élève à présent, il n'y aurait aucune honte à.... »
elle marque une pause, ses lèvres entrouverte soufflant contre sa joue. « Faire à nouveau connaissance. »

L'homme déglutit, pinçant les lèvres avant de tirer sur le col de sa chemise. Il glisse un regard en biais vers elle et questionne discrètement.

« Mais.... pas de mari, pas d'enfant ? »
« Rien de tout cela. »
« Pas même un fiancé ou... un jeune amoureux ? »

Cette fois c'est Dyvan qui marque une pause. Son esprit se tourne immédiatement vers Isaac et manque de se trahir par cela avant de se reprendre en secouant document la tête.

« Personne, Hervé. Le travail avant tout. »
« Je vois... C'est regrettable, Dyvan. Vous qui êtes si.... n'ayons pas peur des mots après tout... Vous avez toujours été une femme sublime, sans compter votre place dans la société... Je vous imaginais vite marié. Ne vous offusquez pas... »

Dyvan lâche un rire bref, passant un bras autour de celui de son ancien professeur et se met à marché, le guidant sans même qu'il ne s'en aperçoive.

« Eh bien... disons que je suis le genre de femme difficile à satisfaire... Parfois je crois que je fais peur aux hommes... »
« Allons ne dites pas cela, une femme comme vous doit avoir une légion d'hommes à ses pieds... »

Silence, elle garde son faux sourire. Elle marche, encore, s'éloignant pas à pas de la foule, dans celle-ci certaines personnes les suivent du regard, se faufilant à leur tour, le regard d'un prédateur près à se jeter sur leur proie. Finalement Dyvan vient pousser Hervé contre un mur, se collant contre lui.

« Seigneur, Dyvan ! Mais que faites-vous ?! »
« Je rattrape le temps perdu Hervé... treize ans sans vous, vous imaginez ce que cela a été pour moi … ? »

Elle vient nicher son faciès contre sa gorge, dévorant celle-ci de baiser brpûlant. Si elle avait pu lui arracher cette mlême gorge à coup de dent, elle l'aurait fait. Mais non, et Hervé fini par abandonner. Il pivote, plaquant à son tour Dyvan contre le mur, ils sont là dans la pénombre, il l'embrasse à pleine bouche, remontant la dentelle le long de ses cuisses.

« Hervé.... »
« Taisez-vous bon sang.... Contentez-vous d'apprécier les souvenirs du bon vieux temps. »

Ordonne t-il, perdant son sang froid. Dyvan ne sourit plus, levant les yeux vers la porte qui donne sur cet infernale escalier. Dans un geste hâtif, Hervé déboutonne son pantalon, revenant à la charge pour se défaire de la dentelle qui couvrait son ancienne amante qui elle, fixait éperdument cette foutue porte en bois. Elle n'attendait plus qu'une chose, voir le colosse l'ouvrir et tomber durement sur ce porc qui déjà, caressait sa peau. Une question de seconde à ce rythme, avant que sa petite culotte ne le lui soit arrachée et que sa dignité ne soit à nouveau brisée dans ce recoin sombre de la cathédrale. Vite Isaac, vite !
Isaac Maxwell
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  • Posté Dim 10 Mai - 23:56

    Message n°682 (5)

A la remarque de Dyvan, le phylarque désabusé par sa frustration ne répondit que le silence. Il se fichait bien de la mère de la diablesse, sans compter qu’il s’agissait d’une opération orchestrée par les services secrets et que rien n’avait été laissé au hasard. Toutes les créatures évoluant entre les piliers du chœur, dans l’ombre des statues austères des saints, étaient des acteurs ou des figurants. Des rôles, un jeu de masques et de dupes pour tromper le vil accusé. L’intéressé se trouvait déjà entre les murs de la cathédrale mais Isaac, lui, ne se mêlerait pas à la populace masquée tout de suite.

Dans un soupir, il se laissa un instant porter par les vents, l’air frais fouettant son visage lui procurant à nouveau les idées claires. Délaissant à regrets la vue et la compagnie des êtres mythiques de pierre, le spectre se laissa happer par les étroits escaliers et les corridors menant vers l’intérieur, débouchant sur le bas-côté flanqué d’épais piliers. L’écho cristallin si particulier à la sonorisation du lieu s’était transformé en un brouhaha désagréable, aussi trouva-t-il refuge dans une chapelle faiblement éclairée à la lueur des bougies. L’austère peinture semblait le dévisager en silence, sévère et réclamant le châtiment divin. Et peut-être était-ce en effet ce qu’il méritait à frayer avec l’interdit. Parce qu’il y avait un monde entre éprouver une attirance charnelle, qu’on accordait aux spectres malgré les discours officiels, et des sentiments. Et la tentation que représentait Dyvan commençait doucement à prendre une pente glissante.

Ajustant son manteau avant de s’asseoir sur un banc de prière, il observait grâce à son interface visuelle les différents points de vue offerts par les caméras dissimulées. Il repéra rapidement Lelandais et Dyvan. Quelle scène de cinéma, songea-t-il en mettant alors son masque de phylarque qui intégrait le son. Recouvrant intégralement sa tête, il offrait un visage métallique de Faucheuse aux orbites béantes et aux chairs torturées. Figure d’épouvante, il devenait la mort, incarnait la terreur du jugement dernier. Il jeta un dernier regard à la peinture aux couleurs sombres, et sortit de la chapelle pour se faufiler jusqu’à la fête se tenant à la croisée du transept alors même que Dyvan sortait de la foule, plus loin dans la nef, au bras d’Hervé.

Le phylarque garda son sang-froid à mesure que la comédie se déroulait. A vrai dire, il se refusait à se laisser embarquer émotionnellement parce qu’il n’était pas certain de se limiter à la simple colère face à un salaud. Il n’était pas certain non plus de pouvoir contenir la violence qui grondait en lui et de ne la réserver qu’à Lelandais. Et pourtant, plus le dialogue de séduction continuait et plus Isaac sentait son self-control lui glisser entre les doigts. Une myriade d’émotions étranges, parfois contradictoires, et particulièrement violentes lui tenaillait le corps. Ire infernale, malveillance consommée, jalousie mal placée. Et dans un antre glacé et abyssal, une peur absurde, épouvantable crainte de n’être rien d’autre qu’une créature du néant, vouée à n’exister pour personne.

