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L'opka c'est bon pour le moral

Dystopia » Pax Europa » Secteur Fidelis

Isaac Maxwell
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  • Posté Sam 16 Mai - 0:49

    Message n°739 (1)

L'opka c'est bon pour le moral


Avoir fait l’amour au fin fond d’une crypte de cathédrale sur un autel où on célébrait encore des offices, était tellement incroyable et insolite qu’Isaac lui-même se réveillait parfois en ayant eu l’impression de rêver. En revanche, le fait d’avoir arraché les parties génitales de Lelandais au couteau pour l’avoir crucifié après en le suspendant dans le vide, attaché seulement aux poignets pour agoniser au-dessus du tympan principal de la cathédrale, le phylarque ne risquait pas l’oublier ni de le confondre avec une rêverie… Depuis plusieurs jours, tout, absolument tout venait le lui rappeler. En premier lieu, les médias. Les images tournaient presque en boucle, les chaines et les journaux ne parlaient que de ça, et s’ensuivaient d’autres images des spectres en action, soldats des ombres sortant de nulle part pour ne laisser aucune échappatoires à leurs cibles. Il y avait eu la réaction inattendue du public, du moins des citoyens les moins favorisés. Le soir on scandait le nom de Phylarque delta aux balcons ou dans les bars. Isaac avait l’impression d’halluciner. Il n’avait jamais demandé ça et maintenant, des gens qui n’imaginaient même pas toutes les actions qu’il avait pu faire sous les ordres des archontes, l’encensaient comme un héros.

Mais c’était pas un héros.

Et, depuis ce matin, où il avait dû rendre des comptes, il y avait de nouvelles images de Delta qui avaient fuité – probablement un archonte qui les avaient prises, ça ne les engageait à rien vu qu’ils étaient tous masqués aussi. Là où il aurait dû payer pour son insolente désobéissance, les spectres avaient couvert ses arrières, quitte à intervenir en pleine salle du conseil et même un archonte aux arrêts, et offrir le même couteau à Isaac pour procéder à l’amputation. C’était complètement surréaliste et le jeune homme en était tellement perturbé qu’il en avait chopé la migraine. Ce soir-là, il avait été pris d’un vif instinct de préservation, celui de la fuite. Fuir ces étages gangrénés pour gagner la crasse des profondeurs et s’y perdre, conscient qu’au milieu de tous ces anonymes il n’était personne. Il ne recherchait pas la compagnie, sauf éventuellement celle de ce vieux grincheux complètement barré, givré à l’extrême par ses prothèses de métal.

Alors il se rendit à l’un de leurs bars habituels, un endroit miteux qui servait néanmoins un bon whisky et surtout de l’opka, mais le vieil enfoiré n’était pas là. Pas grave, Isaac pouvait boire tout seul, ça serait tout aussi bien du moment qu’on le laissait dans son coin pour oublier ce qu’il était et ce qui lui pendait au nez. Parce que même à moitié torché, il était encore assez conscient du danger qu’il commençait à représenter pour la Voix, ce fichu phylarque delta. Et voilà que même au fin fond de Pax-Europa, dans cet endroit pourri et pas très loin de l’arène, il voyait le visage de mort de son masque passer en boucle sur les écrans, entouré de spectres ; il était trop arraché et trop fatigué pour prêter attention au brouhaha ambiant et à ce qui s’en disait. Isaac grogna en s’étalant sur sa table, le regard braqué sur son verre. Il en avait marre de se voir partout sans que ce soit lui pour autant ; il en avait marre que son propre rôle lui échappe. Qu’est-ce que les gens croyaient ? Qu’il allait vraiment sauver le monde ? C’était de sacrées conneries.

Pendant quelques heures, il aurait adoré disparaître, ne même pas exister. Trop occupé à tirer la gueule, il n’aperçut même pas le chapeau de cowboy s’approcher de lui.
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  • Posté Sam 16 Mai - 12:16

    Message n°742 (2)

Ça couine, ça grince, mais ce ne sont pas ses couilles sur votre vitre.
C'est juste les pas titubant et presque traînant d'un vieux cyborg en fin de vie. Mais c'est qu'il a la pêche malgré tout, il faut dire que les récent événement avaient tout pour lui donner le sourire et même une second jeunesse. Mais ses vieux os – du moins pour le peu qu'il lui en restait – le faisait souffrir et aujourd'hui, c'est avec une canne qu'il se déplace, saluant dans les rues mal famées les mères de famille qu'il ne connaissait que trop bien jusqu'à ce que trois gosses l'arrête dans sa balade.

« M'sieur en cloque !!! »
« Cloak. » Corrige t-il simplement. « Le jour où je me ferais engrosser, faudra commencer à se poser des questions. »
« Euh... »
« On a de la viande pour vous ! »
« Ah ? Montrez moi ce que vous avez choppé les gosses ! »

Il se penche alors que le gamin à la tête du groupe ouvre un vieux sac d'où une odeur fétide s'échappe. Ces relent de puanteur il ne les connaissait que trop bien, c'était celui des égouts du coin. Il fronce du nez, tirant de sa main libre le bord du sac pour observer son contenu.

« Six gros rats rien que vous m'sieur la cloque ! »
« Cloak. » corrige t-il à nouveau.
« Ouais euh... six quand même ! Alors ? Vous prenez ou pas ? »
« Eh comment que je prends ! » il relâche le bord du sac et vient frotter énergiquement la tignasse du gamin. « vous avez fait des progrès à la chasse, les chiens vont être content !»
« Merci m'sieur ! »
« Vous connaissez le chemin, allez déposez ça chez moi, j'ai à faire. »

Cela pouvait paraître stupide, mais les ciens fallait bien les nourrir et c'est pas avec des croquettes qu'on nourrit des mobnstres pareils. De plus, ils étaient habitué au goût de la chair et du sang... Alors Aby avait fait un deal avec les gamins du quartier,  trouver de quoi nourrir les clebs en échanges de vivres, vêtements et autres petites choses qui pouvaient être utile dans la vie de tout les jours, les aider eux et leur famille. Parfois, si la chasse était vraiment bonne, il laissait même du silicium durement gagné à l'arène. Il n'était pas avare et malgré son statut de spectre, il avait toujours adoré les gosses. C'était un peu son point faible à ce bougre, malgré lui, que ce soit les spectriots où les gamins de Fidelis, il se sentait un peu comme le papy du coin.

« Non mais qu'est-ce que c'est que cette gueule ? »


Lâche t-il en entrant dan le bar. La première personne qu'il avait chercher des yeux et qu'il avait trouvé tout ausis vite, c'était ce bon gars qu'il adorait tant. Celui-là était un sacré cas, il était à l'image du fils qu'il aurait aimé avoir s'il avait eu le droit. Manque de bol, c'était pas dans ses prérogative, vie de spectres oblige. Et c'est sans aucun doute pour ça qu'il avait rejeté son affection sur les gosses du coin, à défaut d'avoir le droit d'en filer aux spectriots. C'est vrai qu'Isaac était un peu vieux pour les câlins mais c'était un bon bougre qui avait toujours de bon sujet de conversation, l'humour mordant et qui tenait sacrément bien l'alcool.

« Qu'est-ce qui t'arrive pour que tu fasses ta tronche de moche, hein ? »

Raille le vieux machin en posant son derrière sur la chaise en face de celle de son comparse de beuverie. Il fait signe au barman tout en calant sa canne contre le bord de la table et beugle dans le bar.

« Hey Georgie ! Deux opka ! »

L'homme grommelle, il aurait sans doute aimer un bonsoir au moins. Mais faut dire que dans ce quartier, la politesse n'était pas vraiment une priorité. Alors que son regard dévie vers la télévision accroché au mur, Abraham ajuste son chapeau de cuir, observant les images qui défile. Cela faisait des jours que ce truc tournait en boucles et il ne le lassait pas de les regarder, pire encore, chaque visionnage déclenchait chez lui une joie sans pareil et une hilarité qui lui donnait encore plus l'air d'être dérangé que jamais. Son rire résonne doucement d'abord avant d'augmenté, se changeant en fou rire réel alors qu'il tape du poing sur la table, le visage rougit, le souffle court.

« Oh putain je me lasse pas de ce truc ! AHAHAHAHAHA ! Je sais pas qui est ce phylarque mais si je l'avais en face de moi, je lui roulerait bien un patin ! »
Il rit de plus belle. « Y a au moins un de ces fumiers qui fait son boulot correctement ! Au moins lui il a comprit comment les choses devaient fonctionner ! Oh Georgie ! Monte le son !!! »
« Vas chier Aby ! T'entendrais mieux si t'arrêtais de gueuler comme un porc qu'on égorge ! »

Le vieux bougre secoue la tête, pivotant à nouveau le buste dans un grincement  de métal et de tissus pour observer son comparse toujours amorphe et déprimé au possible. Non mais c'était quoi ces conneries ? Où était le petit plaisantin qui lui filait la banane chaque fois qu'ils picolaient ensemble ?

