Dystopia

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Le contexte« Pax-Europa, ô gigapole européenne, promise à être l’utopie rêvée par nos pères ! Pax-Europa, ô mirage technologique aux tours bondissant vers les nuages, et aux fondations écrasant notre histoire ! Pax-Europa, ô titan bourdonnant de vie et de mort… Tu es l’antre de tous les hommes ivres de liberté, tu es la promesse des espoirs passés, la construction d’un monde meilleur, tu es l’âme de l’humanité, tu es le véritable corps de la Voix. »
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Isaac Maxwell
Isaac Maxwell
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  • Posté Jeu 16 Avr - 22:58

    Message n°284 (1)

C’était un soir de pluie comme il en faisait si peu. Les trombes d’eau dévalaient des parois des tours et, la plupart du temps, elle était captée par un astucieux système de récupération des eaux de pluie, pour être traitée et intégrée au réseau de consommation de la ville. Mais avec cette rare quantité, en cette nuit particulièrement orageuse, où les éclairs qui fendaient le ciel éblouissaient davantage que les écrans publicitaires qui couvraient de nombreuses façades, des torrents chutaient jusqu’aux bas-fonds, rendant les rues boueuses et plus sales encore que d’habitude. La pluie avait surpris tout le monde, ce soir-là, si bien que les étals habituellement ouverts 24 heures sur 24 du bazar des naufragés (il portait bien son nom vu la météo), n’avaient pas été évacués et certains prenaient la flotte.

Isaac observait le ballet de vas et viens des petites gens affolées que leur marchandise ne soit foutue si on la laissait sous un temps pareil. Il sirotait une pinte de bière un peu trop amère, attablé tout seul dans un coin du bar, le nez collé à la vitre qui dégoulinait. La pluie était poussiéreuse, particulièrement sale et une odeur étrange s’en dégageait, très loin de l’odeur d’une pluie d’automne que les écrivains d’autrefois auraient pu décrire. Passant la langue sur ses lèvres pour chasser la mousse restée prisonnière de sa barbe, le phylarque passait pour un habitué morose et solitaire qui fréquentait à l’occasion le bazar. C’était en tout cas ce qu’il voulait faire croire avec une telle couverture, en échangeant du silicium contre des armes, en se faisant accepter comme un marchand de mort qui avait dû tout reprendre de presque rien parce que ses fournisseurs d’autrefois l’avaient lâché en se faisant pincer à la frontière.

Tout cela pour espérer un jour, un accès au cœur du marché noir le mieux protégé de la gigapole. L’armée n’y avait jamais été envoyée, parce qu’on n’aurait alors rien trouvé d’intéressant – et c’était stupide, parce que cela forcerait la Pinskaïa de déménager son quartier des affaires vers un lieu secret. Quant aux agents du renseignement, ils avaient tous fini par se faire pincer à un moment ou un autre. L’avantage d’un phylarque spectre, c’était que son état civil n’existait pas. Il pouvait donc en faire ce qu’il voulait, ou se prendre pour un métèque. Son visage n’était pas associé à sa fonction, ni avec aucun nom. Officiellement, il n’existait pas, sauf pour des algorithmes très spécifiques et gardés à l’abri du public…

Bref, en cette soirée où la nuit était déjà bien avancée, Isaac alliait donc le plaisir du bar et le boulot. Il n’était pas tout seul, des agents déambulaient dans les rues et des snipers quadrillaient la zone, de très haut. Les notifications arrivaient sur son afficheur rétinien. Ce n’était pas la partie la plus passionnante, ni la plus extraordinaire de son boulot, n’empêche qu’il l’appréciait juste parce que personne ne faisait attention à lui. Il avait besoin de n’être personne, sans son masque, et de ne penser à rien tout en étant utile. Deux semaines s’étaient écoulées depuis l’échec de son opération chez Nakao et tout le monde l’avait emmerdé. Les archontes qui avaient failli avoir un arrêt cardiaque en apprenant l’étendue des dégâts, et Nakao qui voulait un rapport précis. Il avait rassuré les premiers et envoyé chier les seconds en leur disant qu’ils n’avaient qu’à mieux faire leur boulot.

Il reposa sa pinte en apercevant au dehors, une tête connue de la Pinskaïa. L’homme avait l’air passablement agacé ; il se tourna à moitié et quatre hommes de main déboulèrent pour le suivre. Ils étaient censés surveiller l’entrée du marché noir, du moins sa première strate. L’occasion rêvée pour y envoyer quelqu’un. Un agent passa devant la vitrine et s’engouffra dans la brèche. Mission accomplie. Le renseignement prenait le relais à l’intérieur. Le phylarque déconnecta, sauf avec les tireurs d’élite qui étaient là pour la protection des leurs. Il termina sa bière et sortit, suivant à bonne distance les hommes du Colonel. C’était bizarre, d’autres s’étaient joints au petit groupe, c’était inhabituel. Il se passait donc quelque chose d’anormal, et Isaac voulait savoir quoi. Avec les ruskovs, toute information était utile. Il continua donc la filature et quelle ne fut donc pas sa surprise quand ils approchèrent d’un petit entrepôt à l’abandon, où patientait une petite file de gens en tous genres mais qui avaient tous des prothèses de toutes sortes.

Il bifurqua à un angle pour ne pas être vu et marmonna : « Cyclope 1, besoin d’une reconnaissance. Ça semble suspect là-dedans. » Le temps qu’on le localise et qu’on envoie un drone d’infiltration (qui passait pour un drone livreur), Cyclope 1 avait le temps de se trouver un point d’observation plus confortable. Cependant, le groupe de gros bras de la Pinskaïa avait également eu le temps d’entrer dans le vieux bâtiment. Soudain, une image de l’intérieur lui parvient. On voyait bien les slaves, ainsi qu’une silhouette de dos, cheveux noués négligemment sous un couvre-chef, qu’il ne reconnut pas. L’image bougea, c’était une prise de vue depuis la lunette du tireur. Une vive discussion semblait animer l’endroit. Le phylarque s’aperçut qu’il y avait là des tables d’opération de fortune, et des gens assis dessus, attendant sûrement qu’on les soigne. Autant de témoins que de gêneurs.

Tout un coup, la détonation d’un coup de feu fendit l’air et sur l’image, avec une demi-seconde de retard, il voyait un russe faire sauter la tête d’un patient. « Ça sent le roussi, Delta. », grésilla la voix de Cyclope dans son oreille. « Qu’est-ce qu’on fait ? » Que faire ? D’ordinaire les règlements de comptes se faisaient entre mafieux, et on évitait les dommages collatéraux même s’il y en avait. Là, on aurait dit que la Pinskaïa comptait bien faire le ménage, en incluant les habitants et des citoyens dedans. « On intervient. », marmonna Isaac comme si c’était l’évidence même. « Attendez mon signal ! » Il trouva l’itinéraire le plus simple pour entrer dans l’entrepôt sans passer la sentinelle qui était restée devant la porte principale. Un autre coup de feu retentit alors qu’il gagnait une ouverture à la porte disparue depuis longtemps, sur le côté. Il y eut des cris, de la panique, des ordres en russe et des vociférations. Il dégaina son semi-automatique qu’il cachait sous son blouson de lascar, traversa un couloir et se cacha dans l’ombre pour observer ce qui se passait dans la grande salle. Et là, surprise !

« Dyvan ?! », murmura-t-il entre ses dents. Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? Et menacée d’un flingue en plus ! C’était réservé pour lui, ça, normalement ! Elle semblait avoir une discussion animée avec le meneur du groupe de la pègre, qui se solda en violent coup de crosse dans sa tempe. Son sang ne fit qu’un tour et il ne chercha même pas à comprendre, ni à attendre ce que réservait la suite. « Go. » Il leva son arme, sortit de sa cachète, et tandis que deux tirs presque simultanés descendaient chacun un type, il visa le chef de la bande et tira deux fois. Sa tête explosa. Et le chaos de la fusillade déferla. Les mafieux étaient encore une dizaine et Isaac courut à travers la salle, jusqu’à une armoire métallique renversée qui servait de bureau, et gueula à l’attention de la jeune femme qui n’en était pas très loin : « Planquez-vous ! »

Il eut le temps d’abattre un autre homme et d’en handicaper un second d’une balle dans le genou. Juste à temps, il glissa jusqu’à l’abri de fortune, avant qu’une rafale ne lui siffle aux oreilles, en espérant y rejoindre la jeune femme. Les criminels avaient réussi à se mettre à couvert des snipers – BAM ! un type tomba –, ou presque.
Dyvan Welch
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  • Posté Jeu 16 Avr - 23:25

    Message n°285 (2)

Elle se souvenait encore, quand elle avait trouvé ce vieux manteau dans une boîte qui contenait les affaires de Dérellion. D'un, impeccable, et surtout beaucoup trop grand pour elle, assez  pour laisser imaginer la carrure impressionnante de son père. Tout comme cette montre trop grand qu'elle gardait toujours au poignet ou ces chemisiers d'homme dont elle ne se séparait jamais, Dyvan vivait avec son ce qui restait de son père, chaque jour. Le Doc, elle lui avait donné vie en son nom, pour ce qu'il avait voulu pour Pax-Europa et qui l'avait conduit à la mort.

« Alors Doc, on fait quoi ? Parce que le chef il est vraiment pas très content là, c'est pas qu'on manque de compassion, v'voyez ? C'est juste, bah ça nuit au business. »

Lâche l'homme avec un accent prononcé, l'arme pointé vers la femme au visage caché sous une capuche. Il n'y avait que ses patient, ici dans cet hôpital de fortune, qui connaissait son visage et encore, approximativement puisqu'en plus de la capuche, la moitié de celui-ci était caché sous un masque tout aussi noir, assez épais pour filtrer l'air comme très peu on en voyait ici, dans les bas-fonds.

« Alors à quoi on a à faire, hm ?  Je paris sur un maigrelet qui a que la peau sur les os ! »
« Et moi j'dis qu'il faut vérifier nous-même... »

L'homme tend une main, tirant la capuche en arrière, laissant une cascade de cheveux argenté tombé sur les épaules du Doc alors qu'il venait arraché son masque d'un geste brutale, la faisant grimacer de douleur.

« AHAHAHAHA qui l'eu cru, hey les gars regardez ça ! Le doc c'est rien qu'une petite putain toute grisonnante comme une souris ! »


Les rires s'élève mais chez Dyvan la seule chose qui résonne à ses oreilles c'est le bruit de son propre sang qui pulse sous la panique. La Pinskaïa, ce n'était pas des tendres et cela faisait un moment que ses actes commençaient à les titiller méchamment, elle savait que ce jour arriverait... Mais peut-être pas aussi vite. A dire pour l'heure, c'est pas tant pour sa vie qu'elle a peur mais pour celle des patients à l’entrepôt dont la vie ne représente rien piour les mafieux, ni qui que ce soit d'autre.

« C'est drôle sa gueule me dit quelque chose... Hey, ça vous dit rien à vous ? »
« Si... Si, tu sais ce mec là, y a un peu plus de trente ans, celui qui a fini explosé je sais plus pour j'sais plus quoi... »
« Ouais c'est ça ! Lui là, c'était quoi son nom déjà ? »
« Qu'est-ce que j'en ai à foutre, c'était y a trente ans, m'emmerde pas avec tes.... »

Il ne fini pas sa phrase que sa tête explose sous l'impacte d'un projectile, envoyant sang et cervelle éclabousser Dyvan pour un cri de panique en se détournant, levant les mains pour se protéger. C'était dégoutant et être soumis à la vision d'une mort aussi violente était forcément traumatisant. Mais comme si tout cela ressemblait à un mauvais rêve ou à un énorme blague malsaine, voilà que la personne qui s'approche d'elle, beuglant son nom n'est ni plus ni moins que son phylarque, Isaac Maxwell.

« Phy...Phyl....arque... ? »

Mais qu'est-ce qu'il foutait là bordel de dieu?! Pas le temps de poser la question, c'est une avalanche de tir, de coups, et surtout de mort. On entends la panique parmi les malades, les gens qui s'enfuit dans tout les sens hors de l'entrepôt dans l'espoir d'avoir à garder la vie sauve à défaut de recevoir les soins qu'ils attendaient, pour certains, depuis des heures déjà. Tout ce que Dyvan entend à présent c'est un sifflement assourdissant, comme si son sang bouillonnait en elle, son cœur perdait carrément les pédales. Elle regardait Isaac, voyait ses lèvres bouger mais ne comprenait rien de ce qu'il racontait, jusqu'à ce qu'il ne la tire derrière une armoire.

« Mes patients, ils vont tuer mes patients!!!! »

Elle gémit, hurla en plaquant ses mains sur ses oreilles. Et cette fichu odeur de sang, ça lui collait à la peau, c'était répugnant. Dyvan avait beau avoir son caractère, ce genre de situation n'était pas faite pour elle si bien qu'un sanglot lui échappa alors qu'elle se roula en boule derrière l'abri, se calant contre le phylarque en tremblant.

« je vous en prie, faites que ça s'arrête ! »
Isaac Maxwell
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  • Posté Ven 17 Avr - 0:40

    Message n°286 (3)

Le phylarque ne s’attarda guère sur la surprise de Dyvan de le voir, ni sur ses propres questions quant à sa présence ici. Ce n’était vraiment pas le moment, au milieu des balles. Il reprit son souffle une fois derrière l’abri de fortune. Ils n’étaient pas sauvés toutefois, car le métal, criblé d’impacts de plus en plus nombreux, finirait en passoire et eux avec. Mais à l’évidence, même le simple fait de se mettre à couvert était hors de portée de la jeune femme en état de choc. Le phylarque grogna, se tourna pour évaluer rapidement la situation avant qu’une nouvelle salve lui frôle les cheveux. C’était pas le moment d’être choqué, c’était le moment de survivre, c’était dingue comme les priorités des gens laissaient à désirer en situation extrême !