Il remonta lentement la nef tandis qu’on laissait un passage craintif sur son chemin, pour s’arrêter derrière un pilier et observer la scène à la dérobée. Ses doigts se serrèrent et se refermèrent sur du vide alors que le corps de Dyvan ondulait lascivement entre les mains de sa proie. Et si… elle aimait ça ? Doute amer, odieuse pensée qui le laissa immobile pendant de longues secondes alors qu’Hervé devenait de plus en plus entreprenant, cédant à ses pulsions. Phylarque cruel qui laissa le doute pernicieux s’implanter dans l’esprit de la jeune femme, comme le doute s’était installé en lui. Comme pour la faire souffrir d’avoir joué à ce jeu-là. Peut-être.

Sa transe exécrable s’effondra au moment où l’homme glissait ses doigts entre les cuisses de la Welch. Il n’était qu’à plusieurs mètres, juste derrière tandis que la jeune femme regardait à l’opposé. Dans un grondement féroce, il fut sur Lelandais en à peine quelques pas. Sa main gauche s’agrippa à son crâne, le tira en arrière par les cheveux, tandis que de la droite il l’empoignait par la veste, à l’épaule. « Bas les pattes, sac à merde ! », gronda-t-il alors que sa voix était modifiée par son masque, devenant à la fois sinistrement gutturale et quelque peu métallique. Si la proéminence dans le pantalon d’Hervé ne laissait planer aucun doute à quiconque, se retrouver aussi soudainement face au visage aussi effroyable que menaçant d’un Phylarque en fonction était probablement un tue-l’amour très efficace.

A toutes ses protestations, la réponse du spectre fut aussi simple que violente : un coup de poing dans les parties, pour ensuite le trainer par le col jusqu’au centre de la nef afin que tous les spectateurs puissent se rassembler autour d’eux. L’empoignant par la gorge pour l’obliger à le regarder, Hervé n’avait face à lui qu’un visage sans yeux, des orbites vides donnant sur la noirceur de son âme ; un regard portant sur le néant abyssal et la promesse de l’enfer. « Hervé Lelandais, tu as souillé ces lieux éminents par ta seule présence obscène, comme tu as souillé tant d’âmes par tes péchés odieux ; et comme tu as souillé Pax-Europa par tes crimes infâmes. » A peine Isaac avait-il élevé sa voix grave se répercutant sur la pierre et les vitraux colorés que de petits drones des médias descendirent pour se placer un peu plus au-dessus d’eux.

A proximité, le phylarque s’empara d’une flûte de cristal posée sur le plateau de service d’une fille de joie. Avec lenteur, sans lâcher Hervé des yeux, il renversa le verre, faisant couler le champagne sur le sol, avant de refermer son poing autour du contenant et de serrer si fort que le cristal se brisa, ne laissant que le pied en état. Durant de longues secondes, il garda les doigts serrés sur les débris qui lui entaillèrent la paume sans qu’il ne s’en souciât, puis il rouvrit la main et laissa tomber les morceaux à terre pour ne garder que le pied du verre qui ressemblait à présent à une pointe de lance terriblement acérée. Raffermissant sa prise sur le crâne de l’homme pour l’empêcher de bouger la tête, il enfonça cette arme improvisée dans la peau du front, pour y graver un symbole des temps anciens. Une croix chrétienne à l’envers, marque de l’antéchrist. Il le pointa ainsi en taillant sa gravure jusque dans l’os sans se soucier outre mesure des plaintes de sa victime ; au contraire, le phylarque en ricanait sombrement.

« Tu ne les reconnais pas ? », reprit-il ensuite en désignant de sa main blessée les invités de la soirée. « Pourtant, tu les as souillés jusque dans leur chair, en les traitant comme des objets, en leur laissant souvent la responsabilité d’une grossesse sur les bras. Professeur forniquant avec ses étudiantes. Engendreur de bâtards. Violeur. Tu te souviens de tous ces corps, ces visages, ces vies brisées ? Tu te souviens du plaisir que tu y as pris ? J’espère que ça en valait la peine, parce qu’aujourd’hui est un jour de colère et que je suis ton bourreau. » Tournant imperceptiblement la tête du côté des victimes masquées de Lelandais, le silence de mort qui s’abattit sur la cathédrale n’attendait plus que leur participation : rappeler un à un les crimes du professeur, et surtout, prendre à partie tout le public de Pax-Europa qui regardait depuis le confort de leur salon. Le regard béant et indéchiffrable du phylarque s’arrêta sur Dyvan. Tout ça... pour elle.
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  • Posté Lun 11 Mai - 23:15

    Message n°688 (6)

Comme s'il avait entendu sa prière, Isaac fait irruption, le visage caché sous son voile, près à faire son travail, qu'importe ce que cela lui en coûterait. Dyvan pousse un long soupir de soulagement quand Hervé, gémissant de peur, est éloigné d'elle d'un mouvement violent. Elle respire enfin, n'a plus à jouer cette fichue comédie, à devoir supporté son haleine, ses mains baladeuses, son regard pervers.

« Dyvan ?! Aide-moi ! Mais aide-moi ! »

S'écrie le professeur dans la panique alors que son ancienne élève reste le dos collé au mur. Malgré elle, la patricienne esquisse un rictus mauvais, son regard opalescent le fixant avec un air de prédateur.