« Putain de merde, tu me file le cafard gamin, c'est quoi ton problème ? »
Il soupir et se penche, parlant plus bas et d'un ton plus paternaliste. « Hey... regardes-moi p'tit... Si t'as besoin de causer, de vider ton sac, tu sais que le vieux Aby est là pour t'écouter, hein ? » il sourit. « Allez, dis à ton vieux pote ce qui te tracasse, promis, je te redonne le sourire ensuite ! »
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  • Posté Sam 16 Mai - 14:58

    Message n°744 (3)

S’il n’aperçut ni le chapeau ni la gueule cassée du vieux machin, mais l’entendre beugler sembla sortir un temps soit peu Isaac de sa léthargie. Allons bon, qu’est-ce qu’il lui reprochait déjà, à sa tronche ? Il faisait le moche s’il voulait, d’abord ! Le phylarque grogna quelque chose d’incompréhensible alors qu’il haussait les épaules d’un air las. « Il m’arrive que j’ai eu une journée de merde. », réussit-il enfin à articuler en ronchonnant, sans pour autant prendre la peine de se redresser. Une journée de merde, c’était une expression encore trop jolie pour qualifier cet enfer. Se voir sans arrêt, images tournant en boucle, sur chaque foutu écran de cette ville, entendre à tout bout de champ parler de soi sans que quiconque ne sache que c’était lui, Phylarque delta… Entendre des inconnus féliciter ce phylarque qui venait de sonner le glas d’une chasse sans merci à de nombreux sévices.

C’était surtout l’industrie pharmaceutique qui devait le féliciter. Grâce à lui, les ventes de pilules de sérénité avaient quasi doublé en l’espace de quelques jours, comme si en avoir en sa possession pouvait innocenter de potentiels interpelés.

Il ne savait pas du tout vers quoi Pax-Europa courait, quel genre de tournant cet événement avait fait prendre à toute une société… Et il ne savait pas non plus vers quoi lui courait, avec tout ça. Il n’était déjà pas très populaire auprès des archontes. A la base, ils ne l’appréciaient guère pour son franc parler, sa vulgarité qui détonnait avec les phylarques issus de l’armée. Une fois encore, un reportage revint sur la scène dirigée par Phylarque delta. Certaines chaines avaient même tenté de retrouver d’autres archives où on le voyait à la tête de troupes, spectres en majorité. Isaac déglutit, pâle comme la mort, songeant que bientôt on ne tarderait pas à vouloir savoir ce qui se cachait sous le masque. Il avait l’impression de se tenir au bord d’un gouffre et qu’un rien suffirait pour l’y faire basculer.

Étouffant une grimace de dégoût dans son coude alors qu’il n’avait pas du tout envie d’imaginer le vieux cyborg en train de l’embrasser, il gardait obstinément son regard braqué sur le verre qu’on venait de lui servir, pas certain de pouvoir regarder les écrans sans vraiment finir par péter les plombs. Abraham arrêta enfin de beugler à tue-tête et Isaac se contenta alors d’inspirer avec lenteur pour soupirer d’un air blasé. Que pouvait-il seulement bien lui dire, à son vieux pote ? D’habitude les choses étaient plus simples. Là, on frôlait le mélodrame politique et c’était sans parler de la tragédie grecque qui lui servait d’histoire d’amour… « J’ai fait une grosse connerie, mon vieux. », lâcha-t-il d’une voix bourrue en relevant enfin les yeux sur le cyborg ravagé du cervelet. « Mais faudra que tu emportes tout ça dans la tombe. » Aby était du genre à balancer beaucoup de merde à la place de mots, mais c’était peut-être pour cette raison qu’il avait l’intuition que le briscard savait garder des secrets.

« C’est la grosse merde, Aby, une putain de montagne de merde. Chuis amoureux. », avoua-t-il en vidant son verre d’un trait. « Je sais pas comment c’est arrivé, mais il a fallu que j’ai envie de sauter le genre de fille du top niveau, tu vois, le type pas accessible pour un type qui n’est personne. Sauf que j’en suis tombé amoureux, comme un gros crétin, alors que je sais très bien qu’on pourra jamais être ensemble. » Si au moins ça n’était qu’à sens unique, ce serait plus simple à gérer. Mais non. « Et le comble de cette histoire c’est que cette fille m’aime aussi. Je sais pas comment elle en est arrivée à ça… Elle doit être complètement maso voire sacrément suicidaire, mais je peux pas m’empêcher d’adorer ça. Si on pouvait au moins se contenter de je sais pas moi, se voir de temps en temps et se contenter de baiser un coup, ça serait moins la merde à gérer, mais figure-toi qu’elle arrête pas de m’envoyer des tonnes de messages auxquels je sais pas quoi répondre, comme si elle voulait qu’on flirte comme des gens normaux. » Isaac soupira en laissant tomber son front dans ses mains. « Et puis le boulot en ce moment, c’est vraiment de la grosse merde, j’ai l’impression de faire que des conneries. J’aimerais juste qu’on m’oublie, qu’on me lâche la grappe et que tout redevienne normal. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 16:41

    Message n°745 (4)

Il se penche un peu plus, tendant l'oreille pour écouter les chouineries du marmot. Surtout parce qu'à son âge, on était à moitié sourd et que les clients avaient te,tendance à parler trop fort dans ce bar de merde. Sans compter la téloche et les vidéos à la limiter de la propagande pour vous vendre l’héroïsme d'un phylarque. Même si Aby apprécié l'acte de celui-ci, fallait adepte que pour le coup, il aurait juste voulu que quelqu'un coupe cette foutu télé, qu'on le laisse écouter la voix nasillarde d'Isaac qui pleurait sur le fait d'être... amoureux ? 

« Amoureux ?! T'as dit amoureux ?!  Toi, t'es amoureux ?! »

Ah ça non alors, il refusait d'y croire. Isaac baisait autant qu'il cognait, son cœur c'était de la pierre autant que ses couilles étaient en acier. Qu'est-ce qui s'était passé pour que ça tourne au yaourt périmé ? Les doigts métalliques du cyborg tapote nerveusement la table alors que le barman dépose les boissons, juste le temps pour le vieux de lâcher un ordre.

« Georgie, tu sais quoi, finalement double dose ! Ramène nous une deuxième tournée et tu met tout sur ma note, je paierais avant de partir. »

Et le voilà qui recule, s'enfonçant sur sa vieille chaise qui grince sous son poids, écoutant l'histoire d'Isaac. Ce qui rendait les gens heureux d'ordinaire lui collait une peur bleue, pourquoi ? Il aurait dû se réjouir, non ? A moins d'être un putain de spectre. Mais c'était pas un putain de spectre, hein ? Hein... ? L'info prend le temps de circuler au moins trois fois dans son ciboulot alors qu'Abraham se temps comme un string, inspirant longuement. Ils en avait vu passé des morpions dans son internat, des petites bouilles rondelettes et pleine d'innocence avant que ça ne deviennent de véritable machine à tuer...

« Dis donc gamin, quand tu dis que le boulot aussi c'est pas la joie.... » De son pouce il désigne discrètement la télé tout en le fixant d'un regard sévère. « Et quand tu dis que t'aimerais bien qu'on t'oublies... ? Ça aurait pas un rapport avec ça, par hasard ? Je suis peut-être vieux et je pisse au lit mais bizarrement je suis pas né con. »

S'il avait vu juste alors oui, clairement, c'était la merde. La petite idylle amoureux d'Isaac était probablement le truc le moins problématique à l'heure actuelle sauf s'il avait eu l'idée sacrément stupide de choisir une patricienne. Pire encore, une patricienne vraiment trop bien placée. Ce serait quand même le comble. Mais déjà, chaque chose en son temps, Aby avait besoin d'y voir clair dans ce brouillard d'informations laissé trop flou à son goût. Trop de détails et en même temps pas assez, juste assez de mots et pas assez en même. L'art et la manière de tourner autour du pot, de causer la langue de poids. L'envie de se confier sans pour autant pouvoir le faire. Car oui, il n'était pas con le vieux grincheux, il voyait pas que le petit était pas juste embêté par sa position. Il voulait parlé mais clairement,ne pouvait pas le faire et cette nuance, il ne la connaissait que trop bien.

« Gamin, on va attendre quelques instants pour causer de ta romance, avant on va parler entre homme tous les deux. On va même jouer carte sur table si tu veux bien.... » Il se penche à nouveau, tirant sur le bord de son chapeau pour camoufler son visage comme si cela pouvait le protéger des regards indiscrets, des oreilles qui traînaient dans le coin à l’affût de la moindre info croustillante. « Alors t'es quoi, ou qui ? Dans cette jolie pub de propagande, là ? Hm ? T'es un des spectres en arrière plan ou celui qui  porte un joli masque et qui transforme des paires de couilles en jus de tomate ? » Oh il connaissait déjà la réponse mais il voulait l'entendre de la bouche d'Isaac. « Maintenant tu vas te redresser, arrêter de chialer et me donner ton matricule gamin. Je veux ton numéro et c'est pas négociable. »

Clairement pas négociable et vu la façon dont il venait de le dire, inutile d'être un génie pour savoir qu'il sortait du même trou à rat que le petit Isaac. Il arque un sourcil broussailleux, prenant un des verres d'opka et le fait doucement glisser vers Isaac sans décrocher son regard du sien.