Oui, oui, les patients… Il était là pour ça, à la base. La majorité avait eu la présence d’esprit d’aller se cacher, parfois à des endroits insolites, mais c’était mieux que rester planter au milieu. « J’y travaille… », ronchonna-t-il en évaluant la situation grâce aux données de Cyclope 1. A droite et à gauche, des civils s’entassaient derrière des consoles, de vieux bureaux, des armoires ou des lits. Ceux qui auraient le plus de facilités à sortir étaient ceux à sa droite. Ils étaient non loin de l’entrée par où il était passé. Encore fallait-il leur laisser l’occasion de filer. « Tenez-moi ça. », dit-il à Dyvan en lui fourrant son arme dans les mains. De la poche intérieure de son blouson, il sortit trois petites sphères métalliques, qu’il activa une à une avant de les envoyer rouler sur le sol en direction des mafieux. De son autre main, il avait déjà sorti un filtre respiratoire pour le plaquer sur la bouche et le nez de la jeune femme, avant de reprendre son pistolet. Les sphères émirent un sifflement inquiétant et soudain, une fumée s’en échappa dans une zone de trois mètres de diamètre. On entendit les cris affolés des hommes de la Pinskaïa puis leurs suffocations.

Mais Isaac n’attendit pas pour sortir de sa cachète et embarquer les patients cachés à sa droite jusqu’à la sortie, en couvrant leur fuite. Ceux à leur gauche eurent le temps de se déplacer aussi jusqu’à de nouvelles cachettes mais la fumée se dissipa. Trois types étaient par terre, pris de convulsions à cause du gaz neurotoxique. Ils n’avaient pas eu le temps de se protéger (ou n’avaient pas l’équipement pour). De nouveaux tirs balayèrent les lieux, mais heureusement, les Cyclopes avaient eu le temps de se déplacer pour tourner autour du bâtiment et trouver un meilleur angle de tir. Deux nouveaux morts semèrent la pagaille dans les rangs de la pègre. Il en restait quatre. Sauf que le phylarque n’en repéra que trois. Et il était hors de question de laisser qui que ce soit s’échapper de là !

Plaqué contre un mur, il profita d’une accalmie pour blesser un type à l’épaule. Un sniper en abattit encore un autre, et un tir fit exploser une vitre en hauteur. Le phylarque en profita alors pour vider tout son chargeur et donner l’occasion aux derniers patients qui restaient, de le rejoindre puis de fuir cet endroit. Et que foutait Dyvan ?! Elle n’avait pas suivi le mouvement ou quoi ? « Lâche ton arme, connard, ou ta chérie j’l’égorge comme un porcelet ! » Ah, voilà qui répondait à sa question… de toute façon, son flingue était déchargé, et en dehors de son propre couteau militaire, il commençait à être un peu à cours de solutions. Il releva les yeux vers le mafieux qui enserrait les poignets de la jeune femme et menaçait sa jolie gorge. Le deuxième survivant restant s’approcha de lui, alors il jeta son arme à terre et leva les mains. Avec prudence, le phylarque se déplaça de côté, faisant face aux deux mafieux. Cyclope avait besoin d’un meilleur angle, si possible sans la tête de Dyvan devant… « C’est pas un peu débile, tout ce monde juste pour une pauvre nana ? », le provoqua-t-il pour attirer son attention.

Isaac commençait à perdre espoir. Mais Cyclope fut son petit miracle et trouva une solution tout aussi recevable : il n’abattit pas l’homme qui avait pris la jeune femme en otage ; en revanche il tira sur sa main qui tenait la lame, la seule partie de son corps qui était assez éloignée de Dyvan, et pas planqué derrière. A cette détonation, Isaac profita de la surprise du second pour dégainer son couteau et lui sauter dessus pour le planter à plusieurs reprises, avant d’aller s’occuper du nouveau manchot qui geignait comme un pourceau. Ça y est, c’était terminé. Du sang coulait de la lame jusqu’à ses doigts mais il n’y fit pas attention quand il rattrapa la jeune femme. Vérifiant d’abord qu’elle n’avait aucune blessure grave, le phylarque la prit ensuite contre lui pour lui cacher la vue de la fusillade. « Ça va aller, c’est fini… »
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  • Posté Ven 17 Avr - 0:58

    Message n°287 (4)

Est-ce que c'était la guerre ? Non, juste la merde. Mais cela ne valait guère mieux vu le nombre de vie en jeu. Dyvan se retrouva malgré elle avec une arme en main, l'observant sous toutes les coutures pendant que son compagnon s'amusait à envoyant des bouboules fumigène. Bref, rien à voir avec celle qu'elle mettait dans son bain pour faire de la couleur et de bonnes odeurs... Quoi ? Ne rigolez pas, je vous prie ! Vous savez toutes les conneries qui peuvent passer dans la tête d'une personne en état de détresse ? On appelle ça le choc et croyez le où non, ça ne se résume pas à rester figé comme un piquet. Bon, cela dit il fallait admettre que Dyvan peinait à mettre un pied devant l’autre et à retrouver sa concentration... Résultat, pendant que Isaac était occuper à faire vivre un enfer à la Pinskaïa, elle se retrouva tirer en arrière, une lame sous la gorge.

« Virez vos sales pattes de moi ! Ce n'est pas hygiénique ! C'EST PAS HYGIENIQUE PUTAIN !!!! »

Un sanglot pathétique lui échappa alors qu'elle détourne le visage et tape du pied sur le sol. Rien que l'odeur de cet homme lui donnait la nausée. Un mélange âcre de sang, de ferraille et de sueur. Un haut de cœur la prend alors que Isaac fait un nouveau carnage pour la libérer de son agresseur dont le sang l'éclabousse à nouveau avant qu'elle ne puisse se réfugier dans les bras du phylarque. Oh comme elle aurait aimer se satisfaire de se contacte, d'autant qu'il était difficile de mettre de côté la complicité qu'ils avaient noués deux semaines plutôt mais au lieu de cela, son estomac se contracte et alors qu'elle se recule d'un pas, la voilà qui déverse un jet de bile... sur les chaussures d'Isaac.

« C'est pas.... hygiénique.... »

Se met-elle à pleurer avant de tituber jusqu'à lui de nouveau, malgré le fait qu'elle venait de vomir sur ses bottes. Entre les cadavres, les coups de feu, le sang, les tripes et maintenant le vomit... On suppose que plus personne n'était à ça prêt de toute façon. Sauf que voilà, il y avait toujours une couille dans le pâté et Dyvan ayant hérité de la poisse légendaire de sa mère, ne pouvait pas partir sans un dernier petit cadeau. Alors qu'elle se libère des bras de son comparse, reprenant son souffle, un ultime coup de feu se fait entendre, résonnant dans le hangar. Un sursaut et la femme se fige, yeux dans les yeux avec Isaac. La douleur l'avait transpercée avec force alors qu'un déjanté de la Pinskaïa s'était planqué, attendant le bon moment pour nuire à sa proie. La balle s'était logée dans le dos de la jeune femme qui crache un filet de sang avant de s'écrouler contre Isaac. La balle, toujours à sa place, venait de se loger non loin d'un rein.

« Is...aac... »

La dernière chose qu'elle vit, c'était le visage de son bienfaiteur au dessus du sien avant d'être engloutit par les ténèbres.
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  • Posté Ven 17 Avr - 23:33

    Message n°298 (5)

C’est pas hygiénique ? Si l’instant n’avait été si tendu et dangereux, le phylarque aurait perdu son sérieux et éclaté de rire. Mais cette envie passa bien vite, non seulement du fait de sa concentration sur l’instant présent et la nécessité de survivre, mais surtout parce que la jeune femme… dégobilla sur ses bottes. Fait chier… Ça en effet, ce n’était pas hygiénique. C’était même assez emmerdant pour tous les soldats, qui se faisaient tous bien chier à cirer leurs pompes. Il étouffa un grognement passablement contrarié en essuyant ses chaussures aux vêtements d’un cadavre. Celui-ci avait dû attendre la mort pour pouvoir se montrer utile.

« C’est pas grave… ils vous toucheront plus. », marmonna-t-il en lui caressant doucement le bras. Le phylarque leva les yeux au ciel, le cœur battant, encore dans l’action. Son sang cognait à ses tempes avec l’intime conviction que quelque chose lui avait échappé. Et lorsqu’il s’en rendit compte, c’était déjà trop tard : son implant l’avertit sur sa vision à réalité augmentée et son regard se posa effectivement sur la silhouette qui avait jailli de nulle part, mais il était déjà trop tard. L’homme venait de tirer sur Dyvan. La réaction ne se fit pas attendre : le spectre lança son poignard et aussitôt ramassa une arme qui trainait d’une main, pour être certain de l’achever, la jeune femme dans son bras libre. Posant un genou à terre, il la maintint contre lui, regarda par-dessus sa frêle épaule pour juger de la blessure, tandis que sa cervelle réfléchissait à toute vitesse. « Et merde… merde-merde-merde MERDE ! Dyvan ! Dyvan ! »

Quel pétrin ! Et quel idiot d’en avoir oublié un ! Il devait trouver un moyen de la sauver, bon sang. Mais comment regagner un hôpital correct depuis ce trou à rats ! Mais d’ailleurs s’il l’emmenait dans un hôpital, on risquait de poser des questions à la jeune femme, et cela lui attirerait sans doutes des ennuis. Sans parler du fait que faire intervenir un hélicoptère ici flinguerait d’un coup les couvertures des agents de l’Etat les plus proches, et surtout la sienne. Quel merdier ! Isaac jura. Il ne restait qu’une solution. Il tapota son poignet, d’où un hologramme de la taille d’une tablette s’afficha, et il pianota très rapidement la commande d’appel de sa motojet garée dans une ruelle non loin de là, avant de plaquer trois doigts sur la plaie de Dyvan pour ralentir l’hémorragie. Il sortit un foulard de la poche de son pantalon, releva le haut de la jeune femme inconsciente, et le lui noua en guise de bandage sommaire, en essayant de ne pas lui couper le souffle au passage.

Le véhicule volant arriva à toute vitesse et s’arrêta à un mètre du phylarque, dans un nuage de poussière. Il emporta Dyvan avec lui, s’installa comme il put pour qu’elle soit le moins ballotée possible et démarra en trombe. Sa destination n’était pas très éloignée, contrairement à Central Point. Et il refusa de se poser la moindre question que ce soit sur le trajet, qui le mena quelques étages plus haut. Par chance, le balcon suspendu était juste assez grand pour la motojet. Au vu de l’urgence, Isaac ne se gêna pas à frapper à la vitre comme un cinglé. « Je sais qu’t’es là, 165, ouvre bordel ! »

La porte vitrée s’ouvrit et laissa passer un visage aussi blasé que déconfit et le phylarque ne doutait pas qu’un flingue pointé sur lui derrière le rideau était en train de l’accueillir. « 303 ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? » Ah, bonne question… « Une urgence et une question de vie ou de mort. J’ai besoin de toi. », répondit Isaac en désignant l’ingénieure. Son interlocuteur écarquilla les yeux mais ne posa pas de questions et ouvrit la porte en grand. Avec son flingue à la main. Ils se retrouvèrent dans un salon un peu exigu et 165 balaya tout en travers de sa table à manger et y déposa un drap propre. « Pose-la ici. », dit-il calmement en allant chercher son matériel.

165 était un spectre des plus particuliers. Du dortoir voisin d’Isaac pendant l’Internat, un peu plus âgé que lui, ils avaient néanmoins suivi les mêmes cours, pris les mêmes repas et parfois partagé les mêmes punitions. Mais 165 avait vite révélé des talents particuliers en matière de soins (tous recevaient une formation pour les premiers secours mais certains étaient aptes à aller plus loin en la matière). Dans la Légion, il était vite devenu célèbre pour ses talents de rafistoleur avec quasi rien en matériel, si bien qu’il avait fini par devenir un chirurgien en réparant les spectres. On lui faisait davantage confiance à lui qu’à n’importe quel autre médecin agréé et bardé de diplômes à la con. Parce que ce mec, il avait gagné ses lettres d’or sur le terrain, en réparant du sale, du très sale, dans une urgence absolue et des conditions dégueulasses.