« Allons, vous l'avez dit vous même Hervé... fermez-là et profitez des souvenirs du bon vieux temps. »


Ce sont les dernières paroles de la femme qui s'apprête à suivre son comparse jusqu'à ce que les drones des médias arrive. Comme un animal effrayé, elle recule, faisant demi tour pour retourner se cacher dans les ombres. Pour rien au monde personne ne devait la savoir ici, encore moins Sophia. Dyvan était, malheureusement, beaucoup trop reconnaissable, rien qu'à ses cheveux. Cette crinière argenté suffirait à lever le mystère sur son identité et il y avait peu de chance que son masque de dentelle qui ne couvrait que la partie supérieur de son visage, puisse la protéger de la déduction des autres patriciens ou pire, des archontes. Elle se plaque dos contre la pierre glacée, retenant son souffle et observe les drones. Fort heureusement, de sa place, elle voit parfaitement le spectacle qu'offre le phylarque et l'amer vengeance qu'elle avait tant attendu. Recluse dans son petit coin, Dyvan observe le tout, le cœur battant la chamade, le souffle difficile alors que les hurlements de douleur et de terreur du professeur résonnent comme une douce mélodie à ses oreilles. La beauté glaciale porte une main à sa poitrine, inspirant longuement alors que que sa langue passe sur ses lèvres sèches, elle n'arrive plus à détourner le regard, fixant encore et encore le phylarque. S'il inspirait la mort, l'angoisse et le cauchemar, Dyvan se voyait envahir par un désir ardent, prenant conscience qu'à ce stade de ses sentiments, même s'il braquait à nouveau une arme vers elle, elle ne broncherait pas. Isaac l'avait en entière possession et elle savourait sa propre soumission.

« Finis vite ton spectrale et reviens-moi... »

Supplie t-elle à voix basse. Qu'il en termine, qu'il laisse les autres victimes d'Hervé se chargé de son compte et qu'ils puisse enfin fuir tout les deux. Car Dyvan n'avait pas l'attention d'en rester là, c'était purement et simplement inenvisageable. C'était trop tard pour faire demi-tour. Alors qu'il croise enfin son regard, la belle se glisse un peu plus dans les ombres, entrouvrant la petite porte qui mène aux escaliers, à ces foutues trois cent marches et s'engouffre là, dans la pénombre, loin des drones. Le souffle haletant, elle se laisse choir dans les escaliers, pressant sa tête contre le mur et soupir. D'ici, elle entendait encore le ronronnement des drones, les cris du professeur et pouvait presque sentir l'odeur du sang qui s'écoulait du front du violeur.

« J'ai eu... ma vengeance... »

Clame t-elle avant de lâcher un rire nerveux, sa main se pressant sur son bas ventre où un jour, elle avait porté un enfant. Le rire se change soudainement en sanglot, elle secoue la tête puis vient arracher le masque de son visage,le jetant sur les marches. Elle se sentait soulager et en même temps, plus colérique que jamais. Pourquoi n'était-elle pas satisfaite ? Pourquoi sa vengeance ne recouvrait pas ce trou dans son cœur ? C'était insupportable, cette douleur toujours présente. Comme si rien ne pourrait jamais la guérir de la perte d'un enfant, à moins peut-être... d'en avoir un autre ? Un qui verrait le jour dans des conditions plus saine, qui serait désiré et aimé ? Et qui lui ferait cet enfer ? Le phylarque ? Il n'avait même pas le droit de l'envisager, ce serait un blasphème pour ceux de sa castre. Une hérésie, cela lui était interdit. Tout comme l'amour. Alors Dyvan était-elle vouée à rester seule, sans lui ? Mais elle ne voulait personne d'autre qu'Isaac ! C'était lui, sa moitié d'âme, sa moitié de cœur, elle le savait ! Elle l'espérait... Dans un râle de tristesse, elle rappe le mur de son poing, s'écorchant les jointures jusqu'au sang avant de se recroqueviller sur elle-même dans un gémissement de rage. Tout cela pour rien, finalement. Hervé avait eu ce qu'il méritait, mais tout ce qu'elle voyait, c'était son éternelle solitude et le seul qui pouvait la briser, était totalement intouchable.
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  • Posté Mar 12 Mai - 0:39

    Message n°689 (7)

Une à une, les victimes qui avaient eu le courage d’être volontaires pour briser le silence, le tabou et la honte, relatèrent leur histoire, concluant par une accusation formulée par des juristes et qui a chaque fois, sonnait comme le glas d’une condamnation à mort. Quand ces discours furent achevés, le phylarque s’aperçut du coin de l’œil que Dyvan avait disparu, depuis longtemps probablement. Des voix s’élevèrent, scandant la prison ou la mort – ce qui revenait au même en soi. Et lui, le bourreau, restait invariablement silencieux, cependant qu’il entendait de temps à autres un commentaire dans son oreille venant d’un agent qui suivait le direct interactif.

Qu’elle fut truquée ou pas, la sentence tomba : la mort.

Hervé se mit à trembler, pauvre petite feuille, loque humaine désespérée. Il se mit à supplier, à implorer la pitié et la clémence en jurant qu’il ne recommencerait plus jamais, qu’il prendrait ses responsabilités et indemniserait chaque personne… Isaac émit un ricanement lugubre : ils faisaient tous ça, face à la hache de leur tortionnaire. Sauf que lorsqu’il s’agissait d’un phylarque, c’était le meilleur moyen pour souffrir davantage. La psychologie inversée était un châtiment bien cruel. Mais il était gratuit et totalement personnel. Comme une mise en scène bien rodée, une décurie de spectres entra en rangs dans la cathédrale et s’avança sur deux colonnes. Silhouettes noires bouffantes d’obscurité au milieu des couleurs chatoyantes portées par les vitraux.

« D’ordinaire, les crimes sexuels, de harcèlement ou de chantage, quand ils mettent autrui en danger, sont sanctionnés par la détention à vie. La Voix de Pax-Europa souhaite faire cependant un exemple d’Hervé Lelandais pour que tous les criminels de ce type, où qu’ils se cachent, prennent la pleine mesure de ce qu’ils vont subir à présent. », déclara Isaac, le discours rôdé. Pure propagande qui adorait les mises en scène dramatiques. D’un seul signe de tête, deux spectres s’avancèrent pour se saisir du condamné, suivis de leur chef de Décurie qui s’empara d’un couteau à lame courbe et dentée, d’aspect plutôt effrayant surtout pour ce qui allait être fait. « A partir de ce soir, la Légion aura pour mission de débusquer les coupables de tout crime sexuel et de leur infliger le châtiment de la castration définitive. Au même titre qu’aux contrevenants à la loi de l’Enfant unique. » Ces mots sonnèrent le glas sinistre imposant un silence morbide. Isaac fit un pas en avant, s’empara du couteau du spectre et s’occupa de la besogne avant qu’on ait le temps de dire aux journalistes de couper leurs drones.