« Un spectre chouine pas, un spectre ne se laisse pas abattre, un spectre avance quoi qu'il arrive. Parce que s'il le fait pas, il crève. Alors soit gentil petit, donne moi ton numéro et je te donne le mien en échange. Dis-toi que c'est comme emballer une jolie nana, le deal est honnête, tu crois pas ? Si tu veux que je te file un coup de main, vaut mieux que tu sois honnête pour le coup, sinon je peux te mettre un coup de pied au cul si tu préfère mais, ça me ferait chier de t'exploser les hémorroïdes alors.... réfléchis bien à ce que tu vas faire comme choix. Je te l'ai dis, je suis vieux mais suis pas con et toi et moi on sait que ceux de notre espèce, ça arrive rarement à vivre jusqu'au même âge que moi, alors demande toi pourquoi moi j'y suis parvenu avant d'essayer de m'entuber. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 17:38

    Message n°747 (5)

Lui, amoureux ? Ouais, ça sonnait comme une grosse blague bien pourrie, même lui se le disait chaque matin en se regardant dans la glace. Et à chaque fois il doutait, incapable d’avoir un point de comparaison comme un entourage, ou des petites copines de l’école… Bizarrement l’Internat n’était pas mixte. La seule chose qui pouvait l’inspirer en la matière, c’était la tonne de vieux films qu’il regardait gamin. Et autant il se trouvait moins niais que ces personnages merdeux, autant il ne pouvait que constater qu’en pensant à Dyvan, son petit cœur de pierre de cul-terreux se mettait à battre la chamade. Sa présence lui manquait et la moindre petite cellule de son corps de colosse hurlait de désespoir en attendant de l’avoir à nouveau contre lui, blottie au creux de ses bras. Et il se sentait alors sacrément stupide.

Il n’arriva même pas à sourire mais, de toute façon, s’il avait réussi, son sourire aurait fondu comme neige au soleil quand Abraham le prit sur le ton de la confidence pour savoir si c’était pas un spectre. Voire plus que ça. Relevant les yeux vers son compagnon de beuverie avec une lenteur calculée, il haussa les épaules et rétorqua : « T’es peut-être pas né con mais tu mourras con, vieux tas de boulons. En quoi ça serait pas la joie de pouvoir punir des enfoirés qui l’ont bien cherché ? » Ils s’embarquaient tous les deux dans une saleté de jeu de dupes, et Isaac ne répondrait ni oui ni non… Abraham aurait pu se contenter de lui servir des blagues vaseuses et beauf au possible pour lui remonter le moral, non ? Non, évidemment… En fait, Isaac aurait sans doutes mieux fait d’aller squatter à l’improviste chez 165, enfin Dérellion. Il aurait pu tout déballer plus facilement, et le spectre aurait su comment le remettre d’aplomb, avec quelques bières au compteur.

Sauf que le discours d’Abraham qui se poursuivait provoqua une sirène d’alarme au fond de son crâne. Un truc clochait, le type en savait trop sur les spectres, les matricules, le reste, pour ne pas en être un lui-même… Mais si c’était le cas, il l’aurait su, un bon chef de guerre connaissait ses hommes et si Isaac n’avait pas lu chaque dossier il avait eu la présence d’esprit d’étudier les trombinoscopes. Au cas où, ça pourrait toujours servir. Sauf qu’une tête de suif pareille, il l’aurait bien enregistrée. Et puis il était trop vieux pour servir encore en Décurie. Un spectre à la retraite ? Il n’aurait jamais cru que ça puisse exister ! Alors… Un frisson désagréable lui parcourut l’échine. Ce que son instinct lui soufflait le mettait mal à l’aise au possible mais il refusait de croire un truc pareil.

Un spectre chouine pas, un spectre ne se laisse pas abattre, un spectre avance quoiqu’il arrive. Parce que s’il le fait pas, il crève.

Ces mots ravivèrent des échos lointains ; les mêmes mots, le même ton, la même voix. Une voix parmi tant d’autres, au milieu des coups, des remontrances, des humiliations, des privations. Le regard d’Isaac se para d’un voile inquiétant, et il se redressa sur un coude ce qui lui donnait un air encore plus massif et trapu que d’habitude. « Si t’étais un spectre, t’aurais toutes les accréditations pour savoir en un clin d’œil qui je suis. Et j’demande pas un coup de main, je veux juste boire pour pas penser à demain ni à après-demain. Donc mon joli con, soit tu mens, soit t’es une de ces ordures de crevards de l’Internat. Dans les deux cas j’ai pas encore assez picolé pour pas avoir envie de te débrancher et de te détacher en petits morceaux. » Pour la peine, il s’empara de son deuxième verre et le vida aussi rapidement que le premier. Les effets de l’opka commençaient à peine à se faire ressentir. Le bruit ambiant se faisait oublier au profit d’une musique lointaine, encore très basse et inaudible. Mais ce qui suffisait à faire planer un type normal, sur un spectre… ça le rendait tout juste plus vulgaire et bagarreur. C’était peut-être ça, leur façon de planer après tout. Il pointa Aby du doigt et ajouta : « Mais si t’es un putain d'envoyé des archontes ou d’un autre enfoiré du style, alors c’est ton jour de chance, tu devrais pouvoir te débarrasser de moi sans trop de résistance. Au point où j’en suis, je me demande si ça sert vraiment à quelque chose d’avancer. Couler ça serait pas plus mal. Le matricule 303 du grand cru 2332 en a assez de servir. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 18:10

    Message n°749 (6)

La vieille bourrique ne bouge pas, il reste là à écouter, sourire taquin sous sa moustache mal taillée. C'était dingue de voir que même dans cette situation, y a ne semblait l'atteindre vraiment. La peur, ça faisait une paille que ça ne faisait plus partit de son vocabulaire, il était sans doute trop vieux, ou trop con finalement. Allez savoir, en tout cas, les menaces d'Isaac fonde sur lui comme une motte de beurre sur le cul du vierge. Il ne réponds à aucune des questions du petit mais sans y répondre clairement, il donnait la réponse de sorte à ce que personne autour d'eux n'entende et ne réalise de quoi il s'agissait. Alors comme ça, c'était lui, Delta ? Et bah mazette, en voilà un de spectre,n qui avait fait un sacré bout de chemin ! Mais restait encore à savoir de quel spectre il s'agissait. Abraham en avait vu des chiards passé dans l'internat, certains n'étaient plus des souvenirs flous quand d'où avaient marqué les esprits et leur visage étaient comme marqué au fer rouge dans sa cervelle sortit d'un autre âge.

« J'ai pas besoin d'accréditation pour savoir à qui j'ai distribuer des gnons dans la tronche. »

Il avait beau avoir une forme d'affection pour les spectriots, ça n'en restait pas moins des vas et viens incessant. Cela faisait belle lurette qu'il ne regardait plus vraiment ce qu'était devenu les petits. Une fois devenus de véritable spectres, envoyé se mêler au reste de la plèbe, lui détournait les yeux pour s'occuper des petits nouveau qui venaient combler les trous dans les rangs. U manège sans fin. Un de perdu, dix de retrouver. Et alors qu'il y pense tout soutenant le regard orageux d'Isaac qui se braque comme un gorille, lui penche la tête sur le côté avec un calme déconcertant. Des spectres, il en avait vu des bons, d'autres très bons, d'autres encore particulièrement exceptionnel et pour devenir phylarque, ils n'étaient qu'une poignée à pouvoir atteindre ce titre. Mais il voulait un numéro ; un seul. Il voulait savoir lequel de ces petits cons il avait éduquer assez bien pour le voir se hisser assez haut, suffisamment pour chier sur les bottes des archontes.

« Ah ça mon gars, y a pas de risque que ce soit les archontes qui m'envoient... On est pas très copains eux et moi, ça remonte à loin maintenant... Ils ont pas aimé que je refuse une promotion pour me consacrer à des gamins... C'est que je suis pas du genre manipulable tu vois, forcément, ça les emmerde bien. »


Il ricane, tirant vers lui son verre pour en boire une gorgée. L'alcool lui réchauffe le gosier azlors que ses yeux bleus se pose sur le liquide dans le verre. 303. Le chiffre tombe comme un poil de cul dans le whisky et malgré lui, Abraham esquisse un rictus qui fini par se venger en rire.