Alors, dans ce salon propre, c’était encore mieux que l’hôpital le plus high tech de la ville. Pas besoin de machines débilitantes, le matériel le plus basique ferait merveille : il surveillait les constantes de Dyvan depuis une montre connectée qu’il lui passa au poignet et dont les informations s’affichaient sur son implant rétinien. Quant à l’opération elle-même, le phylarque le laissa faire et lui donna un coup de main quand on le lui demandait. Pas un mot, pas une question. Cela attendrait que la jeune femme soit stabilisée. « Ta poulette a eu de la chance, c’était pas passé loin du rein, ni de l’artère rénale. Mais sa constitution est loin d’être comme la nôtre. Il va lui falloir du repos. Beaucoup de repos. » Isaac haussa les épaules : ce n’était pas à lui qu’il fallait le dire. 165 continua, à présent qu’ils étaient libres de parler et au passage, de prendre une bière ensemble, en attendant le réveil de Dyvan : « D’ailleurs, comment tu l’as dégotée celle-là ? Est-ce qu’elle est… » Enceinte ? « Rien de tout ça, c’est ma responsable de prothèses. Le pourquoi du comment est un peu compliqué, moins t’en sauras et moins t’auras d’emmerdes. Elle a eu la bonne idée de faire chier la Pinskaïa, voilà tout. » Le spectre chirurgien siffla en silence : « Alors ça, c’est pas très futé… » Isaac confirma en levant les yeux au ciel, puis s’installa dans le canapé en face pour attendre plus confortablement, tout en échangeant quelques nouvelles et des banalités avec 165. Il avait l’impression d’être au bercail. Ça faisait du bien.
Dyvan Welch
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  • Posté Sam 18 Avr - 11:40

    Message n°305 (6)

La voix paniqué du phylarque semblait n'être qu'un écho lointain. Comme un murmure, tout ce qu'elle ressentait, c'était cette sensation de vide, presque de soulagement à ne rien voir, plus rien entendre, plus rien ressentir. Ce vide avait quelque chose d'apaisant même pour rien au monde elle n'aurait voulu quitter l'ombre du phylarque. Quelle idée aussi, avait-elle eu, de s'éprendre d'un phylarque de la légion des spectres... Elle aurait pu se contenter de n’importe qui, avoir n'importe qui... Mais il avait fallu que ce soit lui. Allez savoir pourquoi c'était auprès de cet abruti qu'elle se sentait bien et en sécurité alors qu'il avait sans doute arraché plus de vie que n'importe qui d'autre à Pax-Europa. C'était franchement le comble de l'ironie et au finale, Dyvan se disait en son fort intérieur qu'elle était aussi poissarde que sa mère, en terme d'amour. Et puis les Welch était une lignée maudite de toute façon, sujet aux drames, souvent les victimes de meurtres ou parfois pire. Les seul qui semblaient y échapper étaient ceux comme Vlad, qui trempaient dans les magouilles jusqu'au cou, les rusés, les trompe-la-mort. Mais les bon, eux, finissait toujours dans le sang et les larmes. Et si elle mourrait, là, maintenant ? Qu’adviendrait-il de Sophia ? Aussi sévère pouvait être sa mère, Dyvan savait que perdre sa fille de façon aussi tragique la détruirait probablement, surtout qu'elle n'avait jamais totalement été remise de la mort de Dérellion. Bref, c'est fou tout ce à quoi le cerveau pensait, quand on était au portes de la mort...

Alors quand la réalité la rappelle, la force à émerger et que la lumière vient éblouir son regard, la scientifique fronce les sourcils. Ni il ny avait ni dieu ni maître, pas de notion de paradis, ni même d'enfer. Alors d'où venait cette foutue lumière ? Ses paupières peine à s'ouvrir, son regard irréel prenant de l’ampleur sous cette lumière clair alors qu'un visage lui apparaît.

« Phylarque.... ? »

Murmure t-elle à voix basse. Mais bon, ce n'est pas son héro, c'est un parfait inconnu au trait exotique, la quarantaine sans doute et qui semble un poil moins sévère que la majorité des militaires qu'elle côtoie. Pendant un instant, la jeune femme reste là, allongée sur la table, le torse bandé, la poitrine compressée qui lui donne presque du mal à respirer.

« Vous êtes qui vous, espèce de bipède nodocéphale... ? »

Même après avoir échapper à la mort, elle se montrait toujours aussi charmante. La femme déglutit, elle avait la bouche sèche, le corps entier était engourdit, comme si chacun de ses muscles étaient devenue du coton. La bonne nouvelle, c'est qu'elle n'avait pas mal. Pas vraiment, sans doute parce que son cerveau avait encore du mal à émerger et qu'elle était trop faible pour faire quoi que ce soit. Malgré tout, elle semblait avoir garder un semblant de combativé même si celle-ci était digne d'une larve en fin de vie.

« Où est Isaac.... ? Je vous jure que ... si vous lui avez fait quoi que ce soit, sale coprolithe, je vous tue... je vous tue... »

Geint Dyvan en tentant de se redresser, levant une main pour mettre un coup moue et sans violence au pauvre spectre qui venait de lui sauver la vie. Même dans le pâté, elle essayait de se montrer combative, encore.

« Viens te battre, Pinskaïen de mes deux ! Tu vas... voir... je vais te …. »

Elle le frappe à nouveau du bout de ses jointures avec une tel lenteur que s'en est désespérant. Autant dire que sa force se résumait à zéro.

« Sale russe... rendez-moi mon phylarque... »
Isaac Maxwell
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  • Posté Sam 18 Avr - 14:19

    Message n°306 (7)

Ils étaient en train de causer souvenirs de missions quand la demoiselle s’éveilla. 165 ne lui avait administré aucun sédatif, aucun médicament contre la douleur, et pourtant on aurait dit qu’elle venait d’émerger d’une grosse dose de morphine. Alors, quand elle s’adressa au spectre chirurgien comme au dernier des vers de terre, Isaac ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir particulièrement blasé. Son ami, en revanche, sembla ne pas en prendre ombrage ; il était vrai que la Légion essuyait de nombreuses insultes lors de ses interventions. Alors l’homme éclata simplement de rire, se moquant à la fois des insultes alambiquées mais aussi de Dyvan qui se tournait toute seule en ridicule. « Tu m’avais pas dit que c’était une comique, 303 ! » Le phylarque haussa un sourcil, leva les yeux au ciel et rétorqua : « Et le plus drôle c’est qu’elle n’a aucun sens de l’humour. » « Hahaha ! »

165 n’eut aucun effort à fournir pour esquiver cette tortue au bout de sa vie. Et comme tout spectre, s’il l’avait voulu, il aurait pu l’achever du plat de la main. Mais il venait de la sauver, ç’aurait été dommage d’avoir gaspillé son boulot pour si peu. Les menaces fusèrent, aussi dérisoires qu’elles étaient réalistes. « Et bah, j’ai hâte de voir ça. », commenta 165 en ricanant, et Isaac ne répondit rien, commençant à perdre patience. « Alors, j’ai l’habitude qu’on m’appelle sale Reubeu, mais sale Russe alors ça, c’est une première. Tu es sûr qu’elle ne s’est pas pris une balle dans la cervelle aussi ? », lança le chirurgien à Isaac qui finit par se lever du canapé. « Nan, ça c’est normal. Elle est pas toujours très futée et parfois je me demande si elle ne bigle pas un peu. »

Il s’approcha de la table, tendit sa bouteille de bière à son ami et inspira par les narines. C’était plutôt mauvais signe, comme en attestait la suite : il s’empara des poignets de la jeune femme pour les reposer sur la table, parce qu’à force de gesticuler bêtement elle allait gâcher un travail d’artiste. « Putain, ÇA SUFFIT ! Taisez-vous et cessez d’emmerder le mec qui vous a sauvé les miches ! » Il l’aurait bien giflée pour la réveiller et lui remettre les idées en place, mais il lui aurait dévissé la tête, et ce n’était pas l’effet recherché. Même si ça aurait sans doutes soulagé un tas de monde dans la gigapole. Le phylarque expira longuement comme pour essayer de ne pas gueuler tout le ressentiment qu’il gardait au fond de ses tripes depuis quelques heures.

« Et arrêtez de m’appeler Phylarque à tout bout de champ, c’est confidentiel, vous pigez ce mot ? Con-fi-den-tiel ! Merde ! » Il n’était phylarque que lorsqu’il mettait son masque, et les seuls à pouvoir associer Phylarque Delta à son visage, c’était les spectres bien sûr, l’équipe restreinte de Dyvan et Geralt, et évidemment les archontes, ses collègues et le plus haut gradé des renseignements. Personne d’autre ne devait savoir, jamais. Un phylarque identifié était un phylarque mort. Ce n’était pas pour rien que leur visage était caché : c’était certes un symbole mais ça leur permettait aussi d’éviter de devenir des cibles ambulantes dans leur vie quotidienne. Ils avaient eu du bol que ce vieil entrepôt n’était pas surveillé par un drone de la mafia, et qu’on les avait tous éliminés.

165 posa une main rassurante et ferme sur l’épaule d’Isaac, qui foudroyait Dyvan d’un regard noir. Le chirurgien était le mieux placé pour mettre les choses au clair sur l’état de sa patiente imprévue : « Vous avez été gravement blessée et vous avez de la chance d’être encore là. En outre, vous avez perdu une grande quantité de sang, et ni 303 ni moi ne sommes donneurs universels donc… vous allez devoir minimiser au maximum vos mouvements, vos noms d’oiseaux et garder votre calme pendant plusieurs jours, le temps que votre organisme fasse son travail. Ah, et… mes ancêtres sont perses, pas russes. » Lui était arrivé plus tard à l’Internat, juste à la limite d’âge, et rien n’avait pu effacer ses quelques souvenirs de son enfance, de l’idiome de ses parents et certaines de leurs traditions ancestrales. Il se souvenait encore de ses trois frères ainés qui avaient été tués sous ses yeux et de sa petite sœur qu’on avait emmenée avec lui, et qu’on avait ensuite séparés pour la vie, ignorant si elle était toujours vivante ou pas. Il n’avait jamais voulu savoir. Tel était le sort des spectres.

Le chirurgien s’éloigna quelques secondes pour apporter de l’eau et des biscuits nutritifs, le genre à pouvoir booster un spectre. Il y en avait de différentes sortes, noisettes, chocolat, fruits rouges, et bien d’autres. C’était un peu la surprise comme les dragées de Bertie Crochue. « Mangez. Vu votre état, il n’y a que ça qui vous remettra sur pieds. » Isaac la relâcha doucement, tandis que son ami lui tapotait l’épaule en lui faisant signe de le suivre. Évidemment, il avait déboulé comme ça sans prévenir, c’était légitime pour 165 de savoir s’il risquait sa carrière ou pas. Le phylarque le suivit dans sa chambre, ferma la porte et affronta les questions du chirurgien en croisant les bras. « Bon sang, 303, j’espère que ce n’est rien de ce que je crois et que tu ne m’as pas embarqué dans un paquet d’emmerdes ! Qu’est-ce que t’as encore fait ? » Le encore voulait tout dire de ce qui les liait. Mais il secoua doucement la tête pour le rassurer.

« Je voulais pas lui attirer d’emmerdes à elle. Tu sais comment ils sont à l’hôpital… ils veulent tout savoir de ce qui t’est arrivé, et pour le coup, une scientifique patricienne qui s’amuse à réparer des mecs dans les bas-fonds, ça risquait pas de passer. » Le spectre le fixa pendant plusieurs instants, les yeux réduits à deux fentes scrutatrices. « Et le rapport avec les russes ? » Isaac haussa les épaules. « Elle était sur leur territoire bien sûr. Tu sais comment ils sont avec ceux qui font de la charité, et surtout ceux qui leur piquent des clients. » 165 hocha la tête, songeur. « Ouais, c’est sûr, ça risquait pas de passer, doublement. C’est le genre de truc qui perturbe notre travail. » Par notre, il incluait non seulement les spectres, mais aussi les militaires et surtout les services secrets. La Pinskaïa était devenue une adversaire de taille et le moindre grain de sable dans les opérations en cours pour réduire à néant l’influence et la dangerosité de cette mafia serait… vivement châtié, parce que ça mettait juste tout le monde en danger. L’intervention du phylarque ferait monter d’un cran l’agressivité des russes, mais s’il n’avait rien fait, si Pax avait découvert qu’une patricienne avait été torturée puis froidement assassinée dans les bas-fonds, cela aurait été une véritable déclaration de guerre. « Elle marche sur des braises, cette nana. Je sais pas si j’aime ça ou si je ferais pas mieux de la pousser de mon balcon. », commenta le chirurgien. « Je te l’ai dit : elle est pas futée. C’est clair que c’est pas avec des gens pareils qu’on sauve le monde. », marmonna Isaac.
Dyvan Welch
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  • Posté Sam 18 Avr - 19:37

    Message n°308 (8)

L'échange entre les deux hommes laisse Dyvan pantoise un instant, juste le temps que l'information monte au cerveau. Elle éprouve une vague de soulagement en voyant Isaac s’approcher, vivant et en excellente santé... Jusqu'à ce qu'il ne la saisisse par les poignets et ne lui râle dessus comme un bœuf pour la faire taire. Dyvan sursaute, déclenchant une vague de douleur dans son dos et détourne le visage en grimaçant. Monsieur propre avait une haleine de bière et ça, ce n'était pas très agréable au réveil.

« Arrêtez de me crier dessus ! J'ai cru que vous étiez mort espèce de gros naze insensible !!! »

S'énerve t-elle, semblant retrouver peu à peu ses esprits. La jeune femme fronce les sourcils, son regard s'embrumant de larme qui là encore, se refuse à couler, comme toujours. Elle n'arrivait pas à se laisser aller, ça en devenait énervant autant qu'inquiétant. Après tout, qui ici l'aurait jugé de verser une larme ou deux par peur d'avoir perdu quelqu'un ? Sans doute les deux, en réalité, parce qu'ils étaient des spectres et que leur notion de l'amour était complètement biaisé pour ne pas dire inexistante. Sa poitrine se soulève et s'abaisse rapidement en rythme avec son souffle difficile alors qu'elle se refuse à le regarder dans les yeux. Peur de craquer ? Non, rancunière qui n'appréciait pas de se faire hurler dessus. Fort heureusement, l'autre homme inconnu au bataillon était plus doux, plus calme et indéniablement plus serein alors qu'il ordonne à Dyvan de reprendre des forces. Non sans un lourd effort -très douloureux-, elle roule sur le côté avant de pousser ses bras pour se redresser et s'asseoir. Un vertige la prend, le froid la saisit. Oui, elle avait dû perdre beaucoup de sang, une chance qu'elle soit encore envie. Elle ignorait si c'était dû au bon soin de son hôte ou bien à sa volonté de vivre et de ne pas laisser Sophia vivre le reste de ses jours avec son chagrin.