Les archontes avaient demandé au phylarque de rester soft. Pas de mise à mort macabre, de scène de torture, ou quoi que ce soit pouvant même mal à l’aise les citoyens de Pax-Europa. Et le phylarque avait sciemment désobéi en offrant là un spectacle particulièrement atroce, qui s’était poursuivi à l’extérieur de la cathédrale, sur son parvis. On pouvait encore entendre la complainte de Lelandais, ses gémissements aigus qui allaient ponctuer son agonie, au moment où le phylarque réapparut dans l’église qui s’était alors peu à peu vidée en quelques minutes, les curieux étant attirés dehors. Sans un mot, au bénitier de l’entrée, non loin de l’infernal escalier de trois-cents marches, Isaac nettoya ses mains du sang qu’il avait fait couler et du sien qui avait séché sur la plaie de sa paume. Dans le silence sépulcral entre les murs de Notre-Dame, l’écho de sanglots vint briser l’écoulement de l’eau.

Le spectre se raidit, relevant la tête toujours cachée par le voile de la Faucheuse, aperçut la porte entrouverte menant aux étages. D’un pas furtif, il en approcha, pour apercevoir la silhouette de Dyvan effondrée sur les marches. Sans dire un mot, il se contenta de l’observer jusqu’à ce qu’elle remarque enfin sa présence. Il se sentait à la fois vide et horriblement calme, comme si une tempête allait succéder à cet état de lassitude. D’un simple geste de la tête, le phylarque lui fit signe de la suivre, et il tourna les talons pour remonter le long du bas-côtés, jusqu’à la naissance de marches qui disparaissaient vers les profondeurs. L’escalier des tréfonds menait à la crypte, un sous-sol sacré que même l’âge moderne n’avait pas osé souiller. Il était ancestral, bas de plafond, imposant, et plongé dans la pénombre, à l’exception de quelques bougies tout autour d’un autel délaissé. Le spectre ne regarda même pas si Dyvan l’avait suivi, et s’appuya contre la pierre de cet autel pour observer l’unique vitrail qui éclairait faiblement les lieux en journée ; pour ôter, enfin, son masque d’éternité.
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  • Posté Mar 12 Mai - 1:46

    Message n°690 (8)

De son trou de souris, Dyvan écoute. Elle calme ses pleurs, sa colère pour mieux tendre l'oreille. Elle se penche et observe la légion de spectres par l’entrebâillement de la porte, véritable défiler de Porte-mort près à se dévouer à leur tâches. Cette fois, ce n'est pas la plus ingrate qui soit. Ce soir, les spectres allaient donné à Pax Europa, un avant goût de ce à quoi ils pouvaient servir autre que pour les foutues manigances des archontes. Sans même le savoir, ils seraient les héros de demain. L'ironie du sort... Dyvan reste là, dans sa cachette à écouter le discourt d'Isaac. Avec de telle parole, pouvait-il vraiment faire reculer ce genre de crime ? Cela dit, il avait avec lui un argument de choc pour convaincre les hommes comme Lelandais de se tenir à carreau... Une bonne castration, comme il se doit. C'était amplement mérité mêle si, étrangement, maintenant Dyvan pensait à sa fille, Melinda. Elles avaient le même âge toute les deux mais elle n'avait jamais sût ce qu'il était advenue d'elle après le déchirement de leur amitié. Isaac venait littéralement de détruire le nom de cette famille, la lignée entière allait payé pour les méfaits d'un seul. Malgré elle, Dyvan eu de la pitié pour Mélinda, où qu'elle soit, qu'importe qui elle soit à présent.

Toutes ces émotions mettaient à mal la patricienne qui se laissait à moitié mourir sur les marches sans aucune grâce. Elle était, alanguit à regarder le mur de pierre en face d'elle, larmes ruisselante, brûlantes. Sa vengeance ne l'avait pas soulager, ce trou dans son cœur demeurait et elle n'était plus sûr de rien si ce n'est d'être rongé, dévastée même, par son amour impossible pour un phylarque. Du jamais vu, sans doute et si cela se savait, on rirait d'elle, on la ferait enfermé ou pire, aller savoir. Mais c'était un fait, elle l'aimait, lui et nulle autre que lui. Pire encore, elle l'aimait pour tout ce qu'il était, pour cet homme souriant et taquin qu'elle avait connu au laboratoire, pour cet homme soucieux et bienveillant qui l'avait sauvé de la mort et pour ce monstre brutale et sans demi-mesure qu'était le spectre devenu phylarque. Oui, même pour la pire des choses, pour ce qui aurait fait fuir n'importe quelle autre femme, elle l'aimait aussi pour cela. Parce que c'était un tout, parce que c'était Isaac. Bon, doux, méfiant, violent, mystérieux. Il n'avait aucun égale parmi ses confrères. Alors quand elle remarqua sa présence, qu'elle vit qu'il l'observait, la jeune femme redressa le buste. Elle ne dit rien, sans doute parce qu'elle ne savait pas quoi lui dire et lui n'en fit rien.

Le silence les accompagna alors que Dyvan le suivait dans un autre endroit plus sombre encore, de la cathédrale. Que pouvait-il y avoir d'autre à voir ici.... ? A sa grande surprise, se fut dans une pièce au plafond bas et éclairé à la bougie. Une crypte ?! Dyvan observe les lieux avant de relever la tête vers son comparse qui retirait son masque, visage baigné par la lumière qui filtrait par les vitraux. Beau, laconique, inexpressif. Lentement la femme se rapproche de lui, elle tend les mains pour saisir délicatement le masque de mort et l'observa un instant avant de le porté à son visage et de déposer ses lèvres sur le bouche squelettique de la faucheuse. Un baiser, un seul, simple et plus équivoque. Finalement elle le remet dans les mains d'Isaac et lève les siens, prenant son visage en coupe pour darder ses yeux larmoyants dans les siens

« Je n'ai plus peur à présent... j'ai voulu avoir peur, j'ai prié, espéré... mais je n'y arrive pas... » Se confie t-elle à voix basse. « Cela m'est devenu impossible depuis ce jour là chez votre ami Dérellion... Pire encore... je vous trouve... Plus incroyable encore, à mesure que j'en découvre sur vous... Et vos absences me sont insupportable, monsieur Maxwell... »

Trop de mots, tout ce qu'elle aurait pu dire n'aurait pas été comparable à ce qu'elle éprouvait. Alors comme chez 165, elle agit la première, se hissant sur la pointe de ses escarpins pour venir lui voler un baiser. Long, lent, doux. Rien à voix avec ceux qu'ils avaient déjà échangé, passionnés et brutaux. Il n'y avait dans ce baiser, que la tendresse qui résonnait comme une promesse d'amour éternelle.