« Ah bah ma couille, si j'avais sût... » Il secoue doucement la tête, ajustant son chapeau. « ça fait une paille, petit fumier. Regardes-toi, t'essayerais encore de te planquer dans les canalisation que ton gros cul pleins de muscles resterait coincé. »

Est-ce qu'il en disait assez, lui aussi ? Assez pour se faire comprendre ? L'oeil pétillant de malice, Aby fixe son rejeton avec une certaine tendresse. Faut dire qu'ils n'étaient pas nombreux ceux qui marquait les esprits comme 303 l'avait fait. Avec respect, il retire son chapeau et incline la tête en guise de salut sans se défaire de son sourire puis agite à nouveau le doigt en direction de lé télévision.

« J'aurais dû me douter en voyant ça... » Le silence retombe, son regard tombe dans le vide mais son sourire perdure, toujours avec cette tendresse dans les yeux. « Bas les masque alors, un deal est un deal, gamin... »

Il inspire, reniflant puis tend ses lèvres en cul de poule avant d'émettre un sifflement strident, désagréable. Sa mâchoire mécanique avait visiblement un dispositif qui permettait d’accroître le son, mais dans quel but ? Alors que des clients râle, que Georgie s'indigne en fouettant son bar de son torchon humide, la lourde porte du bar s'écarte, laissant passé une tête à moitié cybernétique. L'animal émet un grondement sourd avant de s'approcher, dévoilant son corps haut mais fins, athlétique, tout en puissant. Le Doberman s'approche, le regard meurtrier avant de poser son séant sur le sol, prêt d'Isaac pour presser sa truffe contre sa cuisse. Abraham observe son compagnon canin souhaiter le bonjour à son ancien protégé à qui il avait sauver la dignité à plus d'une reprise ainsi que son intégrité physique et mentale.

« Il a jamais oublier le goût de son petit cul dodu. » Le spectre se penche à nouveau, plus déterminé que jamais. « ça me fait plaisir de te retrouver fiston... Je crois que toi et moi on a beaucoup de chose à se raconter. Mais pas ici, si tu veux bien, on va aller chez moi, là où personne n'entendra ce qu'on a dire. Faut qu'on cause et sérieusement. »

« Aby ! Je t'ai déjà dit que je voulais pas de tes chiens dans mon bar putain ! »

Beugle soudainement Georgie de derrière son comptoir,le visage rouge de colère. C'était peut-être un trou paumé, mais y avait un minimum de règle à respecter. Abraham soupir, remettant son chapeau sur son crane et se lève doucement, prenant a canne pour s'appuyer dessus. Il vient flatter son chien qui préfère poser sa lourde tête sur le cuisse du phylarque.

« Fermes ta gueule Georgie ! Je te signale que la moitié des revenus de ton bar ça vient de ma poche ! Je consomme bien assez dans ton trou à merde pour avoir le droit de faire rentrer mon chien ! » D'un mouvement de tête, il invite son gosse à le suivre tout en prenant la sortit d'un pas claudiquant. « Viens gamin, on va prendre l'air, ça te fera du bien. Ensuite tu me racontera ce qui s'est passé pour que t'en arrive là. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 20:10

    Message n°752 (7)

Isaac ne savait pas lui-même s’il était déçu ou soulagé que cet infernal crétin de cyborg ne soit pas une énième main des archontes, prêt à se dévoyer pour un sale boulot. Parce que des phylarques qui avaient désobéi, il y en avait eu, mais bizarrement, ils n’avaient jamais vécu assez longtemps pour le faire une deuxième fois. Et pour éliminer un spectre, il fallait soit toute une armée, soit un autre spectre. Plus fort ou plus malin. Mais si Aby n’était pas de ce genre, en revanche il était du genre à briser des bras à des gosses illégaux pour les former à la Légion… observant sa réaction alors qu’il annonçait son matricule, Isaac fronça légèrement les sourcils en se rendant compte que le vieux l’avait connu là-bas. Quel instructeur sadique était-ce ? Celui qui lui avait cassé les jambes avec un marteau pour qu’il arrête de pleurer, celui qui avait failli le noyer dans un lavabo jusqu’à ce qu’il soit capable de réciter la Constitution par cœur, ou l’enfoiré qui lui envoyait ses foutus chiens robots au cul ?

L’anecdote sur les tuyaux l’aération, sa cachette préférée quand il était encore assez malingre pour échapper à ses camarades spectres les plus fêlés, força le phylarque à se figer sur place. Ses mâchoires se crispèrent alors qu’il contemplait le visage de celui qui n’avait été qu’un masque pendant plus de treize ans. Un masque haï, qui le terrifiait, et en même temps qu’il détestait tellement qu’il voulait se venger de lui en lui faisant toutes les frasques possibles, quitte à se faire salement punir. C’était le masque qui l’avait envoyé pour la première fois dans la crypte, celui qui se faisait d’ailleurs un immense plaisir de l’y embarquer un peu trop souvent, tellement qu’il en était venu à être terrorisé par le noir et les espaces clos.

Les poings d’Isaac se refermèrent doucement, faisant craquer ses jointures alors que toute couleur venait à quitter son visage. « Non mais c’est pas vrai… », siffla-t-il. De tous les gens que sa carcasse avait croisés, les instructeurs de l’Internat étaient ceux qu’il n’aurait jamais voulu recroiser de toute son existence. Alors, avoir eu un compère de beuverie, un duo de blagues de merdes, qui se révélait comme tel, c’était plus qu’il ne pouvait supporter. « Je dois avoir déjà trop bu pour être dans un cauchemar pareil… », grogna-t-il en comptant minutieusement les verres qu’il avait vidés ; mais non, il n’était pas encore à ce point torché. Et comme pour l’achever, voilà que le vieux se mit à siffler et qu’un énorme chien à moitié robot, le chien de ses cauchemars, apparut dans le bar et se posa à côté de lui, comme pour saluer un vieil ami… ou une vieille paire de fesses appétissantes. Oh non… pas lui… pas cet homme-là, par pitié.

« Le plaisir n’est pas partagé. », rétorqua-t-il en jaugeant Cerbère, méfiant. Mais le monstre féroce avait presque l’air… doux, en posant sa tête sur sa cuisse, relevant ses yeux vers le phylarque avec ce regard de chien quémandant une caresse. Un cauchemar, un putain de cauchemar. Que quelqu’un le réveille, bon sang, cette blague avait assez duré ! Isaac soupira et finit par poser une main sur le crâne du Doberman. Il lui gratta l’arrière d’une oreille en ronchonnant : « Salut toi. J’ai encore des cicatrices aux mollets et aux fesses pour me souvenir de tes grosses canines, espèce de canaille. » Il renifla, porta son regard vers la table, prit soin de finir les consommations avant de se lever pour suivre Abraham. Isaac ne sautait pas de joie, loin de là, contrairement au vieux qui avait l’air aux anges. S’il pouvait plutôt aller cramer en enfer, ouais…

L’esprit embrumé, l’air frais de l’extérieur lui fit l’effet d’une douche froide, même s’il n’arrêtait pas d’hésiter entre faire un croche-pied au vieux pour mieux le tailler en pièces, ou le planter là et rentrer chez lui pour faire la gueule. Au final, il le suivit sans un mot, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Jusqu’à se retrouver dans un taudis qui était censé être chez Abraham. Il n’y avait pas plus miteux comme endroit, alors que les spectres étaient bien payés et même logés gracieusement pour ceux qui en faisaient la demande. Entre l’appartement des sommets du phylarque et ce bouge infâme, il y avait un gouffre. « Erk. L’hygiène c’est vraiment toujours pas ton truc, vieux salopard. »
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  • Posté Sam 16 Mai - 20:39

    Message n°753 (8)

Aby n'était pas télépathe mais savait parfaitement ce que Isaac pensait en cet instant et même ce qu'il pouvait ressentir. La douche froide de la décennie à n'en pas douté. Mais si l'un se sentait comme au fond du gouffre, l'autre semblait se réjouir jusqu'à s'en faire une deuxième jeunesse. Le pas pressant malgré la canne sur laquelle il s'appuie, il observe minutieusement les alentours. Non, il ne prendrait aucun risque, mais ce que Isaac avait fait en tant que phylarque allait avoir des conséquences extrême et pour rien au monde, le vieux spectre n'accepterait qu'on touche à son gamin, qu'importe que celui-ci le déteste ou non. Et c'est donc sans embûche que le trio parvient au fond d'une cave, arrière coin d'une ancienne boucherie du quartier où il vivait comme un miséreux. L'endroit possédait le stricte nécessaire : un lit, une table, trois chaise,n un coin cuisine, dans une pièce séparé ce qui faisait office de cabinet et même de douche et enfin une autre pièce d'où s'élevait des relent de charogne, là où était stocké le vieux matériel de la boucherie et dont il se servait pour nourrir ses chiens. Il avait voulu l'endroit tel quel, par utilité. Abraham n'avait pas besoin de plus, il avait bien plus important à penser que son petit confort personnel.

« Ouais je sais... » grommelle t-il tout en jetant un coup d'oeil dans le vieux couloir avant de refermer la porte et de la boucler à double tour. « Mais ici, rien pour nous espionner sauf si c'est toi qui m'a entubé et qu'est envoyé par les archontes... »

L'air parano et un brin suspicieux, le vieux cowboy jette un regard vers son ancien protégé, le dévisageant alors que Cerbère file se coucher sur une vieille couverture au fond de la pièce.