« Merci... »

Murmure la patricienne en prenant l'eau et la barre nutritive aux fruits rouge. Elle observe la chose sous tous les angles, l'air boudeur alors que sa maigreur ressort particulièrement. Assise et le buste couvert d'un bandage, on peut voir aisément l'effet des la malnutrition qu'elle s'impose, ses os sont saillants et ses membres fins au point qu'on pourrait les briser contre des brindilles. Elle passe sa langue sur ses lèvres pâles et sèche et commence par boire son verre d'eau d'une traite, s'hydratant rapidement avant de toiser les deux hommes et de lâcher d'un ton froid, de but en blanc.

« Je vous entends, hein. »

Pas futée ? Et lui alors, il se prenait pour un génie peut-être ? Malgré son attirance, Dyvan le toise férocement, n'appréciant guère s'insulte et d'un geste colérique quoi que toujours aussi moue, elle balance la barre nutritive droit sur lui. Sans succès.

« Ouais bah en attendant si on attendant après les spectres pour le sauver le monde, aurait tous le temps de crever ! Parce qu'en terme de compassion, on peut pas dire que vous briller dans le domaine ! Ah ça pour rouler des mécaniques, vous êtes les premiers mais pour donner de l'importance aux vies des autres, bizarrement y a plus personnes ! » Beugle t-elle, sifflant de colère alors que ses yeux se font plus assassin que jamais. « Comment vous m'avez désigner, déjà ? Ah oui, une utopiste sans ambition. Allez donc vous faire foutre ! »

Le silence retombe alors que Dyvan détourne le regard, cherchant son manteau du regard avant de le trouver non loin, posé sur le canapé. La balle avait fait un sacré trou dans le tissus et ce n'était rien comparé au sang qui l'avait imbibé.

« Et en plus mon manteau est fichu !!! »

Gémit-elle en se désignant de la main. La tristesse voile son regard avant qu'elle secoue la tête, baissant le visage pour l'enfouir contre sa main tremblante.  Isaac avait raison, elle était stupide, elle avait joué au bon docteur un temps en sachant très bien que les choses ne pourraient pas duré. Car si cela n'avait pas été les russe, ça aurait quelqu'un d'autre et Vlad n'était pas toujours là pour lui sauver la mise.

« Et mes patients... ? » Combien avaient péris dans cette attaque ? Ou même, avec un mince espoir, combien avaient put-être sauvé ? Elle relève le visage, toujours incapable de pleurer malgré tout mais le visage rongé par la lassitude et le désespoir. « Je suppose qu'à partir de maintenant... Le Doc n'existe plus ? » Elle secoue la tête, un sourire triste aux lèvres. « J'ai toujours trouvé ce pseudonyme idiot de toute façon... »
Isaac Maxwell
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  • Posté Sam 18 Avr - 21:17

    Message n°309 (9)

« C’est vous qui étiez en train de mourir, pauvre idiote écervelée ! », rétorqua Isaac en gonflant les épaules. Et c’était bien ça, le problème. Le phylarque pouvait s’en sortir, il l’avait déjà fait, une équipe de secours serait intervenue et basta. Mais elle ? Elle avait bien failli y passer, et dans ses bras, en plus ! Il n’aurait jamais pu se pardonner une chose pareille. Alors oui, il ne se gênait pas pour lui hurler dessus, parce que c’était la seule manière qu’il avait trouvée pour expulser toute cette peur qu’il avait éprouvée, non pour sa propre peau, mais pour la jeune femme. Et c’était pour ça aussi, qu’il n’allait pas se gêner pour dire la vérité, même si ça la vexait.

Il attrapa le biscuit et le goba avant de laisser échapper un rire sinistre. Oui, les spectres n’étaient pas formés pour avoir de la compassion. Mais certains en avaient. Tous en réalité, pouvaient en avoir… à certains moments. « 165, rappelle-moi tes états de services. T’as sauvé combien de bonshommes déjà ? », siffla le phylarque en posant sur Dyvan un œil méprisant. Son ami ne répondit pas de suite, comme s’il était perdu dans ses pensées – ou ses comptes – et finit par sursauter légèrement. « Hum ? Alors… En tout, sur vingt ans de carrière, 2491 spectres, 183 militaires, 25 agents des renseignements, et 4000 civils. Plus vous, maintenant. » Ça faisait près d’une vie sauvée par jour en vingt années. Isaac haussa un sourcil. « T’as pas compté les femmes et les hommes à qui t’as évité des nécroses ou des septicémies après leur stérilisation. » « Non, il y en a trop. »

Le phylarque croisa les bras sur son torse, en dardant un regard brûlant sur la jeune femme. « Ce mec-là est un héros. Pour de vrai. Et c’est un spectre. On a peut-être des principes qui laissent à désirer mais figurez-vous qu’on sert à quelque chose. Vous, vous n’êtes qu’une idiote irresponsable qui pour se donner bonne conscience met les autres en danger. » A l’évidence, les spectres n’en avaient rien à foutre du manteau de Dyvan, c’était même une raison d’agacement de plus pour le phylarque. Au vu de la manière dont il contractait les bras, Isaac était probablement sur le point de se jeter sur elle pour l’étriper, si bien que 165 s’inquiéta et posa une main sur son épaule pour l’empêcher de faire une bêtise regrettable. Mais le phylarque se contint, probablement par miracle, et se contenta de cracher avec colère : « Vous avez eu de la chance que le gros naze insensible soit de passage au bon moment. Vous avez eu de la chance, parce que votre cause était juste, auquel cas je me serais pas donné cette peine. Vous avez eu de la chance, parce que pour vos patients, il n’y a eu « que » trois morts, mais elles sont déjà de trop et elles sont de votre responsabilité. Si ce n’est pas vous que la Pinskaïa va pouvoir punir, ce seront vos patients. Votre cause était peut-être juste, il n’empêche que votre façon de la mettre en œuvre est totalement immature, suicidaire et contre-productive. Comme votre père. »

Et à ces mots terribles, le phylarque tourna les talons et partit sur le balcon en claquant la porte vitrée derrière lui, laissant 165 planté là avec Dyvan. Le chirurgien se balança d’un pied sur l’autre, hésitant, se raclant la gorge avant d’observer la jeune femme. A l’évidence, il avait envie d’ajouter quelque chose mais contrairement à son camarade, ce n’était pas pour la rabrouer ni pour la trainer plus bas que terre. Finalement il soupira et haussa les épaules : « Vous savez, je n’ai rien d’un héros comparé à lui. Il a peut-être plus de sang sur les mains que vous ne pouvez l’imaginer, mais c’est dérisoire comparé au nombre de vie qu’il a pu sauver en échange. Ça reste entre nous, hein, mais les actes de bravoure des spectres sont toujours top secrets. » Il se mordilla la lèvre inférieure, ne sachant que faire pour éviter que son appartement finisse par exploser.

« En fait… il n’avait pas 25 piges que sa décurie a pu empêcher un des pires attentats que Pax-Europa aurait pu connaître… Tout le secteur Nebula était visé, vous imaginez, le secteur le plus peuplé de la ville ? Mais ça s’est fait au prix fort : son chef de décurie et deux autres spectres sont morts ce jour-là. » Il se tut un instant avant d’ajouter, résigné : « Des choses comme ça on en affronte tous les mois, et pourtant vous n’en entendrez jamais parler. Mais bon… » Il se dirigea vers la table pour plier le drap et le balancer dans le lave-linge. « … Ce n’est pas comme si c’était important pour les gens comme vous. » Il alla se laver les mains puis s’empara d’une veste et d’un sac à dos. « Je vous invite néanmoins à rester dîner ! Je vais faire quelques courses, je reviens. » Et sans un mot de plus, il sortit de l’appartement, laissant ces deux énergumènes tout seul, en espérant très probablement retrouver toutes ses affaires dans un état correct.
Dyvan Welch
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  • Posté Sam 18 Avr - 21:59

    Message n°310 (10)

A l'entendre, Dyvan avait tout du monstre. C'était elle l'inhumaine sans compassion, sous prétexte qu'elle n'avait pas sauvé des centaines voir des milliers de vie. Non, parce qu'elle n'était pas un spectre, pas qu'elle avait été élevée par Sophia Wagner, parce qu'elle était patricienne ? Oh on pouvait en énumérer des tas, de raisons aussi risible. Des tas, parce que les gens comme elle auront toujours quelque chose à prouver sous prétexte qu'ils ne vivaient pas dans la fange. Résultats, la conversation tournait au jeu de qui en avait la plus grosse. Et Dyvan faisait évidemment pâle figure, pour ne pas dire qu'elle et ses petites actions dans les bas fonds n'avaient aucune importance pour les deux spectres. Comme si tout ces gens qu'elle avait aidé ces trois derniers années, n'avaient pas compté.

« Ce que j'ai mis en œuvre, je l'ai fait parce que je n'avais pas d'autre moyen de le faire... Ces prothèses, tous ces gens en ont besoin, mais ça ,e se trouve pas au coin de la rue... Et surtout, ça ne s'installe pas avec un tournevis et un claquement de doigt. Mais y a des gens qui en ont besoin pour vivre, parce que certains ont besoin de jambe pour marcher et aller travailler, parce que des gosses ont besoin de bras pour se dire que leur vie n'est pas foutu. Mais vous avez raison, je suis la conne insensible et égoïste. »


Mais Isaac l'achève définitivement en la comparant avec avec père. Pire, c'est insulté Dérellion qui avait tout donner pour faire changer les choses, jusqu'à sa vie. Parce qu'il avait été prêt à en arriver là si nécessaire. On ne fait pas avancer les choses juste avec de beaux sourires et quelques belles paroles mais quitte à lancer une révolution, bien sûr qu'il aurait préféré rester en vie, auprès de femme et voir sa fille grandir. Mais Dyvan n'avait pas de mari, pas d'enfant, personne à part un oncle déjanté et endetté et une mère trop occupé à devoir gérer le porte feuille des autres. C'était fini de temps de l'insouciance, Dyvan n'était plus cette gamine surprotégée par sa mère. Isaac semblait bien au fait de ce détail, simple déduction, ou pure coïncidence n En tout cas il savait appuyer sur les endroits les plus douloureux de ses souvenirs. Un véritable bourreau des cœurs, mais pas forcément dans le bon sens du terme ?

« Vous pouvez être fier de votre carrière, monsieur. Et je vous remercie de m'avoir sauvé ce soir. »


Lâche Dyvan d'un hochement de tête alors que 165 tente de lui parler du phylarque comme si savoir cela pouvait changer quelque chose. Mais ça ne changeait strictement rien dans le trou béant de sa poitrine. Ce vide vaste et douloureux qu'elle avait ressentit aux paroles du phylarques et à la façon dont il lui avait tourné le dos pour s'enfermer sur le balcon.

« Pour les gens comme moi, hein... ? »

Un rire nerveux et soufflé lui échappe, le dégoût apparent sur son visage blafard. Évidemment, les gens comme elle. Alors il ne fallait pas se fier aux apparences avec les spectres, mais la règle ne valait pas pour elle, la patricienne ? Woah, typique du faite ce que je dis, pas ce que je fais. Donc, quoi qu'elle tente de dire ou même de faire, ça ne valait rien. Sa vie entière, ne valait rien.

« J'apprécie votre aide mais je ne voudrais pas qu'une personne.... COMME MOI, ne s'impose plus longtemps dans votre... » elle désigne le salon d'un mouvement circulaire. « ... Petit salon aseptisé. Gardez ça pour monsieur Maxwell, il en aura plus besoin que moi. Ce n'est qu'une balle après tout et à vous écouter, je l'ai mérité alors... je vais juste rentrer chez moi et... dormir. »

Alors que 165 s'en va, lassé de cette discussion, Dyvan baisse les yeux sur son poignet, observant la montre trop grande à son poignet. Le petit cercle de verre était fissuré et l'heure bloqué 22h14... Un vieux mécanisme à l'ancienne, comme on en trouvait presque plus. C'était un vrai travail d'orfèvre, pas sûr d'ailleurs que l'on trouve des horloger de ce type à tout les coins de Pax. Mais la montre, le manteau, était fichu à présent. Comme tout ce qui était censé rappeler Dérellion, ce soir, tout avait été piétiné, jusqu'à son nom, son héritage, son envie de voir le monde être moins bon et plus ouvert. La jeune femme glisse un regard en biais vers la porte vitrée, le dos large et voûté du phylarque qui cherchait sans doute à trouver le calme, à faire la paix en lui. Elle n'avait même pas besoin de voir son visage pour savoir qu'il n'y parvenait pas, trop furieux. Tout comme elle. Alors la patricienne se laisse doucement glisser de la table en grimaçant et fait quelques pas, ignorant les vertiges qui la feraient presque tomber dans les pommes et vient ouvrir la porte fenêtre sans pour autant aller sur le balcon. Elle reste là un moment, respirant l'air frais avant de souffler, la voix brisé par la tristesse.