« Je vous aime. Je vous aime vous, Isaac Maxwell. J'aime aussi le spectre 303. Ce soir j'ai aimé tout autant le phylarque Delta... Puissiez-vous me pardonner ma folie... mais je n'en peux plus de vivre avec le silence. »

Elle caresse son visage, ses petits doigts caressant sa barbe alors qu'elle le fixe éperdument. Lentement Dyvan le libère pour venir porter ses doigts sur sa veste du cygne noir, déboutonnant celle-ci avant de l'ouvrir, la faire baisser le long de ses épaules. Elle dévoile son buste, ses minuscule petit seins ronds et blancs et tout en gardant le regard braqué sur lui, elle détache la jupe de dentelle qui rejoint la veste dans la poussière. Un dernier geste lent et fluide, sensuel pour tirer et baisser le tissus de satin qui la couvre et finalement, sa culotte échoue autour de ses cheville dont elle se débarrasse d'un simple mouvement du pieds. Et du haut de ses escarpins, nue dans cette crypte, Dyvan s'offre au contre-jour de la lumière artificielle mais surtout pleinement aux yeux du phylarque dont elle se rapproche inexorablement, lui ouvrant les bras. Elle reste là, bras tendu à l'atteindre, qu'il se décide à la rejoindre et à prendre ce qu'elle était prête à lui donner : l'immensité de son amour pour lui et tout ce qu'il était et représentait.
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  • Posté Mer 13 Mai - 1:38

    Message n°694 (9)

Les murs de la crypte étaient si épais que le monde extérieur, la réalité, ne semblait plus exister. Il ne restait que les pans de satin de ce rêve, le silence assourdissant après tant d’agitation. L’atmosphère même des lieux était différente, chargée d’une importance ancestrale qu’on avait oubliée, aux savoureux relents d’encens. Cet endroit forçait l’humilité, si bien que c’était peut-être le seul au monde où Isaac se sentait en sécurité. Le temps n’avait plus cours, plus rien ne comptait hormis l’instant, si bien que bien vite, l’esprit d’Isaac se déchargea des événements de la soirée, de ce qu’il avait fait à Lelandais, des questions qui se bousculaient depuis lors sous son crâne parce qu’il avait défié les archontes. Il lui faudrait pourtant faire face à tout cela, à en payer le prix notamment, mais cela viendrait plus tard. Ici, maintenant, tout ça n’avait pas lieu d’exister. Surtout parce que Dyvan l’y rejoignit.

Elle fut la première à briser la quiétude qui les paralysait et surtout, le silence. Le phylarque l’observa du coin de l’œil, comme un animal curieux. S’il n’avait pas articulé un son depuis une éternité, ce n’était pas parce qu’il ne savait quoi dire, mais parce qu’il avait trop de choses à dire. De nombreuses interrogations se bousculaient dans son esprit, et de nombreuses émotions aussi. Tout comme il n’avait pas envie d’admettre qu’il pouvait être jaloux et qu’il avait pris un plaisir extrêmement personnel à priver un homme de ses attributs masculins, juste parce qu’il avait touché Dyvan. Il refusait aussi de se poignarder lui-même en lui demandant si elle n’avait pas utilisé ses charmes sur lui de la même manière que pour Lelandais ce soir, juste à des fins égoïstes. Et en même temps il ne voulait pas admettre qu’elle ou quiconque puisse un jour lui accorder tant d’importance au point de l’aimer vraiment.

Alors, quand elle parla, son visage si près du sien qu’il n’avait d’autre choix que de plonger son regard orageux dans les billes d’océan de la jeune femme, seule une infime partie de lui se sentit soulagée, quand l’autre l’écrasa d’un bloc en se débattant contre ces mots. Sa mâchoire se raidit, plus méfiant qu’un chat sauvage, pas seulement envers elle, mais envers lui-même. Entre ce qu’il devait, ce qu’il pouvait et ce qu’il voulait, tout se mélangeait, perdait son sens et devenait incohérent. Son esprit voulait Dyvan, mais la logique assénait qu’il ne devait pas. A présent, tout son corps lui hurlait qu’il devait prendre Dyvan, dans ses bras, contre sa peau, dans sa chair. Et le baiser qu’elle lui offrit était comme un signe, pour dire qu’il pouvait le faire. Le voulait-il encore ? Ses mots suivants lui donnèrent la réponse : oui et non.

Si le spectre restait de marbre, comme insensible à la déclaration que Dyvan venait de lui faire, en réalité, il était atterré. Elle lui racontait n’importe quoi, non ? Qui pouvait seulement aimer un spectre ou un phylarque, et les choses qu’il avait dû faire, et les choses qu’il devrait faire ? Qui pouvait seulement aimer une coquille vide qui n’avait qu’un nom pour tout état civil ? Il n’était qu’un abysse qui n’avait rien à offrir hormis la souffrance, parce qu’on avait toujours tout fait pour qu’il soit sevré de ces émotions comme l’amour. Elle voulait lui donner quelque chose qu’il ne connaissait pas et dont il ne voulait pas, parce que ce serait vain et voué à l’impasse : ce qu’on lui donnait, il prenait et puis il jetait ; il n’avait jamais su faire autrement, à l’image des autres spectres. Il ferma les yeux pendant quelques secondes, durant lesquelles il réprima une forte envie de hurler, tiraillé qu’il l’était de tous côtés, écartelé par son conditionnement, ces émotions qu’il n’avait jamais apprivoisées, la raison et le désir.