« Nan... je vois bien à ta tête que t'as rien à voir avec ces fils de pute... Mais gamin faut quand même qu'on en parle, si j'adhère à ton geste, faut quand même prendre conscience de ce que ça va déclencher. Dans les quarteniers comme celui-ci tout les gamins scandent ton nom et les plus grands prennent déjà ton partie... Or, on sait tout les deux que s'il y a un truc que les archontes n'aiment pas, c'est qu'on attise les braises sous leurs pieds. »


Il agite la main, calant sa canne contre le mur et marche d'un pas lourd et difficile jusqu'au frigo qu'il ouvre. Il y avait peu à manger dedans, essentiellement de la viande et de quoi boire. Il sort deux bières avant de claquer la porte du frigo puis vient les décapsuler à l'aide de sa machoire mécanique puis les posent sur la table, sa voix s'élevant.

« Hey les chiens ! Papa est rentré ! »

Beugle t-il tout en posant son cul miteux sur une chaise qui devait être aussi vieille que lui. Aussitôt, un Beagle et un carlin déboule au galop, remuant de la queue, de la croupe, couinant comme des gosses en manquent d'amour. L'un lui saute carrément sur les cuisses pour venir lui lécher le visage alors que le second préfère se tourner vers Isaac, le regardant avec ses yeux énorme et son museau écrasé. On ne peut pas dire que la race des carlin était la plus belle à voir mais Hellhound avait toujours été loyale, fidèle et plutôt affectueux, tout comme son compère Hermès occupé à faire la fête à son maître. Finalement, tel un gros patachon, c'est l'énorme Carne Corso qui fait son entrée, passant entre les rideaux qui séparait la pièce de la boucherie. IL était si large, si haut que s'en était presque terrifiant.

« Hammer, viens mon bébé ! Allez, viens ! »
Invite Aby en tapant contre sa cuisse. Mais le chien l'ignore pour s'approcher du phylarque, reniflant son bras, sa cuisse, allant jusqu'à piétiner involontairement le Carlin qui se réfugie sous la table. « Ah, tu reconnaît ton vieux copain de jeu, hein mon gros ? Ouais ouais, je sais, il est grand maintenant, lui courir après serait plus aussi drôle... »

Le vieux bougre lâche un rire taquin tout en grattant la gorge du Beagle tout en fixant son petit gars devenu un grand phylarque. Un grand phylarque qui frôlait la prime sur son cul, à ce rythme.

« Bon alors... Maintenant qu'on a fait le tour des retrouvailles fiston... Dis-moi ce qui s'est passé et pourquoi ça te mine autant ? Je veux dire, pas avec les archontes hein... mais avec ta nana.... » Il esquisse une moue perplexe. « C'est quand même bizarre mais... je suis pas étonné plus que cela en fait... T'as toujours été un des humains chez les spectres. T'as toujours été un indécrottable petit merdeux mais... ça faisait du bien de t'avoir dans les pattes. L'internat c'est pas la joie, je l'sais bien mais... Tes conneries ça me faisait marrer en toute franchise. Ah ça, c'est vrai que ça emmerder sévèrement tes instructeurs mais bon dieu que t'étais drôle ! » il rit de bon cœur. « T'étais intelligent comme pas deux, toujours à fourrer ton nez partout... Plus on te foutait des trempes et plus tu nous tenait tête... maintenant, ça me semble évident que tu finisse par niquer le cercle vicieux des archontes, que tu te promène avec une fille au bras. Et tu veux que je te dise ? Bah moi, je l'aime bien ce petit gars. Cela me rappelle pourquoi j'ai batailler comme un damné dans l'ombre pour te sauver le cul à toi et d'autre des spectriot. » Il renifle, sortant un mouchoir sale de la poche de sa veste et vient tamponner le coin de son œil avec une voix tremblante. « Oh putain mais c'est que je me fais vieux t'sais... je sais pas si mon petit cœur il va tenir longtemps là...  regardes-toi comme t'es devenue grand et fort ! Regardes comment t'es beau ! Ah ça oui mon gamin, t'es même sacrément beau dis donc ! Qu'est-ce que j'suis fier ! Mais qu'est-ce que je suis fier ! Hein les chiens, qu'on est fier ? » En guise de réponse, le Cane Corso vient lécher la joue velu du phylarque lui laissant assez de bave pour lui refaire un brushing de la barbe alors que le Cerbère, sur sa couverture, couine discrètement.
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  • Posté Sam 16 Mai - 23:44

    Message n°754 (9)

Lui, Isaac Maxwell, envoyé par les archontes ? Il haussa un sourcil outré. Mais, à la réflexion, oui, cela aurait été possible. Après tout, on l’avait déjà envoyé pour buter des gosses, alors des vieillards à grande gueule, il n’était plus à ça près. Mais les circonstances étaient différentes aujourd’hui. « Ce matin j’en ai soulevé un par les couilles, d’archontes, avant de les presser en jus de tomate je te rappelle. Ils n’ont pas spécialement apprécié le spectacle. » Ah ça, pour avoir entendu des péteux couiner d’horreur, il avait eu son compte pour les trente prochaines années ! Les archontes se servaient de la violence pour arriver à leurs fins mais ils n’étaient même pas capables de l’observer en face sans broncher. Pouvoir mettre à bas l’hypocrisie dont ils faisaient preuve en appliquant la cruauté de leurs lois à l’un des leurs avait été un tel plaisir que pendant ces quelques minutes, il en avait oublié toutes ses emmerdes.

Et Dieu savait à quel point le jeune homme était conscient du sac de nœuds dans lequel il avait sauté avec cette histoire à la cathédrale. Il n’en avait pas dormi à plusieurs reprises. Mais les réactions de la foule, ça il ne l’avait pas anticipé. Isaac était parti du principe que les phylarques étaient craints et qu’on préférait les détester, point barre. Pas qu’on allait se mettre à en apprécier un parce qu’il avait amputé un violeur sur la place publique. Fallait croire que les gens étaient restés aussi primitifs et avides de sang que leurs ancêtres, contrairement ce qu’on voulait faire croire. On aurait pu leur proposer des combats de gladiateurs à la place de matches de foot qu’ils remporteraient plus de succès que jamais qu’à l’époque des romains. « J’ai pas demandé à avoir toute cette attention. Ni tous ces projecteurs… Je mérite pas qu’on scande mon nom, encore moins qu’on m’admire. J’ai fait… j’ai juste fait ce qui était nécessaire, le boulot ingrat qui n’avait jamais été fait, parce que j’en ai eu assez d’envoyer des spectres terroriser des femmes qui n’avaient même pas demandé à avoir un gosse mais qui l’ont gardé quand même. » Bon, il l’avait aussi fait pour Dyvan à la base mais l’ampleur de ce qu’il avait découvert avait été telle qu’il n’avait pu se contenter de simplement refaire le portrait de Lelandais.

Suivant les pas d’Abraham dans cette cave misérable aux relents putrides de chair passée, et les chiens déboulèrent tout feu tout flamme à l’appel de leur maître détraqué. Ces chiens l’avaient terrorisé pendant toute son enfance, parce que Dieu savait à quel point il n’obéissait pas aux couvres feu et qu’il faisait des montagnes de conneries, et voilà que maintenant ils lui faisaient sa fête pour l’accueillir. Le monde à l’envers. Le phylarque prit une chaise pour s’asseoir et soupira. Ah bon, ses conneries l’avaient fait rire, le vieux trou du cul ? Et bah ses vannes à lui ne l’avaient pas faire rire, lui. Ressasser ces années c’était comme remuer la merde dans une plaie béante qui suppurait encore. Il prit une moue quelque peu ennuyée alors qu’Abraham lui dressait son portrait de gosse de l’Internat, toutefois il n’était absolument pas prêt à le voir chouiner quelques larmes sur ce qu’il était devenu. Cette soirée partait totalement en cacahuètes. « Ma nana appelle ça l’effet Isaac… », commenta-t-il avec un sourire sarcastique juste avant que le plus grand des chiens ne lui refasse la coupe de sa barbe dans une avalanche de bave. « Arrrrgghhhh ! Bordel de merde, heureusement que j’ai aucun rancard ce soir ! », lâcha-t-il avant de laisser un rire s’échapper de sa gorge ; le premier de la journée. Le phylarque passa de longues secondes à essuyer sa joue d’un bout de tee-shirt.