« Vous avez l'air d'en savoir un rayon sur mon père.... » Elle esquisse un pâle rictus. « Vous avez l'air d'avoir bien fait vos devoirs, monsieur Maxwell. Et... Il y a d'autre chose que vous savez à mon sujet ? Je demande, par pure curiosité avant de rentrer chez moi et faire transférer votre dossier à un de mes collègues. »

Parce qu'à ce stade, pouvaient-ils encore se regarder dans les yeux ? Pouvaient-ils encore se permettre de repenser à ce moment de tendresse partagé dans une chambre du laboratoire ? Le faire, sans en souffrir ? Elle ne le pouvait pas, parce qu'elle n'avait pas sa faculté à se détaché émotionnellement comme lui le pouvait.

« Merci d'avoir sauvé mes patients.... » Murmure t-elle d'une voix chevrotante qui trahissait son émotion. « Je suppose que notre échange se termine là, parce qu'une idiote écervelée comme moi n'a pas voie au chapitre, quoi qu'elle dise ou fasse. Ainsi s'achève la grande aventure de ma vie ! » ironise t-elle en observant le ciel sombre au dessus d'eux, le regard larmoyant. « Je crois que même mon père aurait honte de moi, de mon échec. Je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir sauvé la vie et de m'avoir mit le museau dans la réalité qu'est ma vie. Cela m'apprendra à l'avenir de... vouloir faire faire quelque chose pour les autres. Mais ne vous en faite pas, j'ai retenu la leçon, une patricienne se doit de rester à sa place. Avec de la chance je finirais marié à un banquier ennuyeux qui me fera un beau bébé et je finirais mes jours dans l’opulence et l'ennuie le plus totale. Merci monsieur Maxwell de m'avoir rappeler que je ne suis rien. Que je ne vaut rien. Tout comme mon père. »

Et alors qu'un sanglot de colère et de tristesse lui échappe, elle referme la porte fenêtre d'un mouvement sec, faisant vibrer la vitre comme si celle-ci avait pu la protéger de Isaac. Comme si elle l'empêcherait de voir ses yeux, d'affronter sa colère et son dégoût. D'affronter cet amour qui visiblement, était à sens unique. Elle s'était laissé berné par ses sourires, par son étreinte, ce chaste baiser sur sa joue. Comme une ado qui ne connaissait rien à la vie. Elle recule d'un pas puis d'un second, se laissant enfin aller aux larmes, aux pleurs qui lui déchiraient la poitrine, comme une crise de nerfs qu'elle ne pouvait refouler. Elle saisit le manteau couvert de sang, l'observe un instant avant de le plaquer contre son visage. Elle aurait donné n'importe quoi pour que Dérellion soit là, et qu'il lui dise comment gagner l'amour du phylarque, sa confiance et regagner un semblant de dignité à ses yeux. Mais il n'y avait qu'un vieux tissus crasseux et imbibé de sang et ce vide à l'intérieur d'elle, toujours plus persistant.
Isaac Maxwell
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  • Posté Dim 19 Avr - 0:54

    Message n°312 (11)

A l’évidence, aucun des deux n’était prêt à admettre qu’il avait pu un jour, avoir tort, et plus encore avoir tort sur ses a priori à propos de l’autre. C’était un combat sans fin, un serpent qui se mordait la queue et un vrai problème de communication. Isaac avait toujours communiqué en terme de logique. Une logique froide et terre à terre, qui voyait sur le podium de ses priorités, son devoir de spectre et comme valeurs, ce qu’il avait réalisé. La morale n’était guère une vertu puisqu’elle n’était jamais objective, et de toute manière, il lui aurait été bien difficile de mener une telle vie en s’encombrant de ça. D’un côté, il y avait ces gamins illégaux, jeunes et grands, qui n’avaient pas le droit d’exister pour le bien de l’humanité. Et par bien, on entendait là, le but ultime, le seul valable : la survie de l’espèce. Et de l’autre, il y avait tous ces gens qui étaient là légitimement, qu’ils soient bons ou mauvais, meilleurs ou pires que ceux qu’il avait dû éliminer… tous ces gens que son devoir lui dictait de protéger.

De protéger d’eux-mêmes, finalement.

Comment expliquer une chose pareille, quand depuis trente-cinq ans son discours était logique et qu’il refoulait ou intellectualisait ses émotions ? Comment exprimer toutes ces choses cachées au fond d’un placard mental ? Alors que les émotions amenaient toujours à quelque chose de mauvais, de catastrophique : des révoltes, de la violence, de la misère, des enfants désirés mais que la société ne pouvait se permettre d’accepter. Alors, il n’avait pas le droit de laisser son armure craquer. Pas parce que c’était interdit mais parce qu’il ne pouvait se permettre de flancher, alors que sa mission était autrement plus importante !

Alors Isaac resta là, accoudé au balcon, à observer les mouvements en contrebas, dans cette obscurité que la lumière artificielle ne laissait jamais s’étendre. Retrouver son calme était une chose particulièrement délicate, parce qu’au fond de lui, même s’il détestait bien des choses qu’il avait faites, il était aussi fier de certaines d’entre elles, et que ça l’enrageait de voir les spectres réduits à n’être aux yeux de ces ignorants que des monstres sans cœur – comme s’ils l’avaient choisi, tiens – alors que c’était leur sang, le ciment qui tenait Pax-Europa debout. Parce qu’en réalité, jusqu’à cette nuit, il n’avait jamais eu à vivre le feu de l’action tout en tremblant de peur à l’idée d’échouer. Parce que cette fois-ci, il n’avait pas agi pour satisfaire un ordre, mais pour satisfaire sa conscience. Parce qu’il s’était jeté corps et âme dans cette fusillade, prêt à donner sa vie s’il le fallait, pas pour son seul devoir, mais pour une personne, une personne qui comptait, une personne dont il ne pouvait pas n’en avoir rien à foutre.

Et en même temps, se rendre compte qu’il tenait suffisamment à la jeune femme pour avoir envie de l’étrangler afin de l’empêcher de rejouer les justiciers dans les bas-fonds, cela le terrifiait. Il ne pouvait pas se le permettre. Aucun spectre n’était autorisé à ne serait-ce, qu’espérer trouver quelqu’un qui pourrait compter. Ils étaient des fantômes qui renonçaient à tout, même à ça, parce que le risque qu’ils souhaitaient fonder leur famille par la suite était bien trop important. Et c’était juste impensable puisqu’ils ne devaient pas exister, à la base ! Alors, une progéniture était juste… hors de propos. Il devait y renoncer, c’était la seule chose logique à faire.

Pourtant en cet instant, c’étaient aussi bien les dossiers composés sur la famille Welch, que la vision du visage de Dyvan qui se superposaient dans sa mémoire. Oui, il avait bien potassé, autant par nécessité que par curiosité. Dérellion avait été un gâchis monumental alors qu’il promettait tant. Mais il avait été naïf de croire que sa popularité serait un bouclier efficace contre les balles ou les bombes. Ses idées étaient tombées dans l’oubli du plus grand nombre. Les gens aimaient l’espoir, mais pas devoir se bouger le cul pour les réaliser, ils voulaient seulement qu’on leur serve tout sur un plateau en or ou dans une pilule du bonheur. « Les rapports… sont plutôt complets. », lança-t-il en haussant les épaules, sans prendre la peine de se retourner ni même de détailler. Complets sur bien des sujets, sur Dérellion, sur son frère, sur les Wagner, et sur Dyvan aussi. Il y avait même des choses louches qui avaient été relevées mais sans beaucoup de preuves. Voire aucune.

Il serra doucement les poings, quitte à entailler ses paumes avec ses ongles pour s’obliger à lui tourner le dos. C’était plus facile de laisser partir les gens quand on ne les voyait pas partir, n’est-ce pas ? Il tint honorablement, du mieux qu’il put, et ne fit même pas de remarque à cette fameuse grande aventure qu’était la vie de Dyvan – et pourtant il avait des commentaires en réserve. Il serra les dents plus fort encore, ferma les yeux en espérant que quand il les rouvrirait elle aurait disparu. Mais l’idée de la voir au bras d’un vieux con, c’était juste insupportable. Et malgré la porte fermée, il pouvait entendre ses sanglots. On t’a pas appris à taper les filles dans la cour de l’école, Isaac… Les mains tremblantes, il lâcha enfin la balustrade, pivota sur lui-même et ouvrit à moitié la porte d’un petit coup de coude.

« J’ai pas dit ça. », ronchonna-t-il, les bras croisés sur son torse et en s’appuyant sur le cadrant de la porte. « J’ai dit que vous utilisez vos talents de la mauvaise manière et sans réfléchir. Ce n’est pas de la témérité qu’il vous faut, c’est un plan. » Et en plus elle s’y prenait comme une courge en s’isolant socialement et en restant obstinément seule. La Légion était forte parce que c’était un groupe, composé d’éléments qui croyaient tous en la même chose. « Mais c’est vrai, au fond, toute seule, vous n’êtes rien. Un infime grain de poussière dans l’univers, aussi insignifiant que les autres poussières d’étoile. Un simple nom dans un fichier qui en contient cinq milliards. Un être de passage dans une courte vie sur l’échelle de l’espèce. Au regard de tout ça, vous n’êtes rien. Vous n’êtes personne. » Il se mordilla la langue et l’intérieur de sa joue avant de relever ses yeux d’acier vers la jeune femme. Pourquoi cela faisait-il si mal de la voir pleurer ? Et pourquoi cela faisait-il si mal de dire la vérité ? Celle qui peinait à sortir. Celle-là, qui complétait sa longue déclaration : « Sauf pour moi. »
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  • Posté Dim 19 Avr - 1:20

    Message n°313 (12)

Plus les secondes passaient et plus elle pressait le manteau sur son visage. Dyvan ne savait pas si elle essayait d'étouffer ses pleurs pour bien de s'empêcher de respirer. Qu'importe, il lui fallait déverser tout ce trop plein d'émotion qui la rendait malade jusqu'à la folie, qui lui coupait le sommeil, l'empêchait de manger jusqu'à l'avoir rendu maigre comme un clou. L'inverse même que Sophia, sa mère, avait toujours été. Dyvan avait ce quelque chose de fade à côté, de plat, sans forme, sans viande, sans rien. Que les os, que la froide prestance qu'avait les Welch, après tout, il n'y avait qu'à voir Vladimir pour comprendre... Comment pouvait-on aimer quelque chose comme elle ? C'était impensable et la seule fois où elle avait cru cela possible, cela n'avait été que l’œuvre d'un homme fourbe et pervers qui l'avait mener à la perte d'une partie de son humanité. Qu'attendre de plus à présent ? Rester chez Nakao, continuer de travailler sans relâche comme elle le faisait depuis des années et attendre la suite, advienne que pourra ? Sauf si Sophia trouvait quelque chose pour lui assuré un restant de vie moins misérable et dans l'espoir de briser la solitude de sa fille... Elle n'y croyait pas. Elle ne croyait plus rien, depuis trop longtemps.

Alors quand le grincement de la baie vitrée se fait entendre, Dyvan relève le visage doucement. Elle reste dos à Isaac, les yeux embués de larmes et du sang qui maculait encore son visage pâlichon. Qu'avait-il à ajouté d'autre pour l'achever un peu plus ? Cela ne lui avait pas suffit de lui parlé de la mort de Dérellion, d'insulter le souvenir de son père ? Il fallait qu'il en rajoute une couche en lui rappelant que de monde, elle n'était rien ? Et c'était vrai, sa vie n'avait pas plus de valeur qu'une autre, Pax-Europa ne verrait même pas la différence si elle disparaissait du jour au lendemain. Triste vérité que d'être une âme en peine qui se cherche, in inlassablement, de rester bloqué sans repères, sans savoir à quoi se raccroché. Sauf pour...lui ? Avait-elle bien entendu ? Tout cela pour en arriver là ? La praticienne renifle doucement, pivotant tout aussi lentement et plante ses yeux dans ceux de son comparse aux paroles dures mais vraies.

« Je n'ai pas de plan parce que je ne sais pas par où commencer ni comment m'y prendre... J'ai sauté tête la première pour faire ce que je voulais.... c'était aider ceux qui n'avait pas eu ma chance, parce que mon père l'avait compris lui aussi. Il savait que c'était notre devoir de le faire, parce qu'on en avait les moyens. Mais vous avez raison, sans plan c'est du suicide. »

Malgré la douleur qui palpite dans son dos, Dyvan s'approche doucement d'Isaac, secouant légèrement le manteau irrécupérable et murmura sans le lâcher des yeux.

« C'était à mon père... Je pensais que.... ça me protégerais, je ne sais pas pourquoi. Je me sent comme une enfant livrée à elle-même... C'est qu'un bout de tissus mais c'est une des rares choses qu'il reste de lui... Je me disais qu'en le portant tout en faisant quelque chose de bien, ça donnerait un sens à sa mort et un sens à ma vie. » Un rire triste lui échappe. « Vous m'avez bien cerné finalement... Une utopiste sans ambition et idiote. »

Elle tend le bras, posant doucement le manteau sur le canapé. Maintenant, ce manteau ne la protégerait plus de rien. Mais c'était peut-être un signe, peut-être qu'il était temps qu'elle accepte une aide venant d'ailleurs, qu'elle cesse de faire sa route seule et de prendre des risques inutiles. Ce n'est pas ce que Dérellion aurait voulu pour elle. Elle n'aurait pas voulu de cela elle non plus pour son enfant, s'il avait eu la possibilité de venir au monde. Relevant le visage, Dyvan soutient à nouveau le regard d'Isaac, la gris de ses yeux orageux, son expression froide et pourtant extrêmement parlante. Pour la première fois, c'était comme s'ils se comprenaient. Enfin...

