Généralités

A l’aube de l’année 2350, le visage de l’Europe a radicalement changé. Les conséquences du réchauffement climatique, de la pollution et de l’épuisement des sols est là, plus évidentes que jamais : la montée des océans a engloutis de nombreux rivages, faisant parfois disparaître des morceaux entiers de pays à l’image de l’Italie, dont l’antique capitale règne désormais sur les flots. Les zones agricoles et forestières ont peu à peu disparu et, avec la construction de Pax-Europa, les villages et villes d’autrefois ont été laissées à l’abandon, faute de pouvoir s’y nourrir.

C’est ainsi que la carte s’est redessinée pour laisser place à une gigapole occupant une grande partie de ce qui fut l’Europe de l’Ouest, jusqu’aux frontières polonaises, hongroises et serbes. Au-delà, le territoire est sous le protectorat de la nouvelle Union soviétique, d’où viennent chaque année, terrifiés, affamés et à bout de forces, des milliers de réfugiés, dont on ne sait plus que faire. Pax-Europa s’est organisée autour de son secteur central et historique, à l’origine en Suisse et en Allemagne du Sud, et s’est étendue de décennie en décennie jusqu’à atteindre son expansion maximale, l’actuelle. On s’est rapidement rendu compte que continuer à construire ne ferait qu’attirer plus de monde encore et un problème majeur s’est imposé : celui de l’eau. Bien qu’elle soit recyclée autant que possible pour éviter sa surconsommation, il s’avère que cette ressource primordiale dans tous les domaines, venait à manquer dans les fleuves comme dans les nappes phréatiques. Reste l’eau de mer et son traitement reste couteux et destiné à l’industrie.

La région hispanique a donc été partiellement oubliée par les promoteurs immobiliers de Pax-Europa. En revanche, elle n’a pas été oubliée du tout par les migrants, demandeurs d’asiles et autres profiteurs. Tout autour du bastion européen s’est construit un gigantesque ghetto rassemblant moult nationalités. Le ghetto des larmes s’étend dans l’ombre des tours et se tient hors de la juridiction de Pax. C’est une zone de non droit où la civilisation bâtie sur les lois n’existe plus. La frontière avec la ville est une véritable passoire car le ghetto et les bas-fonds font finalement bon ménage. On y échange de tout, surtout des matériaux pour construire des préfabriqués de fortune qui s’entassent maladroitement. Mais, chose étrange, aux abords de ce bidonville des temps modernes, la vie semble reprendre ses droits, malgré la chaleur, le manque d’humidité et l’usure de la terre. Des animaux sauvages s’aventurent parfois à la lisière de cette faune humaine, et certains arrivent à cultiver des légumes (tubercules, légumes feuilles et racines), certes un peu laids, mais nutritifs.  

Carte de Pax-Europa:

Central Point

Centre-ville de la gigapole, première partie de Pax-Europa à avoir émergé les ruines européennes sur les terres suisses et allemandes, c’est sans aucun doute le fleuron de l’architecture moderne, et ce que l’urbanisme a à offrir de plus beau. Abritant tous les quartiers administratifs, financiers et militaires nécessaires à l’État, sous l’ombre gigantesque de la Sonneturm, le bâtiment le plus haut de la ville et qui culmine à plus de six kilomètres de hauteur, ceux qui vivent ici peuvent se targuer d’être particulièrement chanceux… et particulièrement riches. A Central Point, il n’y a pas de bas-fonds. Le plancher des vaches a conservé certains monuments historiques, comme ses cathédrales, ses musées et certains châteaux quand c’était possible. On peut les entrevoir entre les immenses piliers soutenants les nouvelles infrastructures. De nombreux parcs arborés et véritables ponctuent les quartiers et certaines terrasses. C’est là un cadre de vie idéal pour les citoyens de l’État et ses élites, qui sont les habitants majoritaires de Central Point. mais derrière ces beaux espaces se cachent aussi l’Internat, dans un bunker sous terre, et les laboratoires qui servent à créer les futurs fonctionnaires.

Secteur Augusta

S’étendant sur une bonne partie de la francophonie nord, le secteur Augusta est semble-t-il celui qui se rapproche le plus d’un quartier des affaires. Dans de nombreuses tours s’étendent bureaux et locaux principaux et administratifs des plus grandes corporations et des entreprises moyennes. Bastion de la finance, on parle monnaie, on spécule, on crée des algorithmes plus poussés. Les avocats installent leurs bureaux à Augusta, et beaucoup d’alphas vivent dans les étages les plus agréables, agrémentés çà et là de terrasses de verdure. C’est là aussi qu’on trouve encore quelques musées dont le Louvre. Malheureusement pas loin de là opèrent aussi les mains de l’ombre, petits gangs et mafias de faible envergure. Le ménage est fait par la Bella Vita qui aime investir les quartiers chics et s’est donc naturellement installée près des gens assez fortunés pour être intéressés par l’art.