Quant à répondre aux questions du vieux, par où commencer ? Isaac leva légèrement les yeux au ciel en réfléchissant. « A ton avis, qu’est-ce qui pourrait bien miner un spectre d’avoir une nana ? Hum ? » C’était plutôt évident : parce qu’il n’en avait pas le droit. Parce qu’il n’aurait jamais le luxe de fonder une famille, encore moins lui donner des gosses. « Si je te dis qu’elle s’appelle Dyvan Wagner-Welch… ça devrait déjà te dresser un sacré morceau du tableau et rien que ça, ça mérite de passer dans l’émission de Ruby Rhod. », commença-t-il. Vu ce qu’ils étaient, vu ce qui les liait et même s’il le détestait pour ses années d’Internat, il lui semblait inutile de cacher des détails au cyborg. « Elle est mon ingénieure-référente pour mes prothèses. Petite, trop maigre, des cheveux blancs presque argentés, des yeux glacés… une vraie connasse, précieuse et hypocondriaque. Outre qu’elle a failli me tuer avec un traitement pour mes allergies, j’ai découvert en lui sauvant les fesses de la mafia, qu’elle était du genre à se balader dans les bas-fonds, côté Pinskaïa pour soigner des loques comme toi. Ça et d’autres choses… qui m’ont conduit à… la cathédrale. C’est là-bas qu’on a conclu, juste après… dans la crypte. » Il termina en esquissant un sourire autant amusé qu’impertinent.

« Et depuis… et bah… rien. Je suis un peu occupé par mon boulot, alors j’ai pris de ses nouvelles hein, mais… en fait, je sais pas quoi faire. J’aimerais être avec elle, mais non seulement rien ne m’y autorise, mais en plus ça me mettrait encore plus dans la merde, et elle aussi. Je veux pas l’entrainer là-dedans. Et je veux pas lui faire miroiter des trucs qu’on aura jamais, même si je pourrais tuer le monde entier pourvu qu’on soit ensemble. » Il se tut, serra ses doigts sur ses cuisses en sentant ses mains qui commençaient à trembler. « J’y connais rien de rien à ces conneries de vie de couple ! Moi, on me demande de cogner, je cogne, on me dit d’aller régler des comptes, je flingue, on m’envoie faire de la diplomatie, je cogne encore plus fort. Mais me conduire comme un gars normal, on peut pas dire que l’Internat soit d’une grande aide. Dans ma vie, mes seuls loisirs c’est les putes, l’opka et l’arène. Je sais pas ce qu’elle pourrait attendre de moi ou ce qui pourrait lui faire plaisir, et je sais encore moins, ce que moi, je pourrais souhaiter qui me fasse plaisir. » A part une chose en particulier qu’Aby saisirait très bien.
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  • Posté Dim 17 Mai - 0:32

    Message n°755 (10)

Castrer un archonte ? Voilà qu'Aby retombe dans un fou rire incontrôlable. Il faut dire que lui en avait massacré des un paquet de connard qui s'était -ou avait tenté- de se vider les couilles sur d'autres contre leur gré.

« Je dirais rien gamin, je serais mal placé pour te le reprocher au vu du nombre de cadavre que j'ai fais disparaître à l'internat pour les même raisons qui t'ont poussé à arracher les noix à un enfoiré ou deux. Je crois que t'as pas oublié, c'est ce jour là que Cerbère est devenue ton meilleur ami, j'crois bien.... » Il soupir. « Archonte ou spectre, un violeur reste un violeur, peu importe son rang. C'est tout le principe 'être une sous-merde. »

Il renifle, fourrant son mouchoir dans sa poche avant de rire de plus belle en voyant Hammer donner son amour dégoulinant à Isaac qui râle et s'essuie comme il peut. Le vieux machin saisit sa bière, la levant comme pour trinquer et la porte à ses lèvres, avalant de longues rasades qui lui nettoie le gosier jusqu'à ce que le nom infâme de Dyvan Wagner-Welch ne tombe dans la conversation. Cette fois, il s'étouffe, avalant sa bière de travers avant de se mettre à tousser rudement. Hermès saute de ses genoux en catastrophe, observant son maître qui tambourine du poing contre sa poitrine pour tenter de faire descendre le liquide par le bon trou et surtout, tenter de respirer convenablement à nouveau

« Non mais t'es complètement con ou quoi ?! Tu peux pas attendre avant de me lâcher une bombe pareil ? »

La toux se prolonge et le visage rouge, Abraham agrippe la table. Bordel de merde, il se sentait vraiment trop vieux pour ce genre de connerie. Pour autant il n'empêche pas le spectre de terminer son histoire, comment il avait rencontrer la donzelle et tout le bronx qui allait avec.

« Ouais ouais, le Doc, je suis au courant pour ça... » Il hausse les épaules. « Je connais bien le cas de ta petite chérie là... J'te signale qu'ici et ailleurs, je passe pour un clodo fêlé du bulbe, le genre justement à aller voir ta puterelle pour se faire retaper. »

Bon cela dit, il n'avait jamais été voir Dyvan en personne, il savait juste ce qu'il fallait sur la demoiselle et c'était déjà bien assez comme ça. Le problème c'était qu'Isaac était dans un merdier bien plus grand qu'il imaginait et le soucis n'était de savoir s'il était amoureux mais plutôt de Qui. Et c'était ce Qui là qui posait problème.

« Bon alors écoute moi bien je vais pas te le répéter dix fois gamin, que tu sois amoureux on s'en tamponne le coquillard. On s'en branle des règles à la con des archontes... t'as trempé ta nouille ? Tant mieux ? T'y a laissé un bout de ton cœur ? Tant pis. La seule chose que tu dois retenir c'est que t'as juste pas choisit la bonne fille. »

Il claque sèchement sa bière sur la table avant de se lever en geignant quand son vieux dos se montre réticent en lui administrant une douleur vive. La vieillesse, c'était foutrement moche.

« Va me falloir un remontant plus fort. »

Grogne Abraham en venant ouvrir un placard en hauteur, assez pour que les gosses qui viennent déposer leurs trouvailles ne puissent pas l'atteindre et en sort une large bouteille de whisky déjà bien entamée. Il revient, et fait un autre aller-retour pour ramener deux verre plus ou moins propres puis les les remplit à moitié.

« Hermès, viens là ! »

Le petit beagle s'approche, toujours aussi gentil alors que son maître le soulève et le dépose sur la table. Il ajuste le collier du chien et presse une main sur son arrière train pour le forcé à s'assoir, ce que la bête fait sans broncher.

« On disait quoi déjà ? Ah oui, le doc, la Pinskaïa, toute ces conneries là... Ouais ouais ça me revient maintenant... » Il caresse son animal et lui maintient la tête vers le mur droit devant, vide de toute décoration. « La petite ressemble un peu trop à son père et entends le bien, ça va t'attirer des emmerdes comme t'as pas idée. T'es phylarque, je suppose que t'es bien renseigné... mais juste qu'à quel point, fiston ? Hermès, dossier DW-2317. »

Aussitôt, le chien émet un bruit robotique avant que ses yeux ne roule sous ses paupières pour se changer en spotlight. Un véritable holo-projecteur qui dévoile sur le mur le portrait de Dérellion et tout un tas d'informations cryptées. « Y a trente-trois ans, ce cher monsieur Welch m'a contacté à l'internat... Je m'en souviens très bien, c'était quelques jours après ton arrivée. La plupart des chiards ont les récupère alors qu'ils tètent encore le sein de leur mère... sauf toi, t'avais déjà trois ans et tu ressemblais en rien aux autres gamins qui nous atterrissait dans les pattes. » Aby  fixe le portrait sur le mur puis continue. « Il voulait venir à l'internat, j'ai refuser évidemment, c'est l'internat, c'est pas un foyer d'adoption. Il disait qu'un des gamins qu'on avait reçu quelques jours avant avait pas sa place chez nous... c'est bien con quand on y pense, j'ai pas vraiment fait le rapprochement. Sur le coup je me suis contenter de l'envoyer chier, après ça, Dérellion Welch est partit en vrai guérilla ouverte contre les archontes au sujet des spectres. J'ai jamais bien compris pourquoi, à l'époque faut dire que j'avais autre chose à foutre aussi... »

La photo est remplacé par la vidéo de l'attentat, version on censurée évidemment, celle qui avait été soigneusement cachée au publique et âme sensible. Abraham reste là, fixant les images qui défilent avec un air grave, beaucoup trop même. Jusqu'au moment fatidique de l'explosion. La vidéo grésille et s'arrête sur les flammes et les morceaux de corps éparpillés.