Et lorsqu’il rouvrit les paupières, ce fut pour observer la veste de Dyvan qui glissait le long de sa peau diaphane pour la révéler dans son plus simple appareil. Ses doigts se refermèrent sur le rebord de la pierre de l’autel à travers le tissu de la nappe. Ses narines se dilatèrent légèrement, tout comme ses pupilles. Comme s’il ne voulait pas en perdre une miette. Il aurait dû la planter là, comme une gourdasse, et rentrer chez lui, mais… fuir comme un lâche ? Un spectre ne fuyait pas ! Et il n’était pas de ces matricules qui fauchaient leurs instincts avec la pilule de sérénité, même s’il aurait dû. Trop de fierté mal placée. Un grondement roula sombrement dans sa gorge, à la fois menaçant et appréciateur, tandis que ses yeux gris transperçaient la jeune femme de part en part. Il fit un pas. Puis un deuxième. Pas un instant, il ne lâcha Dyvan du regard, comme un félin en chasse concentré sur sa gazelle. Leurs souffles se rapprochèrent mais il ne la toucha pas ; il respira les fragrances qui s’échappaient du derme de la créature, effleura sans le faire sa gorge, son épaule, sa clavicule. Tourna autour d’elle, resta dans son dos alors qu’il avançait le visage jusqu’au niveau de celui de la Welch.

« Je suis une enveloppe vide, Dyvan. Il n’y a rien à aimer en dehors des apparences. Il n’y a qu’un gouffre de tragédies qui se suivent et dont je suis l’auteur pour leur grande majorité. Les spectres sont des fantômes qui vont et viennent, prennent et jettent sans s’en rendre compte… Je n’ai rien à offrir… », gronda-t-il en tournant la tête vers ses longs cheveux, le souffle court. Ses lèvres brûlantes se déposèrent au creux de sa gorge et d’une inspiration, sentant son cœur cogner contre son torse, il se laissa happer par cette bouffée de désir qui était comme de l’oxygène. Il referma ses bras autour d’elle, ses paumes pressant l’épiderme de la tentatrice et les formes qui s’offraient à lui. Il la fit pivoter sur elle-même pour lui faire face. « Je ne sais pas ce qu’est l’amour. Je n’ai aucun souvenir de l’amour maternel, ni d’une famille, ni d’un amour de jeunesse. Je ne sais pas comment le recevoir, ni comment le donner. Je ne sais pas à quoi ça ressemble. »

Sans prévenir, ses mains dans le dos de la jeune femme glissèrent de son échine à sa croupe pour lui écarter les cuisses et la soulever de terre pour la porter contre lui. En deux pas, il la déposa sur l’autel, et, caressant doucement ses jambes graciles, il la priva de ses lippes, les dévora tel un affamé après la traversée du désert ; il l’embrassait sauvagement, comme si sa vie en dépendait, il la couvrit de baisers, comme si la chaleur de ses lèvres à elles seules pouvaient lui suffire comme seule parure. D’un mouvement rageur, il se débarrassa de son manteau, du gilet aussi ; reprit ses caresses de plus belle, poursuivit l’exploration de ses lèvres jusqu’à être obligé de reprendre son souffle. « Est-ce que c’est seulement le désir impérieux de ne faire qu’un ? Est-ce qu’il peut se teinter de jalousie, de colère, de peur, de stupidité ? Est-ce un mélange de violence, d’ivresse et de tendresse ? » Il la fixait férocement, désespéré d’avoir un jour une réponse à ces questions qu’on refusait aux spectres, enfiévré par les lieux et les circonstances. Dans cette crypte froide et sombre, il voulait envoyer paître le monde et l’être qu’il était ; il voulait cette femme pour lui seul, à jamais, et arrêter le temps pour qu’ils se donnent à l’éternité.
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  • Posté Mer 13 Mai - 12:35

    Message n°695 (10)

Nue et offerte en pâture à son terrible prédateur, Dyvan ne bouges pas. Elle le laisse tourner autour d'elle, le juger, la dévorer des yeux et dieu seul sait à quel point son regard était aussi terrifiant qu'appréciateur. Alors quand il vient la humer, la renifler comme un animal, elle se contente de pencher la tête sur le côté, lui offrant sa gorge, sa joue, sa mâchoire alors que ses yeux reste dardé droit devant elle avec fierté malgré sa nudité qui la plongeait dans une position de faiblesse et même de soumission. Dyvan frisonne, son derme en a la chair de poule, non pas de froid mais de pure excitation.. Il y a quelque chose chez Isaac qui la met dans un état second chaque fois qu'il l'approche, la touche, ou la regarde. Quelque chose chez lui qu'elle ne trouve chez personne d'autre.

« Vide n'est pas le mot que j'aurais employé. Pas pour un homme qui a sauvé autant de vie qu'il en a retiré. Vous êtes complexe Isaac, mais certainement pas vide. Oh des mots pour vous décrire il y en aurait beaucoup mais celui-là est parfaitement inexacte. » Elle plonge son regard dans le sien, le souffle plus difficile à chaque seconde. « L'homme qui me sourit chaque fois qu'il me voit, qui s'émerveille de mes ronflements et de mon rire de cochon, qui m'a sauvé la vie alors que je me vidait de mon sang dans ses bras, celui qui m'a enlacé, embrassé... ça ce n'est pas le comportement d'un homme vide, Isaac. Et je ne parle même de votre acte de ce soir, certes d'une infinie cruauté mais qui a rendu justice à une minorité d'homme et de femme dont personne ne se souciait. J'ignore tellement de chose de vous, de votre vécu, j'ignore ce qui vous a conduit à tant de souffrance mais cela vous a façonné d'une façon qui va sans doute à l'encontre de beaucoup de choses... à commencé par les lois des archontes. » Elle effleure ses lèvres des siennes, fermant les yeux. « Dieu, qu'ils doivent frémirent et ployer l'échines lorsqu'ils vous voient.... »

Et cette simple idée, elle la savoure. Parce que Dyvan avait passé assez de temps loin des mondanités à aider ceux qui rampaient dans la fange et vivaient comme des miséreux . Elle l'avait vu ce monde d'en bas, elle avait vu l'écart, le fossé avec celui qui l'avait vu naître. Elle ne comprenait que trop bien l'enjeu. Oui, les archontes devaient trembler devant leur propre arme de mort qu'était le phylarque Delta et cette idée la rendait plus extatique que jamais. Ses lèvres brûlantes d'Isaac sur sa gorge l'achève, Dyvan soupir longuement, tendant une main pour agripper le tissus de la geste de son comparse avant de souffler.