Secteur concorda

Ah, les Alpes… impossible de construire si haut, croit-on ? C’est mal connaître Pax-Europa. La neige a disparu mais pas ses paysages et si Concorda est le plus petit secteur de la ville, il n’en reste pas moins le plus curieux aussi. Rien n’est parfaitement parallèle, l’architecture a épousé ici les montagnes tourmentées pour offrir un panorama des plus singuliers et agréables. C’est un endroit dans lequel on aime partir en vacances quand on en a les moyens, et qui offre beaucoup de lieux de loisirs. Mais les Alpes sont aussi devenues les cachètes habiles de beaucoup de laboratoires ou d’organisations criminelles, creusant à même la roche pour y construire d’immenses complexes cachés. L’État y fait entreposer aussi ses ressources les plus critiques ou les plus précieuses, et bien heureusement personne n’a jamais réussi à y faire un braquage à l’italienne.

Secteur Excellentis

Un petit pentagone dans le grand hexagone francophone. A Excellentis, peu importe où on se trouve, c’est là que l’ambiance y est la plus festive, la plus colorée, la plus dévergondée parfois. Le campus universitaire, seule université de la ville, est un quartier à part entière et qui fait travailler beaucoup, beaucoup de monde. De nombreuses entreprises y ont une antenne pour travailler de concert avec les enseignants-chercheurs et leur offrir un lieu de recherches qui leur convienne. Sans parler du nombre d’étudiants qui viennent passer là, sans doutes, les meilleures années de leur vie. Car ceux qui font le plus souvent la fête, ce sont les jeunes bien sûr. Cibles faciles pour nombres trafics, les agressions ne sont pas rares dans ce secteur où les forces de l’ordre doivent redoubler de vigilance.

Secteur Fidelis

Secteur ayant été construit le plus récemment, Fidelis s’étend sur l’Espagne et s’arrête aux plaines arides d’Andalousie. Bien que très animé, les patriciens n’aiment guère cet endroit car même à ses étages moyens on le dit malfamé. Ils y viennent seulement pour parier et se rincer l’œil sur les guerriers qui se battent à mort dans l’arène illégale de Malevolence. En effet, la misère du ghetto qui s’étend à ses pieds, déborde à l’intérieur des tours, dont les plus proches de la « frontière » n’ont même pas pris la peine d’être terminées. On a bien du mal à le rendre attractif et c’est le terrain de jeu des yakusas et des mexicains qui jouent à se faire la guerre. La police y est débordée et seuls les Spectres arrivent à dépasser en terreur, l’influence des mafias. Car c’est ici que l’immobilier est le plus abordable, quoiqu’offrant le moins de haut de gamme. Tout y est gris, sommaire, baigné dans la misère. Et on préfère ne pas savoir ce qui se trame dans les coins les plus sombres.

Secteur Fortuna

Le biomimétisme gothique s’est développé et a trouvé son apogée à Fortuna, avec de hautes tours sculptées par la légèreté et l’omniprésence de matériaux verriers ou transparents pour faire entrer la lumière au maximum, à tous les niveaux. Certains bâtiments ressembleraient presque à des arbres avec leurs murs de végétation ou leurs jolies terrasses vertes (les plus petites sont bardées d’écrans pour faire croire à un paysage de campagne). L’écologie y a trouvé une place prépondérante avec beaucoup de projets innovants et de créations de start-up green. Ce n’est pas une mouvance très à la mode dans le reste de la ville mais les résultats ont de quoi rendre jaloux d’autres secteurs, de quoi entretenir de nouveaux espoirs sur une possible amélioration de l’état de la planète… La coopération est encouragée et de nombreux citoyens qui habitent à Fortuna aiment s’engager dans l’associatif, si bien que la rupture entre les bas-fonds et les hauts étages est beaucoup moins marqué qu’ailleurs.

Secteur Nebula

En frontière directe avec la nouvelle union soviétique, et séparée de ce voisin imposant par toute une batterie de protections et de fortifications, Nebula est l’un des secteurs les plus défavorisés de Pax-Europa. Pourtant il avait de quoi être attractif, notamment avec ses quartiers dont les étages du milieu sont décernés à des centres commerciaux ouverts à toutes les bourses, mais le flot de nouveaux arrivants slaves a vite instauré un climat de méfiance ou de peur. Entre les tours s’étendent les guerres de gangs mais aussi de gigantesques décharges de ferraille, de silicium usagé ou de cybertech cassées. C’est la loi du plus fort qui règne, dans la rouille et dans les flammes.