Son doigt glisse sur son holocom, scrollant les dernières nouvelles de la ville. Toujours les même potins, les même chose inintéressantes. Mais dans le tramway qui faisait le tour de Pax, il n'y avait rien d'autre pour passer le temps. La femme est assise là, sur une banquette, alanguis comme un homme et le peu de passager qui voyage comme elle à une heure si tardive la dévisageaient avec méfiance. Jean troué, t-shirt affichant un logo décadent, veste de cuir, air renfrogné... Jezabel n'avait absolument rien pour inspiré la sympathie et il faut dire que ce n'était pas une de ses activité favorite. Là où certains spectres arrivaient à faire un effort et à se noyer dans la masse pour passer inaperçu, elle n'avait jamais sût le faire. Un vrai cas sociale que ses supérieur avaient même étiqueté comme « sociopathe avec risque de danger élevé pour autrui ». Rien que ça... Mais elle faisait son boulot correctement, que demander de plus ? Alors qu'elle descend à l'un des arrêts du secteur Nebula non loin de son appartement, Jezabel inspire l'odeur moite et nauséabonde des bas fonds qu'elle ne connaissait que trop bien.

« Faim. » Elle détourne le visage, observant le béton. « soif. »

Fin d'analyse de la situation. Cela tenait en deux mots. Et cela tombait bien, non loin une supérette de quartier ouverte jour et nuit, contenait tout ce qu'il fallait pour contenter sa voracité nocturne. Elle se met en route, rabattant la capuche de sa veste sur sa tête et glisse ses mains dans ses poches. Une fois dans la minuscule boutique, elle se glisse entre les rayons. Elle sort une cigarette de sa poche qu'elle fourre entre ses lèvres puis un briquet, allumant son péché mignon tout en observant les paquets de chips devant son nez quand la voix grave du vendeur l'interpelle.

« Hey ! On fume pas ici, vous savez pas lire les panneaux ? »

Beugle t-il en montrant ledit panneau au dessus de la caisse. Jezabel ne prend pas le temps de répondre ni de regarder, tout ce qu'elle veut, c'est trouver de quoi manger. Elle souffle un nuage de fumée, prenant de sa main libre un paquet de chips en forme de légumes et poussait à la consommation en vendant un faux message diététique alors qu'en fait, le produit ne contenait rien de tout cela.

« Oh, pas de clope ici ! Tu vas éteindre ça ou... »

L'homme n'a pas le temps de finir sa phrase qu'un inconnu déboule dans la supérette, arme en main et le braque vers lui d'un geste tremblant.

« Lève les mains et...et... » il saisit un panier qu'il jette sur le comptoir. « Remplis ça de bouffe ! Aller plus vite que ça !!! »

Le vendeur déglutit et s’exécute. Dans le rayon voisin, Jezabel daigne enfin lui accordé de l'attention et murmure.

« Fais chier. »

Elle qui voulait une soirée tranquille après avoir passé deux jours à la décurie, le tout entre plusieurs missions.

« Toi là ! Connasse, file-moi tes chips, maintenant !!! »

L'arme est tendu dans sa direction et Jezabel reste qu'un calme imperturbable. Elle se contente de retirer sa cigarette de sa bouche, la laissant tomber au sol et de l'écraser de la pointe de sa ranger avant de balancer les chips au visage du braqueur pour détourner son attention. La scène dure deux secondes et tout se passe vite, elle tend la main, le désarmant d'un geste habile puis glisse l'arme de poing à sa ceinture avant de tirer l'homme à elle et de lui coller une gifle monstrueuse. Puis le revers, une seconde pour la route, le tout sous les yeux choqué du vendeur qui s'empresse de faire appeler les forces de l'ordre. Elle saisit le pauvre bougre par la nuque et le pousse vers le comptoir, déposant dessus de sa main libre le paquet de chips puis elle tend son poignet.

« Je vous doit combien ? »
« euh... rien du tout, c'est offert par la maison pour...lui. »

Lâche le vendeur blanc comme la mort en désignant le braqueur titubant. Jezabel hoche la tête puis détourne le visage pour observer deux agents de polices qui faisaient une rondes dans le quartier. Elle s'approche en tirant le braqueur et le pousse dans les bras des policiers.

« Possession illégale d'arme à feu, braquage à main armée, à voir sa tête je dirais qu'il est défoncé à je ne sais quoi et il a voulu piquer mes chips. »
« Vos... chips... ? Attendez, madame, c'est vous qui avez arrêté cet homme ?! »
« J'ai fais que mon devoir d'honnête citoyenne. »

Lâche Jezabel d'une voix pâteuse avant de retirer l'arme de sa ceinture, de mettre la sécurité et de retirer le chargeur. Elle fini par fourrer le tout dans les mains d'un des agents puis se penche, attrapant ses chips et sort de la boutique sans rien annoncer de plus. Le vendeur hausse les épaules en fixant les policiers alors qu'elle s'éloigne, ouvrant son paquet de chips et commence à manger tranquillement. Un simple contretemps pour elle. Cela l'aurait été pour n'importe quel spectre à dire vrai. Mais à peine savoure t-elle son médiocre repas qu'un bip mentionne l'arrivée d'un nouveau message. Elle soupir, sort son holocom et observe l'écran qui diffuse une douce couleur bleuté dans la nuit.

404.
rapatriement immédiat à la décurie.

Du boulot, toujours du boulot. Jezabel soupir longuement, remontant légèrement la conversation et observe les photos qui lui avait été envoyé au fil des mois. Une erreur sans doute, et puis le chef avait le droit d'avoir une vie en dehors de la décurie, faudrait juste qu'elle lui signale de ne plus se planter de numéro, c'était lourd de recevoir des selfies de lui ou des photos de sa queue. Surtout celles de sa queue... Elle jette le paquet de chips dans la poubelle la plus proche avant de faire demi-tour droit vers le tram, direction le secteur Fortuna...

Il ne faudra pas longtemps pour rejoindre la décurie et déjà le braquage n'est plus qu'un vague souvenir dont elle ne se soucis plus. 69 s'empresse de gravir les étages, ignorant ses collègues qui la salut simplement. Elle n'était pas non plus connu pour sa politesse mais qu'importe. Elle s'approche de la porte du bureau du tribun, frappe à la porte et entre lorsqu'elle reçoit l'ordre de le faire.

« Tribun. »

Salut-elle froidement avant de se tenir droite devant le bureau, main croisées dans le dos dans une posture militaire sans défaut. 404 était imposant et particulièrement charismatique. Il était un bon chef aussi ce qui n'était pas donné à tout les spectres vu les mentalité des énergumènes...

« Tu as une mission pour moi, tribun ? »

Pas de vouvoiement chez eux, seulement le respect dû au grade. La femme darde sur son supérieur son regard sombre maquillé d'un bleu néon et le dévisage.

« Pardonne ma tenue civile tribun, je suis venue le plus vite possible. »