« Merci de ne pas m'avoir laisser là-bas ce soir... de ne pas m'avoir laisser toute seule... » Ses larmes dégringole sur ses joues, son émotion est sincère. « Je suis désolé de ce que je vais faire, je ne devrais pas... Mais je ne suis plus à une bêtise prêt maintenant... »

Dans un dernier flots de larmes, la vague de douleur qui hérisse tout son dos, la scientifique se jette au cou du phylarque, plaquant ses lèvres sur les siennes. C'est avec une passion toute particulière qu'elle l'embrasse, glissant sa langue contre la sienne sans aucune forme de timidité ou de pudeur. Il n'y a que désir et plus encore, au point de se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre son colosse au mieux et presser sa bouche plus fort contre la sienne, le dévorant d'un baiser brûlant. Un véritable appel du cœur.
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  • Posté Mar 21 Avr - 0:32

    Message n°400 (13)

Du suicide, c’était exactement ça. Peut-être qu’au fond, Dyvan et lui étaient exactement pareils : très à tout et à n’importe quoi pour en finir de cette vie, et si possible se sacrifier pour une cause. N’importe laquelle. Juste ou pas. Peut-être que c’était ça qui les rapprochait, en réalité : cette attirance pour l’anéantissement, pour marcher sur une corde raide au-dessus d’un gouffre terrifiant. Comme pour se prouver quelque chose, malgré l’immense solitude qui les entourait, au milieu de ces millions de gens. Et ne pas pouvoir laisser partir l’autre était sans doutes la preuve qu’ils n’étaient plus totalement seuls ? Isaac aurait bien aimé que les choses soient aussi simples, pour une fois. Une lueur morose passa dans son regard, qu’il baissa vers le manteau que la jeune femme tenait contre elle.

Alors c’était bien ça. L’ombre du père dont elle ne pouvait se débarrasser, quitte à se recouvrir de vêtements d’hommes – ceux de Dérellion, manifestement. Tout cela était bien absurde, tout comme ce qu’elle lui avouait. C’était complètement stupide de se croire protégé par un simple manteau. Et on ne pouvait pas dire d’ailleurs, au vu de la fin de Dérellion, qu’il avait un côté particulièrement protecteur. Mais au-delà de ça, c’était surtout d’une tristesse infinie. Ouais, il l’avait bien cernée. Ou peut-être pas. Pouvait-on seulement donner un sens à la mort ? Avec toutes celles qu’il avait vues, et toutes celles qu’il avait sur les mains ? Une utopiste sans ambition et idiote. « Mieux vaut ça que d’être mort, non ? », finit-il par lâcher en haussant les épaules.

Le phylarque se mordilla l’intérieur de sa joue avant de reporter son regard sur la jeune femme. C’était la première fois qu’elle le remerciait vraiment, avec une sincérité pleine de larmes. Et c’était pas trop tôt. Mais il n’était plus assez sarcastique pour faire la moindre remarque. « J’aurais pas pu… ne rien faire. », marmonne-t-il d’un air un peu gêné, avant de hausser un sourcil méfiant. Comment ça encore une bêtise ? Ah non, ça suffisait pour ce soir ! Finalement toute protestation resta bloquée dans sa gorge quand la jeune femme habituellement frigide comme pas deux lui roula le patin du siècle. Dit comme ça, ça n’avait plus rien de romantique mais après tout, le phylarque ne l’était pas. La surprise lui écarquilla les yeux et lui coupa le souffle, mais bien vite, ses lèvres fiévreuses répondirent et goutèrent à la pulpe de la patricienne. Ses mains glissèrent sur les bras de Dyvan puis contre ses hanches qu’il pressa tout contre lui. Il aurait souhaité gouter à la chaleur de leurs corps réunis, si proches, pulsant sur une même onde, un même appel.

L’une de ses mains coula plus bas et il la souleva dans ses bras, conscient qu’elle tenait à peine debout et que son dos la ferait souffrir. Il aima jouer avec sa langue, comme une valse où elles se frôlaient avant de s’enlacer ; il aima lui mordiller doucement la lèvre inférieure puis glisser ses lippes sur la pointe de son menton parfait, et dégringoler ensuite sa gorge en la couvrant de baisers. Le cœur battant, le souffle court, il ferma les yeux un instant, tandis que son front reposait contre la joue de la jeune femme. « Vous me rendez dingue. », murmura-t-il. Le bout de son nez caressa la ligne de la mâchoire de Dyvan tandis qu’il inspirait son parfum. « J’ai eu peur… si peur pour vous ce soir. », avoua-t-il avant de laisser échapper un petit soupir sur son cou, tandis qu’il se perdait dans cette chevelure aussi pâle que la lune. Il le regretterait peut-être plus tard, un autre jour, mais cela ne l’empêcha pas de l’embrasser à nouveau, dévorant ses lèvres avec une passion qu’il n’avait eue pour aucune femme, et sans doutes, aussi, une note de désespoir. Comme si ce devait être la dernière fois. Parce que c’était plus sage ainsi.

Il n’entendit pas la porte s’ouvrir au retour de 165. Par contre, on ne pouvait pas rater sa remarque qui fusa après quelques secondes de silence : « Je croyais retrouver un champ de bataille, moi, pas un baisodrome ! » Le phylarque eut un léger sursaut de surprise. Il haussa un sourcil gêné (oups ?), puis échangea un regard avec Dyvan. Avant d’éclater doucement puis de plus en plus franchement de rire. Un rire qui faisait tant de bien.
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  • Posté Mer 22 Avr - 1:46

    Message n°439 (14)

Oui clairement, c'était une bêtise de venir se jeter comme ça sur un phylarque et pire encore quand il avait été un spectre. Pourtant, le concerné, bien que choqué sur l'instant, ne semble pas voir où elle le mal lorsqu'il rend à sa comparse, son étreinte passionnée, allant jusqu'à l'embrasser en retour, la soulevée pour la maintenir contre lui. Au diable la douleur fulgurante de son dos ! Le souffle haletant, la scientifique frémit dans les bras du colosse qui la couvre de tendresse, lui avouant à deux reprises son attachement, de façon aussi adorable que surprenante.

« Et moi, alors... ? » soupire t-elle en fermant les yeux, nichant son nez contre la joue d'Isaac. « à l'instant même où j'ai ouvert les yeux sur cette table, je n'ai pensé qu'à vous et à la peur que j'éprouvais de vous perdre.... »

Et cette fois, Dyvan reprend encore les reines, plongeant tête la première dans un troisième baiser qu'elle fait durer autant que possible, ses doigts fins agrippant à la nuque d'Isaac, griffant sa peau pour y laisser des marques rouges. Si 165 n'avait pas fait son retour, il était fort probable qu'elle aurait fini nue sur cette table à nouveau mais pas pour les même raisons.

« Par Sonneturm, vous êtes déjà de retour... ? »

Le souffle coupé et plus rouge que jamais, Dyvan relâche Isaac, visiblement gêné d'avoir été surprise ainsi en pleine craquage. Quand au phylarque, on ne peut pas dire que cela ne le bouleversait outre mesure et la vulgarité de son comparse ne fit que lui offrir une raison de plus de finir hilare. Dyvan se mord la lèvre, se détournant d'Isaac. Ce n'était pas du joli tout cela... Et pourtant elle avait l'air d'être la seule à s'en préoccuper. Qu'importe, il lui restait une dernière chose à faire et cette fois, cela ne concernait pas son beau phylarque mais l'homme qui lui avait offert l'asile et l'avait empêcher de mourir. Dyvan s'approche doucement de lui, jetant un regard timide vers Isaac comme pour trouver du courage auprès de lui puis observe le spectre et murmure.

« Monsieur.... ? je... tenais à m'excuser pour mes propos de tout à l'heure. Je n’aurais pas dû vous manquer de respect ainsi et bien que votre humilité soit tout à votre honneur, me sauver la vie n'est pas.. anodin. » Elle pince les lèvres. « j'ai beau fuir le monde où j'ai grandis, malgré tout j'en fais parti et.... enfin.... même si j'espère que ma mère n'apprendra jamais ce qui s'est passé ce soir, je voulais vous dire que... si j'étais morte... elle ne l'aurait pas supporté. » Elle baisse les yeux perversement sur son bras nue et maigrelet et vient détacher la montre brisée à son poignet avant de lever de nouveau son regard opalescent vers son sauveur. « Je n'ai pas grand chose à vous donner pour vous remercier alors... si vous me le permettez, monsieur, j'aimerais que vous me donniez la possibilité, de vous traiter en humain. » Elle déglutit. « Je sais que cela peut sembler absurde mais... à mes yeux les spectres ne sont pas... des numéros. C'était quelque chose dans lequel mon père s'était engagé, un combat politique de longue haleine pour faire valoir vos droits.... et j'ai toujours penser qu'il avait raison et ce soir encore, grâce à vous et Isaac.... je suis fier de voir que mon père ne s'est pas battu en vain. Je sais qu'il est mort avant d'avoir pu réussir mais.... je sais maintenant pourquoi il a voulu se battre pour vous tous. Alors monsieur, j'aimerais s'il vous plaît, que vous acceptiez cette montre. » Elle lui tend doucement et la retourne, dévoilant un message graver dans le métal...

Être humain, c'est savoir se dédier aux autres corps et âme.
D.W

La jeune femme lance un tendre sourire au médecin de fortune avant de reprendre la parole, la voix triste cependant.

« Il y a longtemps... J'aurais dû être maman... » elle inspire, le cœur qui tambourine. « Malheureusement par un fâcheux concours de circonstance, ma position dans notre société et mon jeune âge... j'ai... dû faire un choix. » Le regard brillant de larme et le sourire forcé, la jeune femme secoue doucement la tête. « ça m'a ravagé, je n'ai plus jamais été la même après ça... Et avant.. de mettre fin à cette grossesse, je m'étais dit que si c'était un garçon, je lui donnerais le même nom que mon père mais voilà.... les choses n'ont pas tournées comme je l'ai espérer et.... enfin... je me disais que si j'avais un enfant, peut-être que j'aurais de la chance qu'il soit bon, comme mon père et euh.... je.... je me perd dans mes mots je crois et mes pensées... » Elle tend à nouveau la montre. « Je ne vous donne pas juste un vieille montre monsieur... je vous demande de me faire l'honneur d'accepter le nom de mon père. Je vous demande monsieur, d'accepter d'être plus qu'un numéro pour quelqu'un... car si ce quelqu'un est digne de porté le nom de Dérellion comme mon père... C'est celui qui a sauvé tant de vie, y compris celle de sa fille. »
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  • Posté Jeu 23 Avr - 17:33

    Message n°491 (15)

« Vous apprendrez vite qu’on ne se débarrasse pas de moi si facilement. », rétorqua-t-il alors que Dyvan avouait ses craintes de le perdre. On l’avait même élevé pour être le pire des cafards. Matricule 165 en fournit également la preuve d’une façon un peu plus surprenante : on l’aurait presque oublié qu’il se rappelait alors à leur bon souvenir. Son ami était un habitué des situations qui dérapaient et si la situation aurait dû choquer n’importe qui de l’extérieur, les spectres gardaient bien le secrets de leurs frasques. C’étaient peut-être des fanatiques de l’ordre, ils n’iraient pas pour autant se dénoncer entre eux. L’Internat était trop loin pour ça.

Si 165 eut juste le temps de déposer ses achats sur la table, à savoir des brochettes à griller sur le balcon et de la marinade de viande de synthèse, il obliqua un regard quelque peu surpris à la jeune femme. Il ne disait rien, mais à son regard on sentait qu’il avait l’habitude d’être traité comme un chien par ses patients les plus illustres. Le spectre se fichait bien de savoir d’où venaient ceux qu’on lui amenait, ce qu’ils avaient fait et qui ils étaient, si un autre spectre venait chez lui c’était toujours pour une bonne raison – de spectre. Il n’avait prêté aucun serment d’Hippocrate mais il semblait mieux l’appliquer que les médecins qui le faisaient. 165 sauvait des vies sans rien attendre en retour, il faisait juste ce qu’il savait faire le mieux.

Les traits de son visage se raidirent à mesure que Dyvan lui parlait. Le traiter en humain ? Qu’était donc cette expression ? Partout où 165 se rendait, partout où n’importe quel spectre se rendait, tant qu’il n’avait pas son masque, il était un humain parmi d’autres. Un client de supérette, un habitué du bar au coin du couloir, un sportif du parc, une fourmi dans la fourmilière. Personne ne le voyait différemment des autres parce que personne ne savait qu’il mettait un masque chaque jour dans les interventions de spectres. Alors en quoi pouvait-elle savoir mieux que les autres comment il fallait traiter les humains ?