« Ce meeting s'est déroulé quelques semaines après ton arrivée... Les archontes ont tout de suivre crié au loup comme tu le sais si bien... sauf que voilà, les coupables présumés, à savoir nos bonnes vieilles mafias... on jamais rien eu à voir avec ce meurtre. » Il pivote le visage, observant Isaac de plus belle. « Ce sont les archontes en personne qui ont commandité le meurtre de Dérellion Welch. Y a pas beaucoup de monde qui le sait mais le peu qui sont au courant, ça fait trois putain de décennies qu'ils magouillent sévère pour faire pencher la balance. Et vu la route que prend ta gonzesse, c'est qu'une question de temps avant qu'elle finisse comme son paternel. » Il s'assoit posément, coupant l'holo-projecteur interne du chien qui reprend conscience comme si de rien n'était. Il couine et saute de la table pour aller rejoindre cerbère sur la couverture. « Je ne sais vraiment pas à quel moment ça a merdé gamin, mais tout ce que je peut te dire c'est que des raisons que j'ignore encore, Dérellion Welch avait après toi. Toi et pas un autre. Prends garde où tu fout les pieds... Mais si tu veux vraiment faire ta vie avec la fille de cet homme, je te conseil de te préparer au pire ce serait déjà un bon début. » Il secoue la tête, sourire chafouin. « En attendant tu pourrais commencer par lui rendre visite ? Tu sais, une relation ça se fait avec le temps fiston... Je suis pas expert en la matière mais j'en ai vu des couples se faire et se défaire autour de moi. Alors est-ce que ça me choque que tu sois tombé amoureux ? Pas plus que quand je me suis moi-même réveillé pour me rendre compte à quel point on nous prenait pour des cons. Ensuite, si je peux me permettre... évite de lui briser le cœur. T'es peut-être un castrateur d'archonte mais je suis pas sûr que tu puisse vraiment faire ce que tu veux avec Sophia et Samuel Wagner comme chiens de garde. » Il se penche, murmurant, l'haleine fortement alcoolisée. « Et je te parle même pas de son oncle... ce parasite de est pire que la lèpre. Un vrai fils de pute comme j'en ai rarement vu. Et crois-moi celui là en a gros sur la patate quand il s'agit de son cadet décédé.... joues pas trop avec le feu mon grand, fais les choses bien. » Il boit à nouveau son whisky. « Et si en plus de lui rendre visite... tu lui offrait un cadeau ? Je sais pas moi, un truc qui coûte cher ? Genre euh... un... truc, quoi. Tu vois le genre... ces machins qui pendouille aux oreilles des femmes et qui brillent ou bien celui dont elle se servent pour décoré leur petits cou e cygne... Sinon de la bouffe ! Ça fait toujours plaisir, de la bouffe ! » Il réfléchit un instant puis sa bouche se tord en une mine tristoune, boudeuse. « Et puis tu pourrais me présenter aussi... je suis un peu ton papa, non ? » il hausse la tête, évitant son regard. « Enfin... t'es mon gamin quoi... je sais que l’internat c'était pas drôle mais... t'étais mon petit gosse à moi, mon petit couillon qui me filait la banane les jours de déprime... »
Isaac Maxwell
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  • Posté Dim 17 Mai - 2:14

    Message n°757 (11)

Le regard d’Isaac se porta vers Cerbère, toujours affalé sur sa vieille couverture. Si ce clebs n’avait pas été là… qu’en serait-il de lui ? Il valait peut-être mieux ne pas y penser, mais le chien n’avait pas juste sauvé son intégrité – enfin le peu qui restait après une vie à l’Internat – il avait sauvé sa vie entière probablement. La toux d’Aby le sortit de ses pensées et le jeune homme lâcha un ricanement moqueur en constatant que le simple nom de Wagner-Welch avait des effets dévastateurs. « Et me priver de ta mort subite ? Ça valait tout l’or du monde. », rétorqua-t-il alors que le vieux avait des difficultés à retrouver son souffle. Fallait pas boire aussi vite, papy.

Le phylarque ne savait pas s’il devait être surpris que le vieux fut au courant de beaucoup trop de choses pour son bien, ou pas. « T’aurais dû aller la voir, y a plus grand chose de fonctionnel dans ton barda. Sauf pour flanquer la fessée je parie. », fit-il remarquer avec sarcasme alors que son compère partait chercher du remontant un peu plus costaud que sa bière. Il était marrant, tiens, comme s’il avait choisi quoi que ce soit. Comme si une mise en garde allait lui être utile, franchement. C’était un peu tard de tirer les sonnettes d’alarme, et on ne pouvait pas dire qu’Isaac était assez naïf pour croire que les Wagner étaient des gens absolument adorables. Ils étaient plutôt en tête de liste des surveillances menées par le gouvernement, c’était pour dire… Et il fallait croire qu’il y avait une taupe parce que cette enquête des services de renseignements n’aboutissait jamais à rien d’assez gros pour donner un avantage aux archontes.

Pour avoir constaté que Dyvan prenait la pente de son père… ah ça, il n’était même pas certain de l’avoir secouée assez fort pour qu’elle cesse de foncer tête baissée dans les conneries. Elle était pire que lui à ce niveau-là. Mais concernant Dérellion lui-même, Isaac ne s’intéressait pas assez à la politique pour avoir eu envie de déballer les milliers d’archives à son sujet. Le problème d’être phylarque, ce n’était pas de savoir à quoi on avait accès, c’était de savoir à quoi accéder précisément. Il ignorait l’étendue de ses accréditations en dehors de la sphère des spectres et des renseignements relatifs à ses missions, et rien que d’avoir un inventaire lui fournirait une liste de lecture pour toute une vie. Pax-Europa renfermait sans doutes les sauvegardes les plus énormes, un contenant de plusieurs milliards de milliards de milliards de données. Même avec d’excellents scripts de classement il était tout bonnement impossible de tout savoir en détails. Et plus encore de tomber par hasard sur les secrets les mieux cachés des Archontes. A moins d’en connaître le chemin d’accès.

Monsieur Welch, donc. Isaac haussa un sourcil intrigué devant le récit du vieux machin. Ce type avait eu le culot de vouloir foutre les pieds à l’Internat ? C’était du Dyvan tout craché, ça aussi. Pas étonnant qu’Aby l’ait envoyé dans les roses… Mais comprendre que cela avait eu un rapport avec lui… Isaac se sentit soudainement mal à l’aise, en ayant l’impression d’avoir été à l’origine d’une tempête sans précédent aux fins tragiques. « C’est bizarre, jusqu’à présent j’avais jamais eu de résultats d’analyse biomédicale, c’est Dyvan qui m’a montré que j’avais un ADN un peu… spécial. Dans le genre gosse de riches. De très riches. »

Il reporta son attention sur la vidéo, peu réceptif aux détails sanguinolents. Et à en croire Abraham, c’était une histoire qui prenait des proportions surréalistes. Des tas de détails ne collaient pas à ses yeux. Assassiner pour les archontes, il l’avait déjà fait, orchestré ou ordonné. Il connaissait leurs méthodes, il y avait pas mal d’archives plus tordues les unes que les autres qu’il avait lui-même constituées. « Ça n’a pas de sens… Aby, pourquoi faire de Welch un martyr dont le nom est resté célèbre alors qu’ils auraient pu se contenter de le faire oublier ? Ce sont eux qui choisissent les nomarques, ils se fichent bien de l’opinion publique qu’ils peuvent modeler à loisir… Il leur suffit d’inventer une distraction ou une diversion pour attirer l’attention des gens. Et si ça n’est pas assez, on se débarrasse des gêneurs dans l’ombre. Une maladie brutale, un accident stupide, ou de fausses accusations… Le meilleur moyen reste encore le poison par radioactivité, comme ça on est sûr de pouvoir accuser les Russes. Mais un attentat, ça ne leur apporte au final que des désavantages : l’impression d’insécurité même pour les classes dirigeantes, et surtout un martyr dont on n’oubliera ni le nom, ni les idées. il n’y a aucun bénéfice en faisant ça, et tu sais que les bénéfices, c’est le mot d’ordre de ces enfoirés. »

Et puis, pourquoi mettre le sujet des spectres dans un projet politique quand d’une part tout le monde s’en foutait, et d’autre part, qu’il n’aurait jamais eu aucun pouvoir dessus ? Réfléchir dans un domaine qu’il n’aimait pas et dans lequel il n’était pas à l’aise, à savoir la politique, lui donnait des migraines insupportables, d’autant plus avec quatre verres d’opka dans le sang. Le phylarque grogna, se massa le crâne et les yeux. Et encore des mises en garde, super, merci. Il releva un regard féroce vers le vieux spectre rouillé. « C’est toi qui m’a appris qu’un spectre n’avait peur de rien. Qu’est-ce que tu veux qu’on me fasse subir de pire que l’Internat ? Me faire crever ? Je suis paré à ça depuis mes trois ans. Tu crois que si j’ai pas peur des Archontes je vais trembler devant les Wagner ? Ou face au Dragon ruiné ? Oh, ils ont peut-être de l’argent, des moyens, des infos, mais moi je suis même pas leur client, et surtout, je suis pas n’importe quel Phylarque. Leurs combines et leurs petites croisades personnelles, je m’en cogne, moi je ferai ce qu’il faut pour que Dyvan soit en sécurité, même si ça doit m’amener à lui briser le cœur pour la protéger d’un archonte, de moi ou même d’elle-même. »