« Vous n'avez pas besoin de connaître quelque chose à l'amour... L'amour ça ne s'apprend pas, ça se vit, Isaac... Je crois au contraire que vous savez à quoi ressemble l'amour... je l'ai sentit dans vos étreinte, au travers de vos baiser, vos lèvres en ont le goût... je n'en peux plus... Je n'en peux plus de devoir lutter contre ce que j'éprouve pour vous... qu'importe que vous soyez spectre ou phylarque, c'est l'homme que vous êtes que j'aime, je vous veux tout entier... J'aime l'homme qui m'a accepté et serré contre lui, qui m'a rassuré et qui m'a grondé pour me remettre dans le droit chemin. Homme, spectre, phylarque, ce ne sont que des mots Isaac... la seule chose qui compte c'est l'être que vous êtes. J'aime votre intelligence, votre détermination, votre esprit chafouin, votre malice, votre violence qu'elle soit pour le meilleur ou le pire. »

Dans un nouveau soupir elle se love contre lui, le cœur battant la chamade alors qu'elle niche son visage contre sa gorge, passant ses bras autour de son cou. C'était insupportable ce désir et tout cet amour qu'elle éprouvait. Lutter contre cela devenait plus dur à chaque instant si bien que quand l'homme la soulève pour la poser sur l'autel, un son cœur hurle presque de victoire. Elle l'étreint, l'embrasse à pleine bouche, répondant à chacun de ses baisers, le laisse se dévêtir et vient griffer sa nuque, ses épaules, son dos déjà criblé de cicatrice. Sa question résonne en elle, était-ce là ce qu'il éprouvait ? C'était un véritable torrent d'émotion, un sentiment qu'elle ne connaissait que trop bien...

« Oui ! Oui c'est exactement cela ! C'est tout cela à la fois ! » Gémit la patricienne alors qu'Isaac sait poser les mots sur les sentiments bien mieux qu'elle. « Moi, je suis en colère contre vous pour m'avoir ignoré deux semaines, je suis jalouse à l'idée que vous ayez porté votre attention sur d'autre que moi, je suis stupide d'avoir penser de la sorte à de nombreuses reprises, au point de me cacher sous un bureau... » elle se cambre, l'embrassant de plus belle avant de mordre sa lèvre. « J'ai envie de vous faire mal pour m'avoir blessé de la sorte... Mais je suis ivre de vous, de votre présence et rien n'égale la tendresse que j'éprouve chaque fois que votre regard se pose sur moi... Je ne me suis jamais sentit aussi vivante que depuis que vous êtes entré dans ma vie ! » Elle prend son visage entre ses mains, plongeant son regard dans le sien le temps de reprendre son souffle, tremblant entre ses bras. « Jamais encore je n'avais éprouver une telle passion... je ne me souviens pas avoir aimé quelqu'un aussi fort un jour... Moi non plus je ne comprend pas tout... Mais tout ce que je veux, c'est que vous restiez avec moi. Je n'attends rien de vous Isaac si ce n'est que vous puissiez continuer de me sourire comme vous le faite depuis l'instant où vous je vous ai vu, que vous continuez vos blagues idiotes même si je n'en comprend pas le sens, que vous me serriez encore dans vos bras quand j'ai peur et que vous me grondiez quand je fais quelque chose d'idiot... je veux juste que vous restiez qui vous vous êtes, qu'importe la façon dont l'on vous a façonné... et que vous m'acceptiez en retour avec tout mes travers et mes défauts. Aimez-moi... » le supplie t-elle, les larmes aux yeux. « Aimez-moi Isaac... sans vous ma vie redeviendrai si fade, je préfère mourir que de vivre à nouveau sans vous. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 0:13

    Message n°737 (11)

Les mots que la jeune femme employa pour le désigner, le décrire, le dessiner, retentirent sur une note étrange, sourde et grave, et avaient la consistance d’une liqueur trop difficile à avaler. Chaque détail faisait battre un peu plus fort son cœur, qui cognait dans sa poitrine à en faire résonner chacun de ses os. Cela le rendait mal à l’aise, comme s’il se retrouvait au bord d’un précipice, et en même temps c’était comme si on lui ôtait un immense poids de ses épaules, et le libérait de chaines invisibles qui l’avaient empêché de se mouvoir autrement qu’en sautillant. En effet, elle ne pouvait pas un instant imaginer ce que Matricule 303 avait enduré à l’Internat, la manière dont ça l’avait détruit pour mieux le reforger. Et elle ne le saurait sans doutes jamais, car le moindre détail sordide de cette époque qui hantait encore ses pas, ses gestes et ses pensées, était capable de la briser.

Mais le spectre sentit ses bras trembler, muscles maintes fois maltraités frémissant d’un sentiment impalpable, alors qu’elle était capable de le décrire mieux que lui n’aurait jamais pu. « Si seulement… », souffla-t-il alors qu’elle évoquait les archontes. Ces gens-là ne s’inclinaient devant rien et, heureusement pour eux, il y avait quatre autres phylarques bien rôdés. « Je ne sais pas… je ne sais plus… Parfois je ris de tout pour tenter de combler quelque chose de béant en moi qui ne se remplit jamais, d’autres fois je me sens tellement vide que j’ai l’impression d’avoir oublié que je suis humain. Souvent je ne sais même pas qui je suis. » 303, Isaac, ou ce nom que ses parents lui avaient donné et qu’il avait oublié. Était-il un homme, un animal, une machine ? A vrai dire, les seules fois où il s’était senti humain, parfois aux moments des plus atroces cruautés, c’était en présence de Dyvan…