Il inspira avec une lenteur calculée, comme pour garder son calme, en réalité incapable de comprendre où elle voulait en venir. « C’est très généreux de votre part, mais je ne peux pas accepter, je ne souhaite rien en retour. J’ai juste fait… ce que je devais faire, parce que j’étais en mesure de le faire, et parce que je souhaitais le faire. » 165 obliqua son regard en direction d’Isaac qui était resté en retrait, l’air ailleurs. Son teint hâlé sembla un peu plus pâle quand il ajouta après une hésitation : « Je ne dénigre pas le combat que votre père a mené et qui était tout à son honneur. Mais je ne crois pas que nous ayons besoin de pitié ou que d’autres se battent à notre place. Je pense pouvoir parler pour la majorité des spectres en disant qu’on désire simplement le respect dû à ce que nous faisons, que personne d’autre ne souhaiterait faire, et à ce que nous sommes : le visage sans nom des erreurs ou des espoirs un peu égoïstes de beaucoup. »

Un voile passa devant son regard, probablement l’image à présent devenu flou de ses parents et des frères ainés. « Nos droit le plus cher, c’est celui d’être en vie. », murmura-t-il. « Être en vie pour espérer un tant soit peu qu’on apprenne des erreurs des générations précédentes qui nous ont conduit à exister. Mais ce n’est toujours pas le cas alors… » Il tourna la tête pour faire à nouveau face à Dyvan. « D’une certaine manière, nous avons de la chance parce que contrairement à beaucoup dans cette ville, nous avons un but, un sentiment d’appartenance à quelque chose qui nous dépasse et l’impression d’être utile… même si cela doit porter ses fruits dans un avenir que nous ne verrons pas. » Le chirurgien se contenta alors d’incliner sobrement la tête sans prendre la montre.

Quant à Isaac, il dut s’asseoir au moment où Dyvan balança sa bombe. Hein ? Quoi ? Alors ça ce n’était notifié nulle part ! Cela faisait juste partie des suspicions sans preuves dans le dossier de la jeune femme. Chaque citoyen avait un dossier qui était sagement rempli par les services de renseignement, le plus souvent automatiquement. Donc, tout cela voulait dire… Le phylarque eut un vertige et ne raccrocha qu’au milieu d’une phrase, observant la scène d’un œil aussi méfiant qu’interrogateur. Et un long silence suivit la demande de la jeune femme. Ignorant si 165 était plus assommé par la révélation que la demande de baptême, Isaac se redressa doucement et posa une main légère sur l’épaule de Dyvan. « Tu devrais accepter. Dérellion, c’est un beau nom, beaucoup plus que 165. », dit-il enfin avec un clin d’œil à l’attention de son ami, qui baissa les yeux. « Ce n’est pas ça le problème… » « Je sais. Tu ne l’as jamais dit, mais je sais. », rétorqua doucement le phylarque. 165 se souvenait de son vrai nom, celui qui ses parents lui avaient donné et qu’il ne pourrait jamais plus porter. Il ne pouvait pas se le permettre et en même temps, il les avait reniés.

165 hésita longuement. Pour lui et pour d’autres de ses pairs, leur numéro n’était pas juste un matricule dégradant ou un numéro de lit. C’était quelques rares bons souvenirs, des bulles de répit, de franches parties de rigolades entre spectres au bar en fin de journée. C’était le hasard de ces numéros qui les avaient rassemblés, quand un nom prédestinait à une appartenance culturelle ou sociale, parfois même à un caractère ou à une façon de vous juger. « Je… je vous remercie, c’est très généreux à vous. Trop sans doutes. Je vais essayer de m’en montrer digne. », finit-il enfin par dire. « Le spectre Dérellion marquera les esprits aussi bien que son illustre homonyme. », affirma Isaac avec un sourire en coin. Pour sûr, que 165 en était capable. Il fallait se réjouir de ça. Le phylarque comptait bien néanmoins parler à Dyvan, quand le moment serait plus propice.
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  • Posté Jeu 23 Avr - 19:31

    Message n°497 (16)

Dyvan aurait dû le sentir venir, 165 allait refuser son cadeau. Quelle idée avait-elle eu de lui proposer cela... Sur l'instant, elle avait pensé que ce serait une bonne idée, une façon de respecter qui il était, du moins, c'est ce qu'elle avait cru. Mais finalement, n'était-ce pas l'inverse ? L'angoisse la saisit, une boule à la gorge alors qu'elle reste là, tendant la montre avec le souffle difficile. Pitié, qu'il accepte... qu'il accepte ! Cette montre, ce nom... c'était tout ce qu'elle avait de son père, c'était tout ce qu'il restait de lui, de ce qu'il avait été, de ce qu'il avait laissé derrière lui ! C'était tout son héritage inscrit en une ligne à l'arrière d'une vieille montre pour lui rappeler chaque jour de sa carrière, pourquoi il se battait. Pour l'intégrité des autres, non pas pour la sienne. Pour que des enfants comme l'avaient été Isaac et 165, n'ait plus jamais à subir ce qu'ils avaient subit, pour que des gens dans les bas fonds ne soient plus vu comme les rebuts de l'humanité pendant que d'autre dans les hauteurs, se goinfraient comme des porcs en jouissant d'un confort qui frisait l'absurde.

« Je vous en prie... »


Le supplie Dyvan. Elle avait besoin que quelqu'un croit encore en Dérellion en ce qu'il avait voulu faire, que ce ne soit plus vu juste comme un échec inscrit dans l'histoire de Pax. Elle voulait que quelqu'un puisse continuer à faire vivre l'esprit et la bonté de Dérellion et en cet instant, elle ne voyait que 165. Il n'avait fallu que quelques mots d'Isaac, pour lui faire comprendre que seul un homme comme 165 pouvait le faire. Elle n'aurait pas pu l'expliquer avec des mots, c'était juste dans son cœur, sa tête. Un simple sentiment. Alors quand le phylarque s’approche, lui offrant une douce pression sur son épaule et lui vint en aide, Dyvan pivote le visage et pose sur lui un regard pleine d'espoir. En cet instant, il était la lumière qui chassait tout ses doutes, le soutient qu'elle avait toujours rêver d'avoir, ce pilier qu'elle n'avait jamais eu. Celui que Sophia avait connu et qu'elle avait envier toute sa médiocre vie de patricienne... Mais le plus beau reste le fait qu'Isaac parvienne à convaincre son ami qui accepte finalement la montre puis termine sur une réplique qui assurément, aurait plu à Dérellion premier du nom. Un large sourire vient illuminer les traits de la scientifique, elle pourtant si morose et cynique. Un véritable sourire, un vrai de vrai, le regard pétillant alors qu'elle s'approche de 165, l'aidant à attacher la montre à son poignet.

« Je suis enchantée d'avoir fait votre connaissance, monsieur Dérellion. »


Cette fois, c'est elle qui irradie de lumière, de joie et si la douleur dans son dos se fait tout de même sentir vivement, Dyvan l'ignore, se contentant d'ajuster la montre abîmée au poignet du spectre. Son père continuerait de vivre au travers des actions d'un homme qui sauvait des vies par centaines, par millier. Deux esprits, deux vies, un seul cœur. Dyvan relève les yeux vers 165, soutenant son regard  puis elle recule, reprenant position près de son phylarque. La fierté se lisait dans les yeux opalescent de la patricienne et 'est comme si une partie de la noirceur qui l'avait étouffer toute sa vie, c'était soudainement volatiliser. Elle qui rêvait que quelqu'un, rien qu'une personne au moins dans ce fichu monde sinistre, puisse comprendre tout ce que son père avait fait et pourquoi il l'avait fait. Qu'on accepte que même un patricien puisse avoir de bonne raisons d'agir pour autrui et surtout pour leur bien. Que quelqu'un accepte de porter à son tour avec fierté, tous les espoirs d'un homme mort pour ses convictions, pour chasser les ténèbres d'un monde qui avait pourtant, encore beaucoup à offrir. Mais parenthèse fermé, maintenant il lui restait encore quelque chose à réglé et pas des moindres. Car dans ce moment d'intense échange aussi important que bancales, Dyvan avait fait des révélations qui pouvaient lui coûter cher, à commencer par ce lien fragile qui c'était créer entre elle et Isaac. Son sourire diminue rapidement alors qu'elle murmure.

« Dérellion, je me permet d'aller sur votre balcon avec monsieur Maxwell, je crois que.... nous devons discuter, lui et moi. »


Elle incline la tête en signe de respect et fait un rapide demi-tour, ouvrant la porte vitrée et croise les bras sur son buste bandé. Même à cette hauteur, en pleine nuit, le froid était presque insupportable. Qu'importe, Isaac aurait sans doute des questions à lui poser, exigerait des réponses. Est-ce qu'elle s se sentait prête à les lui donner ? Oui et non mais si ce n'était pas maintenant, alors ce serait pour quand ? Et ce n'était pas le moment de perdre le peu de confiance qu'il commençait à avoir en elle. Ou pire encore, de perdre ses sentiments.

« Je crois que... maintenant vous comprenez un peu plus ma... réaction de l'autre fois.... » se justifie t-elle maladroitement, n'arrivant pas à le regarder dans les yeux. « Personne n'est au courant à part mon oncle, vous et... votre ami Dérellion.... »
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  • Posté Sam 25 Avr - 0:02

    Message n°533 (17)

Lorsque Dyvan accrocha la montre de son père au poignet de 165, Isaac crut voir un infime éclat de fierté et d’émotion dans le regard de son ami. Cela lui faisait peur, de devoir se montrer à la hauteur d’un type comme Dérellion, et en même temps, recevoir un nouveau baptême, ça n’arrivait à aucun spectre. Et mine de rien, ça voulait dire qu’il comptait pour au moins une personne, pour de vrai, sur ce foutu caillou. Le phylarque observa un instant le chirurgien, les bras croisés sur son torse, avec un petit sourire en coin. Ça allait lui changer la vie, plutôt que d’inventer un nouveau nom à chaque fois qu’il fréquentait un autre endroit ! Il devait se mélanger les pinceaux à force…

Acquiesçant légèrement à la remarque de la jeune femme, il fut intérieurement soulagé qu’elle consente à aller aborder le sujet d’elle-même, plutôt qu’il ne se triture la cervelle à trouver le bon moment ou les bons mots pour parler d’un truc pareil. Ce genre de trucs dont les spectres ne parlaient jamais, ni entre eux, ni avec personne, encore moins avec leur reflet. Fermant la porte vitrée à leur passage, il laissa volontiers l’unique tabouret du balcon à Dyvan, pour aller s’appuyer contre la ferraille de sa motojet. Il sortit une veste propre d’une sacoche métallique et la tendit à la jeune femme alors que lui-même sentit un frisson le parcourir sous la brise fraiche et un peu humide de la nuit. Son regard ne la lâchait pas alors qu’il ignorait par où commencer, quelle question poser. Il ignorait même ce qu’il ressentait à cet instant. De la déception ? Du dégoût ? De la colère ? Ou rien de tout cela et seulement de l’incompréhension ? Comment, pourquoi… Que s’était-il passé ? Ce n’était pas anodin. Ce n’était pas un moment banal à passer. Avec sa décurie, il en avait fait avorter, des femmes, et cela n’avait jamais été les moments les plus faciles. C’était même les plus tristes. Même si au fond, pour un spectre, valait mieux ça que de pondre un chiard qui irait rejoindre l’Internat. N’est-ce pas ?

Après un long moment de silence, le phylarque finit enfin par inspirer, puis posa le bout de l’index sous le menton de Dyvan pour l’obliger à le regarder. Oui, la réaction de l’autre fois… Il y repensait et tout ce qu’il trouvait à conclure, c’était qu’elle n’avait jamais accepté ce geste, même si c’était celui de la raison. Elle était comme restée bloquée sur ça, sans qu’il ne puisse comprendre toutes les raisons. C’était peut-être aussi pour ça qu’elle cherchait la merde dans les bas-fonds, qu’elle se tuait à petit feu à son travail, en se privant de vivre. En cela, ils n’étaient finalement pas si différents l’un de l’autre.

« Pourquoi… Comment ça a pu vous arriver ? Et… Et… Qui ? » Oui, qui. QUI ! Elle était fautive de ne pas s’être protégée dans ses rapports – et à moins d’être casé ou marié tout le monde prenait la pilule ou toute autre contraception. Mais elle ne l’était qu’à moitié, après tout, un bébé ça ne se fait pas tout seul. Ce n’était pas un « qui » dubitatif, comme s’il se demandait qui avait bien pu avoir envie de Dyvan (lui, pour commencer, ahem). Non, il y avait là du ressentiment et surtout un fond de jalousie. Parce qu’il savait que cela lui serait toujours refusé, et que même l’envisager, c’était aller à l’encontre d’une logique cruelle : qui irait expliquer à un enfant de spectre qu’il avait sa place dans ce monde, alors que son géniteur non ? Qui pourrait seulement envisager de vouloir d’un spectre comme parent ? C’était absurde et Isaac n’avait pas envie de s’infliger ça. Ni le l’infliger non plus. De façon, il n’en aurait jamais le droit. Jamais. C’était mieux comme ça. Même si ça le tuait d’avoir à renoncer aux lèvres de Dyvan.
Dyvan Welch
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  • Posté Sam 25 Avr - 13:27

    Message n°541 (18)

D'un mouvement lent, prudent, Dyvan prend place sur le tabouret. Maintenant qu'elle avait le temps de respirer, de se calmer, elle réaliser pleinement l'intensité de la douleur qui parcourait son dos. Mais elle ne dit rien, se contentant d'accepter la veste avec un bref sourire de remerciement. Ce n'était sans doute rien, mais c'était le genre de petite attention qui rendait Isaac charmant à ses yeux,. Elle s'enroule dedans, baissant le visage et hume doucement l'odeur du tissus. Ses sens aiguisés au delà de la normale, lui donne l'entière satisfaction de pouvoir profiter de l'odeur de son ami qui imprègne le tissus. Une odeur dont elle n'arrivait plus à se passait, qui la rassurait.