Il n’était pas n’importe quel phylarque, en effet. C’était phylarque delta, et il était à la tête d’une armée de cinquante mille spectres, capables de surgir de nulle part, à plein d’endroits différents, pour accomplir leur mission sans faillir. Ils rôdaient dans les bas-fonds comme s’ils leurs appartenaient, et s’il n’y avait eu des arrangements bien juteux qui s’étaient créés entre les archontes et les mafias, voilà bien longtemps que la Légion aurait débarrassé Pax-Europa de toute sa vermine. Prenant une gorgée de whisky, le spectre sembla réfléchir un instant aux conseils d’Aby. Un cadeau cher ? Et si ça ne lui plaisait pas ? Et si c’était trop ? Quant à la bouffe, il fallait limite l’obliger à manger, même une simple cuillerée de salade. « Te présenter ? » Isaac éclata de rire. « Rêve pas, tu risques de la traumatiser, avec tes prothèses moisies, ton odeur et tes expressions de merde ! » Et il secoua la tête en sifflant. « Je parie que les jours de déprime étaient synonyme de crypte, hein ? On peut pas dire que tu sois le genre de papa que tout le monde rêve. » Mais un spectre pouvait-il seulement se comparer à tout le monde ?
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  • Posté Dim 17 Mai - 13:47

    Message n°761 (12)

Le vieux cyborg regarde son verre de whisky, se perdant dans ce liquide ambré bon marché qu'il consommait sans modération. Il écoute distraitement son comparse, son petit gars, qui lui dit que Dérellion avait peu de chance d'avoir été buté par les archontes. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, c'était pas vraiment leur façon de faire... Mais quand même, aussi vieille soit cette affaire, ça continuait de hanter trop de monde et les conséquences se faisaient encore ressentir.

« Admettons que t'aie raison... Si c'est pas les mafias ni les archontes, qui a fait tué ce pauvre bougre ? Les meetings du genre c'est sacrément bien surveillé, faire exploser un mec comme ça aux yeux et à la vue de tout le monde c'est pas accordé à n'importe qui. Y a anguille sous roche fils, j'ai l'impression qu'on est pas près d'en voir le bout avec cette affaire, pire encore, je sent que ce qu'on va encore découvrir va franchement pas nous plaire... Sans compté que ta chérie, elle sait rien de tout ça, je présume... quelle merde. »


Sans surprise que le phylarque mentionne encore l'internat et l'enfer qu'il y avait vécue. Abraham soupir longuement, reposant son verre alors qu'on lui gentiment savoir qu'il était vraiment pas le père de l'année. Et alors ? Il s'attendait à quoi, au juste ? C'est avec un air blasé que le vieux spectre observe son comparse avant de lâché, presque agacé.

« Crois-moi gamin, ton passage à l'internat c'est fait dans de bonnes conditions contrairement à d'autres. T'as pas idée ce que certains y ont vécu parce que tous on pas eu la chance d'avoir un vieux cyborg pour protéger leur cul. T'as douillé ? T'as eu peur? tant mieux c'est ce qu'il faut. Je crois que t'as un poil oublié pourquoi on fait ça et que surtout, on sait ce que ça représente parce qu'on y est passé avant vous. T'as cru quoi, que je l'avais pas eu la haine, moi aussi, quand j'avais ton âge ? Ouvres les yeux, on est pas là pour jouer les bisounours. Mais faut s'endurcir parce que si nous on est pas capable de porté tout ce poids sur nos épaules, alors qui va s'occuper des plus faible ? C'est note boulot gamin, que ça te plaise ou non, faut s'endurcir, résister aux coups, résister à la peur, se montrer toujours plus intelligent et déterminé de jour en jour parce que la vie des milliers de gens dépende de notre faculté à tenir bon pour eux. C'est à ça qu'on sert, quand les archontes profitent pas de notre conditionnement pour leur petit plaisir personnel. »

Il repousse son verre du bout des doigts alors que le Carlin sous la table lui saute dessus comme hermès l'avait fait avant lui. IL s'installe tranquillement alors que son maître vient le caresser sans lâcher son fils du regard. Son fils, son putain de fils.

« ça te fait peut-être rire, mais pas moi. Je me souviens encore du jour où on t'as ramené à l'internat. Y avait pas besoin d'un test ADN pour savoir d'où tu venait, on avait juste à voir ta gueule. Jamais encore jamais vu un gosse comme toi être envoyé dans mes rangs. Tu pleurais pas, tu bougeais pas, y avait rien à part tes grands yeux gris qui observaient les moindres détails qui lui tombait sous le nez. Je t'ai soulevé, je t'ai examiné, tu pouvais pas voir ma tronche à cause de mon masque mais au lieu de pleurer comme les autres gosses, tu sais que t'as fait ? T'as souris. T'as sourit, espèce de petit enculé de mes deux. » IL secoue la tête, le regard dans le vide. « Il a fallu un seul de tes putains de sourire pour que je sente mon esprit se fendiller. T'avais un pouvoir sur moi qu'aurait jamais dû exister. T'avais trois ans et t'étais déjà trop bien éduqué, les instructeurs ont du mettre les bouchées doubles pour pour essayer de te reconditionner. T'es arrivé chez nous trop vieux, toi t'avais connu des parents, une famille, l'amour et en bon gamin de ton âge, tout ce que tu savais faire, c'était sourire et rendre l'amour que d'autre t'avais donné. T'as pas idée à quel point ça a fait chier tes aînés... Certains t'ont vite prit en grippe, ils en avaient rien à secouer ton âge. Ils ont fini par taper plus fort, plus vite, à te tomber dessus même quand tu le méritait pas. Et moi il a vite fallu que je foute un terme à ça avant que ça tourne au massacre. Tu te souviens de celui qui t'as pété les jambes avec un marteau ? Tu t'es jamais demandé ce qu'il était devenue de ce connard ? Bah moi je vais te le dire, il a pas été envoyé dans une des décuries... y a eu aucun transfert parce que je suis ai sciés les deux jambes et je l'ai laissé se vider de son sang dans la même crypte où la plupart des gosses se faisaient enfermer. »

Son regard se fait plus dur, il penche la tête sur le côté, toisant le spectre devenu phylarque sans plus une once d'humour dans la voix et le visage.

« T'en veux encore des anecdotes du genre ? J'en ai un sacré paquet à te raconter, parce que t'as pas idée de tout ce que j'ai fais pour te sauver la peau à plus d'une reprise. T'as la rage parce qu'on t'as cogné dessus ? Parce qu'on t'as foutue la trouille ? Eh bah tant mieux parce que sans ça t'en serait pas là aujourd'hui. Tu trouve que je suis un mauvais père ? Dis-toi que toi au moins, t'en a eu un qui a veillé sur toi. Peut-être pas de la façon dont t'aurais souhaité mais que ça te plaise ou non, j'étais ta famille et t'étais la mienne. Y a pas un jour où je t'aie pas maudit pour tes foutues sourires, pour tes petits yeux chafouins et pour toutes les fois où tu t'es accroché à ma jambe alors même que t'arrivais pas jusqu'à mon genou. Toutes ces fois où j'aurais du te repousser du pied et que j'en ai pas été capable parce que moi, j'avais chier sur mon conditionnement et que malgré mes efforts, je m'étais attaché au petit merdeux que t'étais. » Il reprend son verre qu'il boit cul sec, tremblant, soudainement à fleur de pot. « T'as pas idée de tout ce que j'ai dû faire pour te garder à l'abri. Alors ça te fait rire de me voir pleurnicher ? Ça te fait rire que je sois plus qu'un clodo qui bosse à mi-temps à l'internat ? Bah vas-y, marres toi, mais c'est le prix que j'ai accepté de payé pour ta petite gueule d'amour. »

Dans un excès de colère, il serre la main, brisant le verre qui se répand sur la vieille table en bois. Abraham agite la main pour se débarrasser des morceaux de verres, rugissant de rage alors que cerbère se lève, s'approchant en grognant comme pour rappeler son maître à l'ordre.

« J'en ai rien à foutre de ce qu'on peut dire ! T'entends gamin ? C'est moi qui t'aie élevé et qui t'aie nourris, protégé ! Façon spectre ouais, c'est con, mais je l'ai fait quand même ! T'as pigé ? C'est MOI ton père, et t'es MON fils. Et le premier qui remet ça en doute je le jette aux clébards après lui avoir moi-même bouffer le cœur !!!! »

Sa voix tonitruante résonne dans la cave. Le vieille homme, à présent à bout de souffle, fini par se lever de sa chaise, prenant appuie sur Hammer qui s'est approché à son tour. Il boite, semblant porté le poids du monde sur les épaules alors qu'il se laisse choir sur son vieux lit miteux. IL s'allonge sur le flanc, dos tourné à Isaac alors que le chien attrape la couverture entre ses dents et la tire, couvrant l'homme doucement.

« C'est mon gamin à moi... mon gamin à moi.... »

Que murmure Abraham, à présent dans son monde, ayant perdu totalement pied avec la réalité. Le beagle et le carlin sautent tout deux sur le lit, se lovant contre lui pour lui offrir chaleur et réconfort alors que Hammer se couche au sol près du lit dans un soupir. Seul cerbère est resté là, debout, le regard tourné vers Isaac, le jugeant silencieusement.

« Mon gamin... personne le touchera... plutôt crever... crever.... »
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