Malgré les mots, il ne savait quoi comprendre, il ne parvenait pas à croire. L’amour n’était-ce pas être un peu aveugle ? Alors en étant aveugle comment pouvait-on véritablement apprécier même ses pires côtés ? Le conditionnement de deux décennies ne se déverrouillerait pas aussi facilement, loin de là. Et il avait tant d’autres questions et de doutes que le phylarque allait finir par en être dévoré de l’intérieur. Il pinça les lèvres et les chassa du mieux qu’il put : demain serait un autre jour, plus propice à décortiquer tout ce fatras de pensées. En vidant quelques chargeurs. Il observa Dyvan qui avait l’air au bord de l’évanouissement, embrassa ses lèvres, son menton, son cou fragile et ses petits seins. Il ne put s’empêcher de sourire aux reproches qu’elle lui fit sur son silence de quinze jours, repensa à la rage qui l’avait lui-même consumé en enquêtant sur Lelandais tout en songeant au lien qui l’avait uni à Dyvan… « Je vous ai vue. », ricana-t-il sombrement en parlant de sa cachette sous le bureau. Et en plus il l’avait vue avec ce tocard de William. Dire qu’il avait eu envie de le retrouver pour lui refaire le portrait était un euphémisme. Et, oui, il n’avait pas honte d’avouer qu’il avait abusé du système de surveillance pour l’avoir à l’œil.

Son front posé contre le ventre de Dyvan, il ferma les paupières, sentant que chaque cellule de son corps était devenue fébrile sous la déclaration de la jeune femme. C’était étrange d’apprendre que c’était exactement la même chose pour lui : se sentir vivant comme jamais auparavant juste par une présence, un regard, un rire de cochonnet ou d’affreuses bêtises à entendre… Il refoula ces douleurs qui tenaillaient ses yeux sans qu’aucune larme ne parvienne à y monter, lâcha un rire amer. Oui, parmi toutes les femmes il aimait sans doutes celle qui avait le plus de défauts, insupportables ou mignons à croquer. « Votre plus gros défaut c’est que vous parlez trop. Mais je peux m’en accommoder comme ceci. », murmura-t-il en relevant la tête avant de fondre vers elle pour l’embrasser à pleine bouche et jouer avec sa langue.

Si bien que la crypte se para d’un voile de silence qui ne frémit qu’aux subtils froissements des caresses et des baisers, aux soupirs et aux murmures, à leurs respirations saccadées et les gémissements qui auraient pu provenir d’outre-tombe…

La lueur des bougies avait fini par vaciller une à une pour laisser les deux amants dans une pénombre à l’atmosphère irréelle. Isaac restait immobile, allongé sur l’autel, les genoux repliés pour ne pas avoir les pieds dans le vide. Dans ses bras, il enserrait Dyvan qu’il ne voulait plus relâcher. Le phylarque oscillait entre la somnolence bienveillante et l'exaltation, l’esprit plongé dans la brume mais le corps encore fébrile. Ses doigts effleuraient machinalement l’échine de la jeune femme en suivant la cambrure de son dos, sentant la chaleur de leurs corps qui se mélangeait. « Je vous veux, Dyvan. Pour moi seul. Et si je dois tuer pour ça, alors je le ferai encore. Et encore. », murmura-t-il alors que son regard s’était perdu dans les couleurs pâles du vitrail, si floues qu’on eût dit un rêve…
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  • Posté Sam 16 Mai - 0:32

    Message n°738 (12)

Ainsi il la surveillait ? Sous mutin aux lèvres, Dyvan se contente de le fixer en silence pas vraiment étonné. Après ce qu'elle avait vu ce soir, se savoir espionné par le phylarque semblait bien mignon. Elle lève une, caressant son front du bout des doigts, effleurant la naissance de ses cheveux châtain puis l’accueille tendrement contre elle.

« Vous aurez sans doute du mal à le croire ce que vous éprouvez, ce n'est pas que pour les spectres... Même chez les autres il arrive de se perdre... Cela m'arrive si souvent que je ne compte plus les fois ou j'en ai perdu pied. Mais maintenant tout est différent, jusque là j'étais seule pour affronter ces moments … Maintenant, vous êtes là et je n'en demande pas plus. »


Il était sans doute trop modeste ou bien ne réalisait-il pas à quel point sa présence lui changeait la vie. Il l'avait sauvé, étreint, embrassé. IL avait presque tout fait pour elle en un minimum de temps. Un vrai record. Très peu de femme à Pax pouvaient se vanter d'avoir un homme comme Isaac à ses côtés. Sans hésitation elle répond à nouveau à ses baisers, se montre docile, malléable, oubliant toute pudeur pour se concentrer sur leur plaisir à tout les deux. Dyvan ne laisse rien en reste, aucune parcelle du corps du phylarque. Vraiment rien. Elle en avait redemander par des regards, d'autres caresses presque superflues à ce stade de la passion. Et elle avait fait l'amour avec lui jusqu'à ce que son petit corps pâle ne puisse plus tenir la cadence. Elle avait fini par échouer sur le corps du spectre qui s'interposait entre elle et l'autel, le regard papillonnant de fatigue. Elle n'avait certes jamais aimé quelqu'un aussi fort, mais elle n'avait jamais fait l'amour comme ça non plus. Aussi incongru soit le lieu, il avait formé autour d'eux un cocon protecteur, cachant leur amour aux yeux du reste du monde. UN long soupir passe les lèvres de la jeune femme qui frotte doucement sa joue contre le buste de son amant alors qu'il brise enfin le silence. Il prend la parole pour lui dire ce qu'elle avait ardemment désiré et sous la surprise, Dyvan se redresse, plongeant son regard dans le sien. Elle peine à y croire et cherche dans les yeux de son phylarque la moindre forme de mensonge mais n'y voit que l'épuisement et la tendre vérité. Un tendre sourire vient étirer ses lèvres,a doucissant son visage poupin au maquillage souillé par les larmes et la sueur et vient prendre possession de sa bouche avant de murmurer.

« Je suis à vous Isaac et vous êtes à moi. »

Corps et âme et jusqu'à la mort s'il le faut. Même si elle devait finir comme son défunt père pour avoir voler le cœur d'un spectre et phylarque, qu'à cela ne tienne, c'est un sacrifice qu'elle serait heureuse de faire par amour pour lui parce qu'Isaac méritait amplement qu'on l'aime jusqu'à ce point. Dans un dernier baiser, elle se rallonge sur lui, glissant sa main dans la sienne avant de lâcher un rire ravit, amusé qui fini par ressembler à un grincement porcin qui résonne dans la crypte.

- FIN -
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