« Si seulement je pouvais garder cette veste avec moi pour toujours... »

Chuchote t-elle avant de soupirer longuement. Il était d'autant plus dur de ne pas penser à ce baiser partagé, cette passion qui les liait. Impossible de faire comme si tout cela n'avait jamais existé, ne s'était jamais passé. Elle pouvait encore sentir le goût des lèvres de Isaac, le mélange amer de la bière et celle âcre du tabac... Ce n'était pas très agréable et pourtant, Dyvan n'avait qu'une envie, sentir à nouveau sa bouche contre la sienne. Mais ce moment de rêverie est vite briser quand les doigts tiède du phylarque se glisse sous son menton pour lui relever le visage, la forçant à plonger son regard opalescent dans le sien. Elle obéit docilement, restant là, le dos voûté, enveloppée dans une veste trop grande, l'air épuisé et émotionnellement à bout.

« C'était il y a longtemps... j'avais dix-neuf ans à l'époque... » souffle t-elle, immobile, le regard dans le vague bien qu'elle ne le quitte pas lui des yeux. « Au campus universitaire d'Excellentis... Il s'appelait Hervé Lelandais.... Il était professeur en science biotechnologique, spécialisé dans l'eugénisme... »

Dyvan marque une pause alors que ses mots lui échappe avec une lenteur qu'on ne lui connaît pas. Elle reste là, perdu dans les yeux d'un gris orageux du spectre, dans un état second, à la fois dû à la fatigue, la faiblesse et sans doute le besoin de se confier, pour la première fois depuis treize ans.

« Je n'avais jamais connu d'homme avant lui... ou de... garçon. J’étais pure... chaste.... ma mère avait veillée à ce que je ne sois jamais souillée par le premier mécréant venu... Jusqu'à Hervé. »
Elle déglutit, le regard plus mort que jamais. « Notre relation à durée deux semestres... Je partageais la plupart de mes cours avec sa fille, Alicia... Tout se passait bien, Hervé me disait toujours que j'étais son élève préférée, il disait que j'étais belle... J'étais amoureuse... et il me disait que lui aussi, même s'il était marié, et père... » Son regard dévie doucement, quittant celui d'Isaac. « Je ne connaissais rien aux hommes et au sexe avant lui, Hervé m'avait dit de ne pas m'inquiéter, qu'il était déjà protégé par la pilule et que... je n'avais pas besoin de la prendre. Je l'ai écouté... Et puis.... j'ai finalement découvert que j'étais enceinte de lui. »

Cette fois, Dyvan change d'attitude, elle détourne complètement le visage pour s'arracher aux doigts de ce qui était à mi-chemin entre ami et un nouvel amour. Elle plaque sa main sur son front, se repliant sur elle-même malgré la douleur vivace de son dos.

« Oh seigneur.... » replonger dans ses souvenirs la rendait malade. « Il m'a fallu trois semaines pour dire à Hervé que j'étais enceinte... trois semaines de trop où j'ai eu le temps de laisser mon esprit vagabonder sur mon avenir... Je me suis mise à aimer cet enfant en sachant pertinemment que c'était une très mauvaise chose. Mais je savais qu'avec l'aide de ma mère, j'aurais sans doute pu passer entre les mailles du filet, j'aurais... non, je voulais... le garder. Il n'était pas prévu cet enfant mais malgré moi je l'ai aimé... J'étais bête, naïve et j'ai cru que Hervé me choisirais, ça n'avait pas de sens mais j'y croyais. Alors quand je suis aller le voir pour lui dire... Il m'a chassé en me disant qu'il n'y était pour rien, que j'affabulais, que je n'avais aucune preuve qu'il était le père... Après cela il ne m'a jamais reparlé, il m'a ignoré... Il est redevenu un simple professeur, beaucoup trop distant, plus qu'avec les autres. J'ai découvert ensuite qu'il avait d'autres relations avec d'autres élèves dans l'école... je crois que ça ma achevé.»

Dyvan relève le visage, observant l'immensité devant eux, les buildings qui s’entassaient, les néons qui brillaient. Elle secoue doucement la tête, les larmes perlant sur ses joues.

« Il m'a brisé le cœur et m'a planté avec son enfant... Alors je me suis tourné vers la seule personne qui pouvait m'aider à affronter ça... Vlad, le frère de mon père. » Elle était sûr que Isaac en savait déjà bien assez sur Vlad, inutile de rentrer dans les détails. « J'ai pris ma décision... la plus difficile de toute ma vie. J'ai fais le choix de tuer mon enfant et... de faire comme si tout cela n'avait jamais exister. Enfin je croyais pouvoir le faire mais.... je ne m'en suis jamais remise. Jamais... » sa voix se perd dans un souffle, un sanglot douloureux. « J'ai tué mon bébé... j'ai..... » son pleurs se change en cri du cœur, elle se replie à nouveau sur elle-même, comme portant le poids du monde sur ses épaules. « J'ai tué mon bébé !!! »
Isaac Maxwell
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  • Posté Sam 25 Avr - 16:12

    Message n°545 (19)

L’histoire se mit en place, les décors furent plantés, les acteurs exposés sur la scène impitoyable de la vie. Isaac l’écouta attentivement et ne l’interrompit pas une seule fois, le visage de marbre. Hervé Lelandais, le phylarque sut que ce nom ne sortirait pas de sa mémoire car étrangement, il était doué pour les retenir. Dyvan poursuivait son récit ; une université, une jolie jeune étudiante, un prof qui outrepassait les limites de sa fonction… bien vite, il devina le pot aux roses : au vu du nombre de femmes qui élevaient un enfant seules, ou qui allaient avorter seules, sans soutien, ou qui se cachaient désespérément seules, il fallait croire que les hommes étaient aussi lâches qu’égocentriques.

Quant à Isaac, il ne savait plus que penser, ou plus précisément, il ne savait plus quelle pensée suivre. Elles jaillissaient avec un flot tumultueux d’émotions, agitant ses viscères et serrant sa gorge. Tout se mélangeait : la peine, la colère, l’envie de la secouer et celle d’aller tuer Hervé, l’incompréhension, le sarcasme, le cynisme, le fatalisme, les bonnes leçons… Et une belle envie de hurler alors qu’il se supportait pas toute cette douleur qui se déversait de la jeune femme.

Il aurait eu envie de se moquer, de ricaner en rétorquant que la pilule masculine n’avait des chances d’efficacité que de 75 pourcents, que c’était dérisoire par rapport à d’autres moyens de contraception, que tout le monde savait ça. Il aurait eu envie de lui dire que bien évidemment ce type ne lâcherait jamais son petit confort personnel pour aller se caser avec la fille de la Banquière et du Martyr, qu’il suffisait de regarder quelques séries ou quelques films des siècles passés pour le savoir. Il aurait eu envie de lui dire qu’elle n’avait eu qu’à réfléchir un peu plus avant de foutre sa vie dans la merde. Il aurait eu envie de lui dire que sa mère lui aurait sans doutes démonté la tronche verbalement, mais ne l’aurait jamais abandonnée. Il avait bien envie de lui dire qu’il se demandait si tous les multi-diplômés étaient des imbéciles à ce point, et qu’avec des crétins pareils ça ne l’étonnait même pas que Pax-Europa ne soit pas aussi parfaite qu’on le voulait. Pour causer c’étaient tous des génies mais pour faire preuve de bon sens, ils étaient au ras des pâquerettes, au niveau zéro de la vie sur Terre.

Sauf qu’il s’en abstint. Difficilement.

Un tic nerveux sur le visage du phylarque lui fit prendre conscience qui serrait tant la mâchoire qu’il en avait mal jusqu’à la racine des dents. Dans un soupir, les sourcils froncés, il s’accroupit face à Dyvan, reposant ses coudes sur les genoux tout en étant incapable de s’empêcher de se triturer le bout des ongles. Les pièces du puzzle étaient là, toutes assemblées. C’était un puzzle qui représentait le gouffre d’une détresse sans fond, une culpabilité qui n’était même pas à moitié légitime. Sa seule faute en réalité, c’était d’avoir été naïve et de ne pas avoir réfléchi… comme beaucoup trop de jeunes personnes, encore, malgré leur éducation qui valait plus cher que toute une vie de salaire des travailleurs gammas ou bêtas…

Du bout des doigts, Isaac vint chercher la paume de la jeune femme et l’enferma entre ses deux mains. « Non… c’est lui. C’est lui qui l’a tué. C’est lui qui a détruit vos vies. » Il releva vers elle son regard orageux, consumé par une rage qu’il ne s’expliquait pas. « La seule chose qu’on peut vous reprocher, c’est de ne pas avoir été très futée en lui accordant votre confiance… Mais c’est cet homme qui vous a manipulée et qui vous a fait sciemment du mal, pas l’inverse. » Il détourna un instant son visage avant qu’un pitoyable sourire n’apparaisse. Si effectivement ce professeur trop zélé avait eu d’autres relations de ce genre avec des étudiantes… « Vous n’êtes peut-être pas la seule avec qui il s’est comporté ainsi, et qui en a souffert. Tout ce que vous avez fait… ça a été la solution que vous avez trouvée, aussi difficile a-t-elle été, pour préserver votre famille, vous-mêmes, vos études et votre désir de carrière, et d’éviter à cet enfant soit une existence difficile chez les spectres, soit une enfance avec une maman seule et malheureuse. » Tout comme elle avec Sophia Wagner, finalement…

Il reposa les yeux sur Dyvan en inclinant légèrement la tête sur le côté. « Et puis vous savez, si vous l’aviez gardé, peut-être qu’aujourd’hui il aurait été sous mes ordres. Il y a mieux comme plan de vie, non ? » Son sourire se colora de sarcasme alors qu’il se redressait. Le phylarque se tourna vers la ville, hésitant sur ce qu’il fallait décider de tout ça. Que pouvait-il bien faire ? Lui, tout ce qu’il savait faire de mieux, c’était… C’était son boulot. C’était être le Cerbère de Pax-Europa. Et si, pour une fois, les spectres avaient l’occasion de changer quelque chose, réaliser la vision de l’utopie et empêcher les souffrances de nouveaux contrevenants ? « Je vais m’occuper de ça. », murmura-t-il durement, les poings sur les hanches. « La justice doit encore être quelque chose en laquelle on croit à Pax. Et s’il le faut, la justice ce sera moi. Et parce que… je crois que si cela pouvait servir à lutter contre ces comportements inacceptables et indignes, ce serait une bonne façon d’honorer la mémoire de cet enfant qui n’a pas pu naître. »
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  • Posté Sam 25 Avr - 19:35

    Message n°552 (20)

Elle aurait cru que vider son sac lui aurait fait du bien, après presque quatorze ans de silence. Mais non. Dyvan ne se sentait pas mieux parce que dans cette histoire, c'était elle la pauvre idiote qui avait mit les deux pieds dans le plats et ça, peut importe ce que dirait Isaac pour la rassurer. Même si Hervé Lelandais avait largement contribué à ce désastre en profitant de la naïveté d'une jeune fille par le biais du mensonge et de la tromperie, elle n'en restait pas moins fautive. Et c'était cela, qui était le plus douloureux. Des mères qui élevaient seule leurs enfants, il en existaient pleins, mais la peur de l'illégalité et des conséquences avait poussé Dyvan au choix drastique qui avait été le sien et qu'elle n'arrivait pas à assumer. Au diable ceux qui disaient qu'il valait mieux mourir qu'être un spectre. Parce que chaque vie est précieuse, même dans ce monde bouffé par la surpopulation. Une vie reste une vie et la plus précieuse de toute, elle y avait mit fin, tout simplement. Et si un jour les choses s'arrangeait pour elle, Dyvan ne s’estimait en droit d'être à nouveau mère, ce titre, elle n'avait plus les épaules pour le porter.

« Sous vos ordres, peut-être... Mais en vie, avec un travail, un logement... »

C'est vrai, les spectres, ils vivaient l'horreur, mais il y avait un « après » pour eux aussi. La preuve en est, Isaac, 165 et d'autres encore. Pas de mariage, pas d'enfants, une identité brisée mais un minimum tout de même. Un peu, c'était toujours mieux que rien de tout. Pendant un instant, Dyvan reste immobile, elle avait cessé de pleurer, se laissant toucher par le Phylarque qui se voulait réconfortant. La justice ? Si longtemps après ? Ce n'est clairement pas de cela que Dyvan avait besoin. Ce n'était pas le bon mot... Elle se lève lentement, le regard vide et mauvais à la fois, s'approchant du phylarque contre qui elle se love presque. Juste assez proche pour pouvoir se hisser jusqu'à son visage, approchant sa bouche de son oreille et murmurer, sur le ton du parfait secret.

« C'est la vengeance que je veux. »

Elle baisse lentement les yeux avant de venir poser ses lèvres sur la joue velue de son comparse. Un dernier geste tendre et intime avant qu'elle ne se détourne de lui, ajustant la veste dont elle ne se sentait pas prête à se séparer. Dyvan s'arrête finalement devant la porte vitrée, observant 165 à l'intérieur puis elle pivote le visage, observant Isaac et ajoute froidement.

« Je n'ai pas besoin d'un héro, mais d'un spectre. »

Et la différence était évidemment essentiel, pour ne pas dire complètement radicale. Elle n'attendait pas à recevoir une justice bienveillante faire son office, ce qu'elle voulait, c'était une violence à la hauteur de sa haine.

« Merci pour la veste. »


Et sur ces derniers mots, elle retourne à l'intérieur, profitant de la chaleur du logis de 165 occupé à préparer de quoi nourrir ses invités qui s'étaient imposés malgré eux. Pour sûr, cette soirée allaient avoir des conséquences, lesquelles, cela restait à voir. Elle impliquait trop de choses, de sentiments comme de possibilités.
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